Cette maladie, encore méconnue par le commun des mortels, handicape physiquement, psychiquement et socialement (matériellement) la vie des malades. Non encore reconnue de santé publique, les médicaments et soins prodigués coûtent les yeux de la tête, d'où l'endettement à vie des personnes touchées par la polyarthrite rhumatoïde et le déchirement de leurs familles. Une étude réalisée en juin 2010 par Ipsos Maroc et publiée par l'Association Marocaine de lutte contre la Polyarthrite rhumatoïde (AMP) a montré la flagrante réalité du quotidien des malades marocains. Le diagnostic tardif, déclare Madame Laïla Najdi, présidente de Ipsos, a des conséquences graves sur la vie des maladies. «Une fois les déformations installées et les articulations détruites, il est trop tard pour agir. D'autant plus que les témoignages des malades confirment un délai de 2 à 5 ans entre les premiers symptômes et le diagnostic de la maladie. Tous se voient prescrire des antidouleurs et des anti-inflammatoires dans un premier temps qui n'ont, en réalité, pour tout effet que de soulager les douleurs. Ce n'est que quand la situation se détériore que les examens nécessaires au diagnostic sont réalisés. Dans certain cas, ils ne sont demandés qu'après apparition des déformations. C'est seulement à ce moment-là, 2 à 5 ans après les premiers symptômes, que le diagnostic est posé. Ce constat nous alerte de nouveau sur l'urgence de prendre des mesures avec les praticiens et les autorités de santé pour diagnostiquer la maladie précocement». Si le diagnostic précoce peut améliorer la vie des malades et éviter l'évolution de la maladie et la destruction des articulations, il s'avère que la prise en charge dès les premiers symptômes et le manque d'information et de communication entravent le processus rapide de guérison et de traitement. A savoir que la polyarthrite rhumatoïde est une maladie qui touche les articulations : épaules, dos, poignets, puis plus tard les poumons, les yeux et le cœur, avec des douleurs de forte intensité et des déformations handicapantes, entravant la qualité de vie et les différentes activités quotidiennes avant la survenue de la maladie. Comme se lever à la va vite (se lever du lit peut prendre 2 heures), faire la cuisine, soulever des objets lourds, manier les ustensiles de tous les jours, monter les escaliers, faire du sport... Les personnes touchées deviennent pour la plupart un fardeau, devenues dépendantes de leurs familles. Pire encore, puisqu'elles deviennent inaptes vis-à-vis de leur travail et rejetés parfois par la famille. Cette condition à double tranchant qui cause la déchirure de toute une famille est intolérable, d'où la nécessité d'un regard avantageux sur les malades et une mobilisation quant à l'information, à la sensibilisation, au dépistage précoce, au traitement, au suivi médical... A savoir que cette maladie touche environ 300 000 personnes au Maroc, elle est 4 fois plus fréquente chez la femme que l'homme et apparaît généralement entre 35 et 45 ans. Elle fait partie des Affections de Longue Durée prises en charge par l'Assurance Maladie Obligatoire.