Les combats entre les forces gouvernementales et les rebelles islamistes du mouvement Chabaab se sont poursuivis pour la troisième journée consécutive vendredi à Mogadiscio. Une soixantaine de personnes ont été tuées en deux jours de violents combats entre insurgés et forces gouvernementales somaliennes, les soldats de l'Union africaine utilisant des chars pour soutenir le gouvernement, a-t-on annoncé de sources officielles. Selon des habitants de la capitale somalienne, des rebelles ont attaqué des positions gouvernementales près du palais présidentiel. L'affrontement aurait fait quatre morts, selon un témoin, Abdi Abdoullahi. Des militants attaquant depuis le nord mercredi sont arrivés à moins de deux km du palais présidentiel au coeur de la capitale, avant que les chars de l'UA n'arrivent en renfort, ont raconté des habitants. 54 personnes sont mortes et 140 ont été blessées lors des premières 48 heures de combat. Ali Muse, chef du service d'ambulances de Mogadiscio a dit avoir vu 40 cadavres dans les rues, et fait état de près de 150 blessés, des civils pour la plupart. Soulignant que ses ambulances se retrouvaient souvent prises dans les échanges de tirs, il a ajouté que les combats ont été plus meurtriers jeudi que mercredi, entraînant l'exode de centaines de civils. Selon des témoignages, plus de la moitié des habitants de Mogadiscio auraient fui la ville, théâtre de violents combats depuis des années. Ceux qui restent sont trop pauvres, ou craignent d'être tués s'ils s'enfuient. Le ministre somalien de la Défense, le cheikh Youssouf Mohamed Siad, a déclaré jeudi à Reuters que les forces gouvernementales avaient capturé la plupart des bastions des islamistes dans le nord de la capitale. Le mouvement Chabaab, milice qui passe pour être liée à Al Qaïda, contrôle la majeure partie du sud et du centre du pays. Le gouvernement et l'Amisom se préparent depuis plusieurs semaines à lancer une offensive majeure pour reprendre le contrôle de Mogadiscio et d'autres régions du centre et du sud de la Somalie, et en déloger les insurgés islamistes shebab. Les affrontements, le plus souvent des échanges de tirs d'artillerie, sont néanmoins quotidiens, faisant de nombreuses victimes civiles.