Encore une kermesse héroïque – admirable film de Jacques Feyder / 1935 – organisée par des femmes. En effet, Rabat sera le théâtre dimanche 10 avril d'une ballade en vélo – s'il n'y a pas de manif sur l'avenue Mohammed V – entre l'avenue centrale et place Al Barid, sans beghrir ni trid. L'ANFAPS de notre amie El Faquir est une bonne initiative écolo à vélo, mais c'est une occasion pour rappeler à la wilaya qui soutient toutes les bonnes volontés et a donné son aval en prêtant son enseigne, que la bicyclette, si bien chantée par Yves Montand sur un air d'accordéon qui fait taire les néons, reste un moyen de circulation dangereux à Rabat. Dans une ville où des séniles et des chauffards n'ont aucun respect pour le vélo considéré comme moins que rien. Surtout, les conducteurs de pekala usée qui roulent à leurs côtés, estimant que la route – «Chanté» – c'est fait pour eux. Certes, il y a bien des pistes cyclables comme à Berlin ou à Melun, mais la bicyclette est considérée comme un moyen de transport mineur qui dérange les amateurs de vitesse. Les membres influents de l'ANPS comme Lalla Badr Saoud ou Lalla Oum Keltoum ne doivent pas oublier le danger qui menace les deux roues dans une ville qui n'a d'yeux que pour les 4 roues. stop. Alors que la démographie est en chute, elle se stabilise tout au moins, les avortements ne se comptent plus. Chacun a son mot à dire. Pour avorter, des filles du peuple qui n'auront pas de quoi se payer des couches en cas de naissance d'une créature d'origine louche, passent par une association d'aide aux femmes en difficulté, un certificat d'indigence – Allah yarham daeffna – et 500 dh alors que l'avortement chez les pros coûte entre 1500 et 2000 dh. Il arrive que l'association, en éternelle médiation avec les victimes qui recherchent la discrétion absolue, propose un stérilet par ici, un autre par là. Enfin, il faut dire que des employées qui subissent les diktats de leur chef de service ou carrément de leur patron, cette fois loin d'être poltron, se retrouvent avec un fœtus de 1 ou 2 mois. Souvent, elles ne disent rien à leur amant dément pour ne pas rater leur emploi. stop. Riposte. Le 10 avril, à côté des défenseurs de la petite reine comme on dit pour le vélo, une marche répondra aux gourous du 20 février. Après tout, c'est ça la démocratie. Ce qui est sûr, c'est qu'on ne parlera pas de récupération comme on l'a vu le 20 et le 30 où certains sont montés sur leur 31. En tous les cas, c'est un bon signe pour la démocratie naissante où on ne manifestera pas uniquement contre l'augmentation de l'essence. A suivre et à écouter. stop. Qui l'eut cru ? Quand Robert Ménard était à « Reporters sans frontières », la presse marocaine ne l'a pas raté, quand il traitait le Royaume comme un petit Etat de la savane. Aujourd'hui qu'il a rejoint le Front National de Jean-Marie Le Pen, un virage à trois-cents-soixante degrés, personne ne pipe mot. Ménard qui est allé chez Cheïkha – à ne pas confondre avec les nôtres – qui lui a fait confiance, est retourné en France où il a glandé avant de rejoindre la Marine Marchande et le père fouettard qui veulent chasser les Arabes de Suresn et de Rennes, ville cosmopolite et fière de l'être. Cet ancien trotkiste, masochiste, traîne savate dans les déserts, a démontré qu'il n'était pas démocrate quand il était reporter sans frontières qu'il a créé pour le fun et surtout pour se faire un nom. Décidément, l'extrême droite, il n'y a pas pire. Elle peut se cacher partout, à droite comme à gauche. On l'a bien vu dans le pays des Rougon - Macquart où des électeurs de Mitterrand, le vrai pas la copie, sont passés chez le mythe errant et vice-versa. stop. Stress, « burn-out », dépression professionnelle… Le travail peut nuire gravement à notre santé. En cause : la financiarisation et la mondialisation de l'économie qui augmentent la pression sur chaque salarié. Mais aussi la hiérarchie aveugle et l'isolement. Alors, comment recréer du « bien-être » ?, écrit « Le Nouvel Observateur » de Daniel Bensaïd, qui ajoute : « Nous sommes en 2011 : faites-en moins ! ». Voilà venu, directement des Etats-Unis, le