Rien ne va plus à la municipalité d'El Jadida. Le président, de plus en plus isolé, a, encore une fois, montré son incapacité à gérer les affaires de cette commune. Ne pouvant plus tolérer la léthargie qui hypothèque la bonne marche des affaires des contribuables à El Jadida, les membres de l'opposition, auxquels se sont joints deux conseillers de la majorité, se sont placé du côté des victimes du marché de gros d'El Jadida, venus manifester contre le déplacement du Marché à Moulay Abdellah, pour dénoncer et fustiger ensemble les dysfonctionnements qui grèvent la gestion communale et la fuite en avant adoptée par le président et sa majorité, à chaque fois qu'il s'agit de débattre des affaires qui taraudent la chose locale. Pour revenir à ce problème du marché de gros d'El Jadida, la seule certitude que nous avons à ce jour, c'est qu'il s'agit d'un marché qui doit être détruit au plus vite pour laisser place à l'hôpital et que ses occupants doivent déguerpir pour aller nulle part. Ce qui est incompréhensible dans cette affaire, c'est que depuis le temps qu'ils ont cédé ce terrain, depuis toutes ces années qu'à pris l'édification de cet hôpital, nos honorables conseillers n'ont à aucun moment pensé mettre ce temps à profit. Ils n'ont jamais essayé de trouver un emplacement qui soit adéquat pour y bâtir le nouveau marché et pouvoir entamer les travaux de construction au moment opportun. A chaque séance plénière des différents sessions du conseil où cette question a été soulevée, on a préféré la reporter à plus tard, si bien que les mois, puis les années passèrent, sans que rien ni personne ne soulève sérieusement l'épineux problème et par extension, qu'une solution soit trouvée. A chaque fois que les grossistes, les fellahs ont cherché à tirer la sonnette d'alarme, lors des multiples réunions qu'ils ont eu avec les différents présidents qui se sont succédés à la tête de la commune, on les a tranquillisés avec des mots et des promesses moelleuses. Conséquence immédiate de cette nonchalance et de ce je-m'en-foutisme à peine déguisé, la situation suivante: Vider d'abord les lieux et réfléchir aux cas de ses milliers d'occupants après. On dirait la célèbre fable de Lafontaine: La Cigale et la Fourmi, sauf qu'au lieu que ce soit un simple conte, nous sommes en plein dans l'amère réalité. Nous sommes en face de conseillers qui n'ont pas été capables de tirer profit du temps et de la morale de cette histoire, si jamais la majorité d'entre eux, a pu la lire un jour. L'ECHO, qui a soulevé la question dans son 19ème numéro, avait notamment fait allusion au déplacement officiel de ce marché à Moulay Abdellah. Cet accord bâclé à la hâte, dans la seule intention semble-t-il d'apaiser les esprits, avait été mijoté par les présidents communaux d'El Jadida et Moulay Abdellah, ainsi que par certains cadres de la province. Mais c'était méconnaitre les grossistes en fruits et légumes, les fellahs, les triporteurs qui dès l'annonce de la nouvelle, s'étaient organisés pour ne pas passer pour le dindon de la farce et payer à la place de ceux qui doivent aujourd'hui rendre des comptes pour leurs faits et actes. Le 21 mai, ils allaient organiser une grande manifestation devant la municipalité pour faire entendre leurs doléances. Le choix de cette date n'était nullement fortuit. Il coïncidait avec la séance plénière du conseil municipal. Voici quelques opinions prises à chaud, lors de leur dernière réunion au marché : Mr Bouchaib Tarafi, porte parole des grossistes en fruits et légume: « Il est hors de question de sortir au-delà du périmètre urbain. 90% des légumes qui alimentent notre marché, émanent des environs de cet édifice. La majorité de ces fellahs possèdent des charrettes. Ils ne nous suivront jamais jusqu'à Moulay Abdellah». «Ils créeront des souks anarchiques, ajoute El Boukhari (felleh), comme cela se passe à souk Aàmara à Oulad Issa et à El Haouzia. Mais une chose est sûre, ils n'obéiront jamais à ceux qui n'ont jamais pris leurs avis en compte. C'est dans leur nature». Abderrahim Maouhoub (grossiste): «Nous avons investi entre 100 et 150 millions de centimes, en matériel frigorifique. On ne peut pas tout quitter, comme ça, du jour au lendemain, pour aller passer des années dans une Nouala. Je suis spécialisé dans la vente de fruits et sans ces frigos, il n'y aura plus de fruits à El Jadida». Ben Younes (grossiste): «Pour aller à Moulay Abdellah il faut des routes à la hauteur. Un camion qui transporte 8-10 tonnes de marchandises et toute notre fortune par la même occasion, ne peut pas se risquer sur n'importe quel chemin. Un marché de gros a aussi besoin de sécurité. Qui peut garantir notre sécurité et celle de notre marchandise, dans un terrain vague Wa Al Hamak Hada». Pour la commune, un déplacement à Moulay Abdellah est aussi synonyme d'un partage des recettes: Marché de gros, Abattoirs, Restaurants et Magasins avoisinants environ 10 millions de dirhams par an à partager dans l'immédiat. Pour le citoyen, cela sous-entend une augmentation des prix des légumes et fruits à cause des transports. Chaque caisse transportée aujourd'hui entre le marché d'El Hamra et la ville coûte 2,50 dh. Combien coûtera-t-elle de Moulay Abdellah à El Jadida ? Un tel choix n'est pas sans conséquences. Et au moment où SM le Roi bataille pour sauvegarder le pouvoir d'achat du peuple, nos honorables «Conseillers», l'«aident» à leur façon! C'est pour toutes ces raisons malheureusement, qu'aujourd'hui et au lieu d'être en mesure de commencer le déménagement au sein d'un nouveau marché déjà construit, nos conseillers commencent à peine à se poser la question: Où construire ? Comment construire ? Pour quelle capacité construire ?... Pour calmer les esprits, les autorités de la ville leur ont proposé de déménager provisoirement dans la zone industrielle au sein d'un ancien hangar et attendre la construction du nouveau marché à El Jadida. Affaire à suivre