Avec sa Filante Record 2025, Renault fait revivre les reines de vitesse des célèbres courses sur les lacs salés américains. Présentée au dernier salon Rétromobile, avec ses proportions gargantuesques, elle propose des performances invraisemblables, mais cette fois-ci pour la bonne cause. Renault a multiplié les prototypes afin de décrocher des records de vitesse, durant l'ensemble du début du siècle dernier. A commencer par la 40CV victorieuse en 1926 du 24h de Montlhéry en ayant effectué pas moins de 4.000 km à 173,649 km/h de moyenne. En 1956, c'est l'Etoile Filante qui établissait un record terrestre à 308,85 km/h sur le Grand Lac Salé de Bonneville aux Etats-Unis, alors que la Nervasport était aussi sacrée reine d'endurance en 1934. Un point commun entre ces trois fusées, elles étaient toutes inspirées par l'univers de l'aviation, très cher à Renault, en particulier depuis que le monoplan Caudron C.460, équipé de son moteur 6-cylindres de 360 ch, a été le premier avion à dépasser la barre des 500 km/h en 1934.
Un siècle plus tard, ce précieux héritage a été revisité par les équipes de Luca de Meo, Directeur Général de la marque au Losange, à travers la Filante Record 2025, dont la calandre pointue, la cabine reculée et les roues déportées (carénées en hommage à la Nervasport) rappellent la filiation avec la 40CV. Cette fois-ci, Renault vise un record d'efficience
Néanmoins, nouvelle ère oblige, la Filante 2025 n'a pas été conçue pour battre des records de vitesse, même si son apparence laisse croire qu'elle pourrait défier la Venturi et ses 549 km/h atteints en 2016. Non, cette fois-ci, après avoir été exposée au salon Rétromobile, la française s'attaquera à un record d'efficience, en s'appuyant sur la batterie de 87 kWh héritée du Scénic E-Tech pour mouvoir sa carcasse de 5,12 m de long et 1,19 m de hauteur.
Malgré son envergure qui plus est, la bête accuse un poids de seulement une tonne sur la balance, alors que la nature de son électromoteur demeure encore inconnue.
Afin de lui faire bénéficier d'une faible pénétration dans l'air, les ingénieurs se sont concentrés sur l'optimisation des flux d'air autour de la voiture. Les roues, notamment, ont été minutieusement carénées afin de minimiser leur impact sur la performance, sachant qu'elles constituent le plus souvent des sources de perturbation aérodynamique. Il en va de même pour les bras de suspension. Des essais en soufflerie à venir
A ce stade du projet, le développement aérodynamique s'est appuyé sur des simulations numériques. Cependant, des essais en soufflerie sont prévus très bientôt dans le but d'apporter les ajustements nécessaires.
En parallèle, les équipes ont soigneusement porté leur attention sur l'allégement en analysant chaque élément afin de réduire au maximum le poids tout en s'assurant de la rigidité de l'ensemble.
Ainsi, des alliages d'aluminium, de carbone et d'acier ont été combinés de manière optimale afin de réduire les sections des composants au minimum syndical pour supporter les efforts mécaniques.
Les équipes d'ingénierie ont également eu recours à la technologie du « scalmalloy », un alliage d'aluminium très résistant spécialement conçu pour l'impression 3D.
Par ailleurs, la Renault Filante substitue les mécanismes habituels de commande mécanique (direction et freins) par des solutions électroniques, à savoir « Steer by Wire » et « Brake by Wire », pour libérer de la place et optimiser le poids. Certaines de ces solutions seront appliquées aux Renault de production avant la fin de cette décennie.