* Les objectifs tracés réalisés dans l'ensemble. * Satisfaction des formations politiques, mais avec des réserves. Même si ce n'est pas une levée de boucliers, en tout cas cela y ressemble : organisations syndicales et représentants des partis politiques ont eu bien des reproches à émettre à propos de l'action du gouvernement dans le domaine social. Les lacunes qui persistent sur le front de la pauvreté comme sur celui de l'exclusion prouvent bien que le contexte actuel n'est pas forcément synonyme des pratiques d'antan. A la Chambre des conseillers, et commentant justement la déclaration du Premier ministre, certains sont montés au créneau pour pointer du doigt l'absence flagrante de promotion du dialogue social et de la réforme des régimes de retraite. La Confédération démocratique du travail (CDT) a évoqué l'importance du Code de couverture médicale, de l'entrée en vigueur de l'Assurance maladie obligatoire (AMO) et de l'engagement du gouvernement à faire passer l'assistance médicale dans le concret, estimant cependant qu'il y a eu recul au niveau des prestations et de la gratuité des soins et absence d'un élargissement de l'assiette des maladies couvertes et de la liste des médicaments pris en charge par l'AMO. Le conseiller représentant l'Union générale des travailleurs au Maroc (UGTM) a souligné l'importance d'une institutionnalisation du dialogue social par le biais du Conseil économique et social. Il a admis l'existence d'aspects positifs dans les domaines de l'infrastructure, des programmes de logement, de la lutte contre la pauvreté, de la jeunesse et de l'extension des établissements de santé, d'enseignement et de culture. D'autres représentants ont mis l'accent sur la nécessité d'inclure l'ensemble des petits fellahs dans le lot des agriculteurs ayant bénéficié d'une annulation des dettes et dont le nombre s'élève à une centaine. L'Union nationale du travail au Maroc (UNTM) a évoqué la possibilité de créer une institution publique indépendante chargée de la production des statistiques et indices économiques et sociaux à l'abri des sensibilités politiques. Cette centrale syndicale a réclamé une réforme des régimes de retraite dans le sens de leur unification dans le cadre d'une vision claire et d'une approche transparente et responsable. La Fédération démocratique du travail (FDT) a mis l'accent sur l'institutionnalisation du dialogue social et de son organisation sectorielle et centrale, ainsi que sur la nécessité de garantir le respect des libertés syndicales et du code du travail. La question des caisses de retraites doit être traitée dans le cadre de la concertation avec les partenaires économiques et sociaux. L'Union marocaine du travail (UMT) a noté le non-respect par les employeurs des dispositions du code du travail, soulignant la nécessité d'assurer le respect du droit à la grève et au salaire minimum et d'instituer un seuil minimum pour les pensions de retraite. Le président du groupe du Rassemblement national des indépendants (RNI) a constaté l'existence d'un changement réel dans la politique gouvernementale visant à édifier une société harmonieuse, grâce aux réalisations positives accomplies et qui reflètent la place qu'occupe la dimension sociale dans les priorités du gouvernement, relevant cependant certaines "lacunes" liées essentiellement aux moyens mobilisés pour atteindre les objectifs tracés. La pauvreté, l'exclusion et la précarité "sont pour beaucoup dans la détérioration du pouvoir d'achat et la stagnation de l'activité commerciale", a-t-il considéré, mettant l'accent sur l'importance des efforts du gouvernement en matière de promotion de partenariats avec la société civile et de soutien à la réalisation de plus de 3.100 projets. Pour sa part, le président du groupe istiqlalien a qualifié le bilan de l'action gouvernementale de "globalement positif", dans la mesure où il répond aux objectifs tracés, en dépit des contraintes et du manque de moyens. Le Mouvement Populaire a indiqué que les réalisations du gouvernement "dépassent les attentes", relevant que l'audace et la détermination dans le traitement des dossiers et des problèmes et la recherche de mécanismes de mise en oeuvre des projets sont autant de facteurs ayant contribué au succès de l'action gouvernementale. Le groupe démocratique a rappelé, pour sa part, l'effet positif des réalisations de l'Initiative nationale pour le développement humain qui vise la lutte contre la pauvreté et l'exclusion et qui a "redonné espoir à une large catégorie de citoyens". Il a à cet égard considéré que le traitement du problème du chômage nécessite des "solutions globales dans le cadre d'une large vision socio-économique basée sur la promotion de l'investissement et d'une économie productive". Pour sa part, le groupe socialiste a mis en relief "l'ensemble des données et résultats palpables" contenus dans la déclaration du Premier ministre, relevant que son groupe souhaite davantage de réalisations et d'efforts pour améliorer la situation des citoyens. Le groupe constitutionnel a estimé que la déclaration gouvernementale "a omis plusieurs aspects relatifs aux problèmes sociaux", notamment ceux concernant l'économie sociale, les coopératives, les difficultés rencontrées dans l'application du code de la famille et l'immigration clandestine. Pour rappel, le Premier ministre, Driss Jettou, avait affirmé que le bilan du gouvernement dans le domaine social «incite à la satisfaction ». Jettou est venu présenter le bilan social de son gouvernement. Seuls 60 conseillers sur les 270 que compte la Chambre ont assisté à la séance. «Les absents ont préféré peut-être commencer leurs vacances avant la fin de la session parlementaire !», s'est exclamé un journaliste qui a couvert l'événement. Dans sa déclaration, Jettou a rappelé le volume des réalisations accomplies «grâce à la détermination du gouvernement à accélérer le rythme des travaux de plusieurs projets dans les délais impartis, mais aussi à ouvrir de nouveaux chantiers et à traiter des dossiers délicats, complexes et coûteux». Le Premier ministre s'est ensuite attardé sur l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) lancée par S.M le Roi et qui s'appuie sur la citoyenneté agissante et sur une politique novatrice et adopte une approche globale intégrée et durable, tendant à faire face à toutes les manifestations du déficit social.