La nouvelle loi relative aux Bureaux d'information sur le Crédit, promulguée l'année dernière, marque une étape très importante dans le processus d'amélioration de l'information financière au Maroc, a affirmé, jeudi à Rabat, le Directeur Général de Bank Al-Maghrib (BAM), Abderrahim Bouazza. "Cette nouvelle loi s'inscrit dans le cadre de la Stratégie Nationale d'Inclusion Financière dont le pilotage est assuré par le Ministère de l'Economie et des Finances et Bank Al-Maghrib", a fait savoir M.Bouazza, lors du Symposium sur la loi relative aux Bureaux d'Information sur le Crédit organisé par BAM conjointement avec la Société Financière Internationale (SFI). Et de relever que cette réforme est le résultat d'une coopération réussie entre plusieurs institutions à savoir le Ministère de l'Economie et des Finances, le Ministère de l'Intérieur, l'Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications (ANRT), la Commission Nationale de Contrôle de Protection des Données à Caractère Personnel (CNDP) et la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM). Selon le responsable, la nouvelle loi élargit le périmètre des sources des données des Bureaux d'informations sur le crédit aux opérateurs de télécommunication, aux personnes de droit privé, aux délégataires de gestion de services publics, ainsi qu'aux autres personnes morales qui détiennent des informations permettant d'évaluer la solvabilité de toute personne physique ou morale. "Pour l'exercice de l'activité de Bureaux d'information sur le Crédit, la loi exige un agrément de BAM qui est octroyé dans les conditions que fixent cette institution", a-t-il précisé, soulignant que la dite loi autorise, par ailleurs, le partage, dans un cadre contractuel, des informations détenues par ces Bureaux avec les fournisseurs de données. D'après M.Bouazza, cette réforme vient consolider le système d'information sur les bénéficiaires de crédits bancaires par des données alternatives sur les habitudes de paiement dont l'intérêt n'est plus à démontrer, en particulier en ce qui concerne les primo-demandeurs de crédit pour lesquels les prêteurs ne disposent pas d'un historique de paiement. "L'expérience a montré que l'utilisation de données alternatives officielles, complétées, quand c'est possible, par de données non structurées, permet aux préteurs une meilleure appréciation du risque de crédit et une rapidité dans les prises de décision d'octroi de prêts et implique moins d'exigences en matière de collatéral et de prime de risque", a-t-il poursuivi. Mettant l'accent sur les actions entreprises par BAM, M.Bouazza a indiqué que la Banque Centrale a toujours cherché à créer un cycle vertueux du risque de crédit pour réduire le problème d'asymétrie de l'information et faciliter l'accès des TPE et des ménages au financement bancaire. "Le chemin des réformes se poursuit dans ce sens, en concertation avec nos partenaires et les acteurs du marché", a-t-il affirmé, relevant que le marché du crédit est d'ailleurs en train d'être élargi à de nouveaux acteurs non bancaires, tels que les opérateurs du Crowdfunding et les fintechs, qui devraient contribuer à une meilleure inclusion financière et constituer une nouvelle source d'informations sur le comportement des paiements. "Cette dynamique pourrait être amplifiée et accélérée grâce à l'open banking qui fait l'objet aujourd'hui d'une étude au niveau de BAM en concertation avec les parties prenantes", a-t-il ajouté. Et de conclure que cette rencontre constitue une opportunité pour explorer ensemble les implications et les opportunités offertes par la réforme des Bureaux d'information sur le crédit, réforme qui a contribué à positionner le Maroc, dans le classement de la Banque Mondiale "Business Ready" au 5ème rang sur un échantillon d'une cinquantaine de pays.