Voilà une initiative très louable à mettre à l'actif de l'observatoire national de jeunesse et de développement dans la mesure où elle a permis au public marocain de revivre un peu une tranche de vie de sa culture et de son passé artistique pour découvrir la médiocrité qui gagne doucement mais sûrement l'art marocain dans son ensemble. Parallèlement à la promotion des diverses formes d'expression culturelle et artistique, l'observatoire national de jeunesse et de développement oeuvre à la diffusion de la connaissance littéraire, scientifique, sociale et philosophique et abritent régulièrement diverses intelligences dédiées à la réflexion et à l'échange sur notre devenir en tant que société moderne, attachée aux valeurs universelles. Cette rencontre est organisée selon l'observatoire (ONJD) au service des questions nationales et plusieurs poètes connus au niveau national y ont participé comme Driss Amghar Mesnaoui, Ahmed Lamsayah, Faima Mostaid, Touria Kadi, Habiba Zougui, Aziz Ali, Hmida Belbali, Driss Belatar, Miloudi Alayachi, Mohamed Mouthana, Najib Amine. La rencontre a été organisée dans la grande salle de la municipalité d'Azemmour et le nombreux publique qui y a assisté a été fasciné par les récitations des ces grands poètes de leurs poèmes riches, engagés et passionnants. La rencontre a été une occasion pour honorer un poète connu de Zajal, en l'occurrence Driss Lamrabat. Cette première édition de Zajal a connu un succès relatif et les organisateurs se disent engagé de faire de la deuxième édition l'année prochaine un grand festival national aussi riche que les autres festivals organisés dans les autres villes du Maroc. Le zajal est une forme de poésie populaire qui remonte à la nuit des temps, et en tout cas aux temps anté-islamiques . De Zajila : chanter, fredonner, élever la voix, parler haut, jouer, s'amuser... et de Zajalon : qui désigne la poésie dialectale populaire mais aussi le jeu, la joie bruyante, le bruit, le vacarme.... Tradition sociale et culturelle chez les bédouins des tribus de la péninsule arabe, au Liban il prend sa métrique dans l'ancienne langue syriaque, on lui attribue aussi une seconde naissance dans l'Andalousie du XIe siècle (on devrait son invention à Ibn Quzman, décédé en 1160 à Cordoue et surnommé le Prince du Zajal...). Forme de joute oratoire, poétique et musicale, issue peut-être de la tradition des mouwashas, elle s'est tournée vers les langues vernaculaires et s'est répandue dans tout le bassin méditerranéen. Elle ne survit de façon vivace aujourd'hui qu'en Egypte, au Liban et au Maroc. Le «zajaliste» construit un quatrain, une forme rythmée. Il improvise, il répète sa phrase pour se donner le temps de construire la suite ; il y a ici une stricte soumission à des codes tacites qui fait monter la tension. Les auditeurs attendent la suite et la chute : l'énonciation du défi. Lorsqu'il a fini, les percussionnistes (req, cymbalettes, bendirs) vont reprendre sa dernière phrase, sous une forme ici aussi très codée, transcrite. C'est la clôture de la parole du premier zajal. Le second poète prend alors la parole, et ainsi de suite... La prise de parole se fait toujours dans ces trois mouvements : matla (envoi), dawr (tour), qufl (fermeture). Les thèmes sont simples, traitent des événements politiques ou historiques de la montagne, exhortent pour attaquer un ennemi, s'enivrent d'une victoire Où il est question aussi de la joie amoureuse, de la peine, du deuil, des soucis de la vie quotidienne...