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Le FMI et l'OIT évaluent le chômage dans le monde La crise économique a fortement augmenté le chômage
440 millions de nouveaux emplois seront nécessaires au cours des 10 ans à venir
La crise financière mondiale a provoqué une flambée du chômage à travers le monde, porté de 30 millions de personnes en 2007 à plus de 210 millions aujourd'hui. Les pays avancés ont été les plus durement touchés en raison des conséquences sociales à long termes, notamment sur la santé et sur les enfants des personnes sans emploi, selon le FMI. Le Fonds monétaire international et l'Organisation internationale du travail (OIT) ont publié une évaluation sans complaisance de l'évolution du chômage depuis la crise financière mondiale, constatant que le monde sera confronté à des difficultés majeures pour créer un nombre suffisant d'emplois de qualité afin de soutenir la croissance et le développement. Les deux institutions ont publié un document de référence en préalable à la conférence conjointe FMI-OIT qui s'est tenue à Oslo le 13 septembre à l'invitation du Premier ministre norvégien M. Jens Stoltenberg, pour étudier les moyens de promouvoir une reprise économique durable et génératrice d'emplois. La journée de conférence qui aura pour thème «Les défis de la croissance, du chômage et de la cohésion sociale» réunira des dirigeants politiques, syndicaux et patronaux, ainsi que des universitaires de renom. Dans plusieurs pays avancés, le chômage reste très élevé et présente peu de signes de fléchissement à brève échéance alors que dans les pays émergents et en développement, le choc économique a durement frappé les emplois dans les secteurs exportateurs qui connaissent une reprise découlant en partie de la diversification des marchés d'exportation qu'ils ont entreprise pour être moins tributaires des pays avancés. Le ralentissement de l'activité observé en 2007-09 a affecté le vaste secteur informel des économies en développement. L'emploi informel s'est accru, de même que le nombre de travailleuses et de travailleurs dont les revenus ne suffisent plus à assurer leur subsistance ni à leur permettre d'éviter que leurs familles ne retombe dans la pauvreté. Les principaux orateurs de la conférence seront notamment la Présidente Ellen Johnson Sirleaf du Libéria, le Premier ministre George Papandreou de Grèce, Le Premier ministre espagnol José Luis Rodríguez Zapatero, Christine Lagarde, ministre française des finances, le secrétaire d'État britannique à l'emploi Iain Duncan Smith et le Secrétaire général de la confédération international des syndicats, Sharan Burrow. La conférence sera présidée par Dominique Strauss-Kahn, Directeur général du FMI et Juan Somavia, Directeur général de l'OIT. «La grande récession pèse lourdement sur le chômage qui remet en cause les conditions de vie, la sécurité et la dignité de millions de personnes à travers le monde. La communauté internationale doit se mobiliser pour relever ce défi qui exige de nous, dès maintenant, une action concertée» a déclaré M. Strauss-Kahn. Le taux de chômage s'est accru de 3 % dans les pays avancés depuis 2007 et de ¼ % dans les pays émergents. Dans les pays avancés, les plus fortes poussées ont été notamment observées en Espagne — où l'augmentation a avoisiné 10 % — aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande. Par contre, en Allemagne et en Norvège, le taux de chômage est resté quasiment stable. Les jeunes (de 15 à 24 ans) représentent actuellement le quart de la population active dans le monde avec 619 millions de personnes. Malgré plusieurs années de croissance économique accélérée, le chômage des jeunes est resté systématiquement élevé, atteignant 13 %, soit 81 millions de personnes en 2009. S'il faut se fier aux effets des récessions antérieures, le coût pour les chômeurs pourrait se traduire par une perte durable de revenu, une réduction de l'espérance de vie, la détérioration des résultats scolaires et des perspectives de revenu de leurs enfants. Le chômage risque aussi d'influencer les comportements et de nuire à la cohésion sociale, ce dont l'ensemble de la société aura à payer le prix. Elaboration d'une stratégie à trois volets Le FMI a indiqué que la plupart des pays ont mis en place des ripostes politiques fermes à trois volets — ce qui est à mettre à leur actif — pour tenter d'atténuer ce coût : Mesures monétaires et budgétaires de soutien à la demande globale. Programmes d'emplois et d'indemnités de chômage à court terme pour atténuer les tensions sur le marché du travail. Différents types de subventions pour accélérer la reprise du marché de l'emploi. Pour tenter de juguler la crise en 2009, plusieurs pays avancés ont eu largement recours à des mécanismes de stimulation de l'offre d'emplois. Il s'agissait notamment de subventions (subventions directes à l'emploi, subventions des salaires ou réduction des prélèvements à la source) ciblant les segments de la population les plus affectés par le chômage, à savoir les chômeurs de longue durée et/ou les jeunes. Pour le reste de 2010 et 2011, le FMI estime que la politique budgétaire devrait continuer à soutenir la reprise, Mais à l'évidence, la marge de manœuvre des dépenses publiques varie d'un pays à l'autre et la stratégie à trois volets devrait être adaptée à la situation budgétaire et aux réalités de chaque pays. Au cours des dix ans qui ont précédé 2009, le chômage dans le monde est passé de 2,74 milliards à 3,21 milliards de personnes, dont bien plus de la moitié (56,3 %) en Asie. Le chômage dans le monde, établi à plus de 6 % pendant plusieurs années avant de fléchir entre 2004 et 2007, a fortement augmenté en 2009. À l'heure actuelle en 2010, on dénombre près de 210 millions de chômeurs soit une augmentation de plus de 30 millions de personnes par rapport à 2007. Avec une croissance annuelle de la population active de 1,6 %, ce qui ajoute plus de 45 millions de nouveaux demandeurs d'emploi par an à la population active dans le monde, les difficultés exacerbées par la crise risquent de s'accroître. Au cours des 10 années à venir, plus de 440 millions de nouveaux emplois devront être créés pour absorber les nouveaux entrants dans la population active et davantage encore pour inverser le chômage provoqué par la crise. En outre, les pays en développement doivent réaliser une croissance accélérée pour absorber leur population active en expansion et satisfaire la demande d'emplois liée à l'exode rural.