conseil de certains patrons à l'adresse des salariés. Et c'est « Fortune », un magazine économique fort peu gauchiste, qui publie leurs contributions. Les dégâts du stress au travail ne sont pas qu'un phénomène français. Les conseils affluent de partout pour « apaiser » l'ambiance au bureau ou à l'atelier. Le « workaholism » ou dépendance au boulot des années 1980 ? Passé de mode. Le collaborateur toujours sur la brèche, y compris le week-end ? Salarié en danger. Les réunions qui s'éternisent ? Mauvaise organisation. stop. C'est un choix inéluctable, on n'y peut rien. L'huile d'argan est de plus en plus inabordable à cause de la forte demande de l'étranger qui est monté sur sa tour de Babel sans s'interroger sur les gens d'en-bas. Au bled, l'huile de ce célèbre arbre, qui n'a pas survécu en Californie ni en Virginie, reste accessible. Mais dès qu'il prend la route de Garage Allal ou le centre de Béni-Mellal, il grimpe allègrement. « Tous les ans, le Maroc produit entre 1500 et 4000 tonnes d'huile d'argan et la majorité de la production s'exporte en Europe ». Le chiffre résume l'importance que revêt l'arganier, qui représente 14,25% de la forêt marocaine. C'est dans ce contexte que les résultats du programme de recherche d'appui au « projet arganier » ont été dévoilés, mercredi 30 mars, à l'occasion d'un atelier tenu à l'Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II d'Agadir. stop. En Libye, les combattants de la liberté – les rebelles, dit la télé des alignés indignés, il y a de quoi – brandissent le drapeau ancien et le drapeau tricolore français comme dans une manif sur le boulevard Rochechouart ou Denfer Rochereau un jour de gloire. Ce drapeau, sifflé par les loulous au stade Vélodrome de Marseille, au Parc des Princes ou au Stade Charléty, a réconforté plus d'un à Benghazi ou dans le désert de Béni Waled. Avec tous les drapeaux tricolores loin d'être incolores qui traduisaient la libération de tout un peuple brimé par un chef d'Etat parano, même pas bon pour le cirque Médrano… on a certainement vidé les réserves de l'ambassade de France. A moins que les alliés sont arrivés avec leur emblème dans leurs bagages. stop. Finalement, Mawazine 2011 aura lieu, comme le montre la campagne de pub lancée par Maroc-Cultures. Après un silence inquiétant, on nous annonce que la fête des décibels qui ignore Johann Pachenbel – c'est pas le genre de la maison – se déroulera comme prévu. Papa Wemba, le roi de la supe, les chiffons, sera dans la ville où le « chiki » n'a pas été détrôné par le jean délavé. Ainsi que Orchestra Buena Vista Social Club Omara Portunondo. On entend déjà la sono sur le Bouregreg qui ne revit qu'une fois dans l'année et qui ne voit plus ni aâoua ni terra b'guer. stop. Invité au Centre Links de Casablanca, l'ambassadeur de France au Maroc, Bruno Joubert, a mis en relief l'exemplarité des relations franco-marocaines, dans le contexte international actuel marqué par les révolutions arabes. En fait, si le Maroc reste un pays d'exception, la patrie de Paul Valéry est aussi un cas à part dans l'échiquier européen… qui s'assemblent se ressemblent. stop. Echos-star. Plus de peur que de mal ! Suzanne Harroch, figure de proue de la vie hôtelière à Rabat, a fait une chute dans son appartement qui la retiendra au lit pour quelques jours. Prompt rétablissement à cette dame qui a su maintenir un climat de dialogue au Balima en face de l'espace des manifs sans canifs. stop. TV. Coulibaly, l'ambassadeur de la Côte d'Ivoire à Paris, occupe plus de place sur les chaînes que Ouattara. Laurent Gbagbo, retranché dans son bunker, veut qu'on l'écoute lui qui a perdu l'écoute. Il partira soit avant, soit après Kadhafi qui attriste Raffi et des milliards de téléspectateurs, toutes religions confondues. stop. Certains grabataires qui cherchent à mettre le feu là où il n'y a aucune menace en jouant sur la fibre synthétique des usines de textile qui ne sont pas dans de beaux draps. Peine perdue, on connaît leur jeu de massacre qui dure depuis des décennies. Sale affaire. Le peuple n'est plus dupe. Les coups fourrés, c'est un autre âge. stop.