La relance de l'économie meknassie passe en priorité par la réhabilitation du travail comme valeur, comme outil d'amélioration du pouvoir d'achat et comme instrument de lutte contre le chômage. Cet objectif suppose de lutter contre la pauvreté au travail à Meknès. Il nécessite une adaptation aux nécessités d'une économie locale ouverte et aux besoins des Meknassis, qui doivent pouvoir transmettre le fruit de leur travail et souhaitent légitimement que celui-ci ait pour contrepartie une amélioration de leur pouvoir d'achat, y compris dans le domaine du travail. Telle est la finalite du travail mené par le gouvernement marocain, qui vise à donner corps aux engagements clairs pris devant les Marocains et devant SM le Roi. En effet, le ministre de l'Economie et des Finances avait présenté le projet de la loi de finances 2010 selon lequel le gouvernement table sur un taux de croissance de plus de 3,8 % et un taux d'inflation ne dépassant pas 2,9 %. M. Mezouar prévoyait une hausse des recettes de l'Etat de 3,2 % par rapport à 2009 pour atteindre 180 milliards de dhs, au moment où les dépenses seraient de 202 milliards (+ 7,3 %), ce qui permettrait de contenir le déficit du Trésor dans un niveau ne dépassant pas 2,9 % du PIB. La loi de finances 2010 vise l'intensification de l'investissement public, le renforcement du pouvoir d'achat, la promotion des exportations, l'amélioration du climat des affaires et la diversification des sources de croissance. Une attention particulière a été portée à l'investissement public, au renforcement de l'attractivité de l'économie nationale. Les investissements directs de l'Etat atteindraient 45 milliards de dhs (+ 25 %). La réalisation des grands chantiers lancés dans différents domaines (autoroutes, chemins de fer, ports, aéroports et nouvelles zones industrielles) sera accélérée. Ces mesures sont aussi destinées à améliorer les revenus des citoyens et leur pouvoir d'achat dans un contexte international marqué par la hausse des prix des produits de base. En conformité aux engagements du gouvernement lors du dernier round du dialogue social, la hausse des salaires des fonctionnaires de l'administration publique et des collectivités locales, l'amélioration du SMIG et la baisse de l'Impôt sur le revenu (le budget de fonctionnement devrait s'élever en 2010 à 75,5 milliards de dhs c'est-à-dire une hausse de 9 %. Le pouvoir d'achat constitue l'une des préoccupations croissantes des Meknassis depuis plusieurs années. Il est même devenu leur principale attente, devant la santé et la retraite. Ainsi, le pourcentage de ceux qui préfèreraient l'amélioration de leur pouvoir d'achat s'établit en 2010 à plus de 75%, contre 25% en faveur de davantage de temps libre, écart jamais constaté depuis près de 25 ans. C'est pourquoi Meknès doit donner à la question du pouvoir d'achat de nouveaux débats, surtout que les hauts revenus ont connu une progression importante, le pouvoir d'achat des classes moyennes stagne, et les dépenses contraintes (logement, énergie, transports, abonnements, etc.) ont largement augmenté. Parmi les suggestions, une conférence sur l'emploi et le pouvoir d'achat doit être organisée en présence des organisations patronales et syndicales, le gouvernement a et ouverte sur deux nouveaux chantiers de réforme : l'un sur le SMIC et l'autre sur les allègements de cotisations sociales. Concernant le SMIC, il serait souhaitable de créer une commission consultative chargée de faire une proposition sur le niveau de sa réévaluation annuelle. Il s'agirait d'autre part de conditionner l'octroi des allègements de charges patronales au respect de l'obligation annuelle de négocier sur les salaires. S'agissant des prix, un projet de loi pour la protection des consommateurs est en gestation et devra être présenté en Conseil des ministres afin de favoriser la baisse des prix des produits de consommation. Cette incitation à rechercher l'augmentation du pouvoir d'achat par l'augmentation de l'offre individuelle de travail ne peut que donner des résultats, sa mise en oeuvre quoique que trop complexe dans beaucoup d'entreprises, doit voir le jour . L'ensemble de ces propositions de réforme ne peut qu'être diversement apprécié par les syndicats. Tous souhaitent d'abord la nécessité de modifier le mode de revalorisation du SMIC. D'autre part, si certains se félicitent de l'ouverture du débat sur les contreparties des entreprises aux aides dont elles bénéficient, les meknassis déplorent l'absence de mesures concrètes en faveur du pouvoir d'achat des ménages les plus modestes.