L'allègement du blocus de la bande de Gaza suscitait lundi des débats en Israël, le Premier ministre Benjamin Netanyahu y voyant "la meilleure décision possible", tandis que les Palestiniens exigeaient de nouveau sa levée totale. Pour Bibi, la décison "a été prise en coordination avec les Etats-Unis, le représentant du Quartette (pour le Proche-Orient, NDLR) Tony Blair et d'autres chefs de gouvernement", a expliqué M. Netanyahu. "C'est la meilleure décision que pouvait prendre Israël car elle retire au Hamas son principal argument de propagande et nous permet, ainsi qu'à nos amis dans le monde, de nous rassembler autour de nos revendications justifiées en matière de sécurité", a-t-il plaidé. Mais apparemment, cette décision ne semble satisfaire que ces trois là. Le ministre de l'Environnement Gilad Erdan, un proche du Premier ministre, a dressé un bilan négatif du blocus, imposé après la capture en juin 2006 d'un soldat israélien, toujours détenu à Gaza, et renforcé à la suite de la prise du contrôle du territoire par le mouvement palestinien Hamas un an plus tard. "Le blocus a provoqué des dégâts pour nous: il n'a pas permis de déstabiliser le pouvoir du Hamas ou d'accélérer la libération de Gilad Shalit", a déploré M. Erdan. "Il ne faut pas s'accrocher à des principes qui ne rapportent rien et pour lesquels il faut payer". A Ramallah ou à Gaza, personne ne croit à « l'allègement » Le président Mahmoud Abbas exige toujours la levée totale du blocus. "Il faut tout faire pour alléger les souffrances des habitants de la bande de Gaza", a commenté son porte-parole Nabil Abou Roudeina. Le Hamas a pour sa part dénoncé "une décision vide de sens". "Nous ne voulons pas une augmentation de la quantité de marchandises entrant à Gaza mais la levée totale et véritable du blocus, y compris l'ouverture de tous les points de passage, la garantie de la liberté de mouvement des habitants et l'entrée de tous les biens, en particulier les matériaux industriels et de construction", a déclaré un porte-parole, Sami Abou Zouhri. Pour sa part, le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a renouvelé mardi son appel à une levée du blocus de Gaza, et estimé qu'il était encore trop tôt pour évaluer la décision d'Israël de l'alléger. "L'occasion maintenant est d'enfin mettre fin au blocus de Gaza", a déclaré Filippo Grandi à des journalistes au Caire. M. Grandi a aussi exprimé son scepticisme sur la décision israélienne de laisser désormais passer tous les biens ne figurant pas sur une liste de produits interdits comprenant les armes et tout matériel susceptible d'utilisation à des fins militaires, notamment les biens de construction. Jusqu'alors, seules les marchandises explicitement mentionnées sur une liste d'une centaine d'articles étaient autorisées. "Il est trop tôt pour savoir. Il est très difficile de dire si cela va mener à des changements significatifs", a déclaré le chef de l'Unwra. M. Grandi souligné la nécessité de laisser passer les marchandises dans la bande de Gaza pour aider à la reconstruction.