Travail d'éducation et de sensibilisation des jeunes avant le mariage et lancement d'une étude épidémiologique selon les normes internationales, tels sont les deux piliers majeurs, pour juguler la progression au Maroc, de cette maladie héréditaire du sang, qu'est la thalassémie. Une conférence sur les moyens de prévenir la transmission de cette pathologie d'un couple marié à sa descendance, sera donnée, aujourd'hui mardi 15 mars 2011 à 17h à la résidence des étudiants universitaires à Salé La thalassémie, maladie héréditaire caractérisée par une anomalie de l'hémoglobine du sang, serait-elle plus fréquente dans la région d'El Gharb-Chrarda-Béni Hssein ? C'est une des principales conclusions d'une thèse de doctorat, soutenue récemment à la Faculté des sciences de Kénitra. L'analyse épidémiologique rétrospective dans la région du nord-ouest du Royaume, selon ce travail, démontre que le Maroc fait partie des pays les plus touchés par cette pathologie au niveau du Bassin méditerranéen. Le nord-ouest du Maroc a été ciblé dans ce travail en raison de l'éventuelle incidence élevée de cette maladie, citée dans plusieurs études effectuées à l'hôpital des enfants du Centre hospitalier universitaire Ibn Sina de Rabat. Il est à préciser que ce travail, selon le directeur de cette thèse, Ali Quyou, professeur à la Faculté des sciences de l'université Ibn Tofail de Kénitra, s'est fixé deux objectifs. D'abord, dresser le profil épidémiologique de la thalassémie au nord-ouest du Maroc et ensuite décrire les traitements suivis par les patients en termes de type de médicaments utilisés, d'adhésion au traitement et des éventuels effets secondaires constatés. L'échantillon de cette étude a porté sur 213 malades hospitalisés et traités à l'hôpital des enfants de Rabat, l'hôpital Idrissi de Kénitra, l'hôpital Lalla Meryem de Larache, l'hôpital Mohammed V de Tanger et l'hôpital civil de Tétouan. Après ce premier travail statistique partiel, il serait intéressant de lancer une véritable étude épidémiologique sous l'égide du ministère de la santé, pour connaitre véritablement l'ampleur de cette maladie héréditaire dans les différentes régions du Maroc. Cela suppose un échantillon représentatif de la population marocaine, une méthodologie rigoureuse de recueil et de traitement de l'information, des experts capable de donner les interprétations indispensables aux chiffres pour guider toute politique de santé publique et surtout pour aider les gestionnaires de la santé à faire leurs prévisions. Il est important de rappeler que les malades atteints de thalassémie ont pour seul traitement des transfusions sanguines mensuelles à vie, associées à des traitements destructeurs de fer accumulé dans les organes nobles. Autre fait scientifique avéré, la recherche des personnes porteuses du gène de la thalassémie, permet d'identifier les couples qui risquent de donner naissance à un enfant atteint de la maladie, si les deux parents sont porteurs du gêne. Partant de ce constat scientifique, une conférence sur les moyens de prévenir la transmission de cette maladie héréditaire, sera donnée, mardi 15 mars à 17h dans la résidence des étudiants universitaires de Salé. Des documents didactiques ainsi qu'une bande dessinée en arabe dialectale, seront distribués aux résidents de cette cité universitaire située dans un quartier très reculé de la ville des corsaires. Cette action de sensibilisation est à l'initiative des club Rotary Chellah de Rabat, celui de Génova en Italie et l'association marocaine de thalassémie.