L'Egypte ne laissera aucun répit aux mouvements islamistes qui menacent la stabilité du pays et du Proche-Orient, promet Hosni Moubarak, évoquant notamment les craintes suscitées récemment par la branche yéménite d'Al Qaïda. "Nous vivons dans une région difficile et dans un monde plein de tensions (...), témoin d'une instabilité croissante de l'Afghanistan au Pakistan, en Iran et en Irak, au Yémen, en Somalie et au Soudan", a déclaré dimanche le président égyptien dans un discours télévisé. Les forces de l'ordre, a-t-il poursuivi, "continueront à lutter énergiquement contre le terrorisme et l'extrémisme (...), pour assurer la sécurité de la Nation et des citoyens". Les coups de filet se sont multipliés ces derniers mois dans les milieux islamistes en Egypte. Le jour même où Moubarak s'exprimait, les forces de sécurité égyptiennes interpellaient neuf membres des Frères musulmans dans le delta du Nil, au nord du Caire, a-t-on déclaré de source proche des services de sécurité. Les Frères musulmans sont officiellement interdits mais représentent tout de même la principale force d'opposition au parlement, où ils siègent comme indépendants. Les arrestations de dimanche ont eu lieu sur fond de préparatifs d'un nouveau vote dans une circonscription législative, en raison d'irrégularités lors du premier scrutin. Les neuf personnes appréhendées soutiennent la candidature d'un membre des Frères musulmans, Hussein Sabi, candidat à un siège dans le gouvernorat de Dakahlia, dans le delta du Nil. Dans son allocution, par ailleurs, Hosni Moubarak a justifié la construction d'un mur métallique souterrain à la frontière avec la bande de Gaza. Le projet, qui permettra d'obstruer les tunnels de contrebande, suscite une vive hostilité en Egypte et dans les pays arabes, où beaucoup accusent Le Caire de coopérer au blocus israélien de l'enclave palestinienne. "Nous en avons entamé la construction le long de notre frontière, non pas pour apaiser quiconque, mais pour protéger la Nation de complots terroristes comme ceux de Taba, de Charm el Cheikh, de Dahab et du Caire", a dit le "raïs", énumérant les sites égyptiens où des attentats ont été commis ces dernières années.