Un ex-ministre du tourisme nommé wali, dans la première destination balnéaire du pays, logiquement ne peut que servir la cause touristique et de développement à Agadir. On ne peut le comprendre autrement. L'espoir renaît avec cette nomination pour que la dimension touristique prenne son droit à Agadir du fait que c'est là le secteur clé de développement touristique à la fois local mais également régional. La pratique au quotidien a démontré toutes ces années que lorsque le tourisme va à Agadir, tout va. Certaines défaillances, voire de vrais handicaps au développement touristique d'Agadir n'ont que trop duré, tout le long des années, allant jusqu'à porter préjudice au développement touristique de la destination. Le nouveau wali, en tant qu'ex ministre du tourisme, les connait mieux que quiconque (en bonne partie du moins), ce qui ne lui laisse pas une grande marge d'«excuses» ( excusez le terme M. Le wali , pour une implication sérieuse afin de les réduire, voire de les bannir. A citer en premier lieu une nécessaire coordination et une dynamique synergie entre lui, les professionnels du secteur et les élus locaux. Une stratégie bien définie doit être établie avec une feuille de route, suivie de réunions périodiques (une fois tous les deux mois, par exemple) qui regroupent à la fois les professionnels, les élus, les responsables des services extérieurs de l'Etat et les représentants des TO en mission à Agadir. Le tourisme est un tout et réclame la participation de tous. L'expérience de terrain a démontré que lorsque le Wali met la main dans la main avec les professionnels et les élus, le développement suit normalement son cours. En tant que représentant de SM Le Roi et en tant que coordinateur régional des Pouvoirs Publics, la fonction du Wali joue le rôle de locomotive qui tire plusieurs wagons, à la vitesse voulue. Si cette locomotive est trop lente ou s'arrête, les wagons sont bloqués, on en conviendra. C'est la situation qu'il faut éviter pour assurer à Agadir la place qui lui revient en tant que destination balnéaire phare et fierté de tout le pays et en tant que ville chef lieu de la deuxième région économique du pays. Des chantiers qu'il faudra lancer, superviser et réussir, il y a d'abord l'animation touristique, grand handicap de la destination. On ne peut concevoir qu'une destination balnéaire ne soit pas dotée d'un aquarium, d'un bowling, d'un parc d'attraction, d'un karting, d'une salle de cinéma moderne, d'un centre de shopping et d'un programme d'animation potable étalé sur toute l'année, entre autres ... La réussite d'une bonne animation non seulement sert la cause touristique internationale mais draine également un tourisme national important. L'autre handicap auquel il faut trouver une solution urgente, est celui de la réalisation d'un palais de congrès, utile pour le développement du MICE dont l'importance n'échape à personne. La mise à niveau urbaine d'Agadir doit être accélérée avec un rythme plus consistant. On ne peut plus concevoir des boulevards conçus en 1960 et qui restent inchangés en 2010: c'est le cas du Bd Hassan II, celui de Mohamed V, du 20 août etc Le tourisme doit rayonner sur toute la ville dans ses diverses composantes. L'accueil est déterminant dans la réussite d'un produit. Le bon accueil se fait sentir chez le visiteur à travers divers indices: propreté, éclairage public, signalisation, passages piétons, signalitique, verdure, kiosques d'information, toilettes publiques, animation des espaces publics, bancs publics, entretien des espaces verts, animation de la plage, entre autres Une belle destination est celle qui rend heureux son visiteur, celle qui lui procure le plus d'agréments et le moins de désagréments possible. Enormément de choses restent à faire dans ce sens pour rendre Agadir vraiment attrayante et pour hisser à la fois son taux de séjour et son taux de retour. L'ancien wali a réussi la mise en place du dossier de la gestion déléguée du transport public urbain. Il est grand temps de s'attaquer à l'autre dossier qui réclame aussi une gestion déléguée concernant le ramassage des ordures, une vraie problématique qui ne cesse de croitre avec l'épanouissement économique que connaît Agadir et qui ne va qu'en progressant. Il est à remarquer également que le volet éclairage public est bien défaillant, il serait donc judicieux là aussi de voir la possibilité d'une gestion capable de résoudre définitivement ce problème. Ce sont là quelques indications significatives, parmi bien d'autres qui ne pourront que servir à une vraie relance et un vrai développement touristique de la destination Agadir. La plage est le capital principal de la destination qui doit jouir d'un bon entretien et d'un suivi au quotidien. On ne délaisse pas son capital, on le fructifie comme il le faut. Avec la nouvelle promenade, la plage a été remise en valeur ; une bonne gestion de cette promenade, en matière de propreté, d'entretien de verdure et d'animation, doit être faite dans les règles. En tout cas, comme l'adage le dit bien «à cœur veillant rien d'impossible». Si on s'arme de la dynamique, de la synergie qu'il faut, si on fédère les forces vives, avec les intervenants publics, semi publics, privés et élus, il n'y a pas de raison que ces grands handicaps ne soient pas bannis, au moins en grande partie. Avec nos vives félicitations au nouveau wali pour sa nomination et nos vœux de réussite et de succès dans sa nouvelle mission qui reste, tout de même une continuation de sa précédente mission, sauf que là, il s'agit de proximité. Or la proximité a sa logique, ses exigences et ses priorités. M. le wali va toucher là des problématiques de terrain qui appellent parfois des solutions urgentes qui ont un impact direct sur la vie des populations locales. La dimension d'Agadir en tant que destination balnéaire internationale réclame un intérêt bien particulier dans la mesure où elle reste et restera sûrement la capitale du tourisme balnéaire du Royaume. Très bon courage à vous, Monsieur le Wali.