Mouammar Kadhafi, agrippé au pouvoir, a accusé mercredi l'Occident de "comploter" contre son pays de vouloir contrôler le pétrole en Libye et brandi de nouveau le spectre d'Al-Qaïda et s'en est pris aux rebelles "traîtres", dans une intervention diffusée dans la nuit de mardi à mercredi par la télévision officielle au lendemain d'une intensification de la campagne militaire pour écraser la rébellion entrée dans sa quatrième semaine. Il a aussi de nouveau accusé Al-Qaïda d'être derrière l'insurrection qui secoue son régime depuis le 15 février, et appelé "les habitants de Benghazi", quartier général des rebelles, à "libérer" la ville. Le dirigeant libyen, isolé et sommé de toutes parts de quitter le pouvoir, a appelé les Libyens à se méfier des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France, qui selon lui "profitent de ce qui se passe dans certaines régions du pays et l'amplifient". Il a soutenu que les richesses pétrolières de la Libye étaient à l'origine de l'escalade. "Ils sont jaloux des Libyens, un petit peuple vivant sur une grande superficie, ils ont du pétrole et vivent heureux et en sécurité, la tête haute". "Les pays colonialistes trament un complot pour humilier le peuple libyen et le réduire à l'esclavage et contrôler le pétrole", a encore dit le colonel Kadhafi qui s'adressait à des habitants de la tribu des Zenten, homonyme d'une ville située à 120 km au sud-ouest de Tripoli, selon la télévision. Cette ville est contrôlée par l'opposition mais cernée par les pro-Kadhafi, selon des témoins. Selon lui, les rebelles ont "subi un lavage de cerveau par des terroristes venus d'Afghanistan, d'Algérie, d'Egypte et de Palestine qui leur ont donné armes et argent". "Les jeunes de Zenten ne se laisseront pas avoir par (Oussama) ben Laden, ou (Ayman) Zawahiri", a-t-il ajouté en allusion au chef d'Al-Qaïda et à son bras droit. Il s'en est aussi violemment pris à Moustapha Abdel Jalil, son ancien ministre de la Justice qui a fait défection et qui dirige le Conseil national de transition mis en place par l'opposition à Benghazi, dans l'Est du pays. "On me disait dans le temps qu'il était un traître et un agent, (le Parlement) voulait d'ailleurs le limoger (...) C'est lui qui appelle les Britanniques pour leur dire de venir occuper Benghazi, les habitants l'ont démasqué", a-t-il ajouté. "La seule solution est que les habitants de Benghazi se révoltent contre les traîtres et s'ils ne le font pas leurs enfants seront recrutés en Afghanistan". Ses partisans montrés à la télévision ont à plusieurs reprises interrompu le leader libyen pour scander des slogans à sa gloire mais aussi contre les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.