Depuis l'annonce faite en mars 2009, de son engagement à aider les secteurs d'ophtalmologie public et privé à réaliser 1000 greffes de cornées par an, le ministère de la santé a multiplié les réunions, les concertations et les contacts aussi bien au niveau national qu'international, afin de relever ce défi. Ainsi, on apprend d'une source très proche du ministère de la santé, de la prochaine signature de conventions avec des banques de cornées Américaines et Françaises afin de pouvoir disposer de 400 greffons durant les 3 ou 4 prochains mois. La vision stratégique du ministère de la santé est de pouvoir relancer, dans un premier temps, la greffe de cornée dans les 4 CHU du Royaume (Rabat, Casablanca, Fez et Marrakech). La deuxième phase imaginée par le ministère de la santé est de pouvoir mettre des greffons à la disposition du secteur libéral ophtalmologique marocain. Car il faut le rappeler, si les clinques privées ont le droit de faire l'acte chirurgical de la greffe, la loi ne les autorise pas à importer. Le schéma d'organisation pour lequel a opté le ministère de la santé, prévoit à ce que les centres hospitaliers universitaires (CHU), serviraient d'intermédiaires entre les banques de tissus étrangères et les clinques privées du Maroc agrées à faire la greffe de cornée. Les CHU vont devoir céder à ces clinques, les cornées importées à prix coutant. Mais une problématique sera alors posée: A quel prix les cliniques vont facturer la greffe de cornée à leurs clients-patients? Quel est l'organisme qui sera habilité à assurer le contrôle pour qu'il n'ait pas de dépassement d'honoraires. Par ailleurs, dans sa tentative de mise en place d'un véritable programme national de greffe de cornée, le ministère de la santé prévoit de faire bénéficier, plusieurs professionnels de santé, de formation à la promotion du don d'organes et de tissus, au sein de l'Agence Française de biomédecine (ancien établissement français des greffes). Autre chapitre est pas des moindres, les textes de loi qui régissent le prélèvement et le don d'organes et de tissus au Maroc, qualifiés par tous les professionnels de non adaptabilité aux missions voulues, vont être revus dans le sens que tout citoyen marocain devienne de son vivant un donneur potentiel d'organes ou de tissus, quant il est en situation de mort cérébrale, comme c'est le cas dans plusieurs pays du monde, notamment arabes