C'est une démarche novatrice qui devrait faire tache d'huile sur le continent et inspirer plus d'un pays en optant pour une gestion de tous les salaires de l'Etat par la blockchain. La volonté des autorités bissau-guinéennes, dans ce sens, s'est illustrée, en mai 2024, où cet Etat est devenu l'un des premiers pays d'Afrique subsaharienne à opter pour ce système dans le but d'améliorer certaines opérations étatiques. Dans cette optique, et d'ici la fin du mois prochain, la solution pourrait être en mesure de tracer les informations de l'ensemble des 26.600 agents et 8100 retraités de la Fonction publique du pays. Il fallait s'y attendre, puisque quelques mois après le lancement de ladite opération, la Guinée Bissau cherchait déjà à étendre l'utilisation de cette technologie à l'ensemble de la sphère étatique.
Mieux, les avantages de ce système de gestion publique sont nombreux car la plateforme offre un registre numérique sécurisé et transparent pour la gestion des données relatives à la masse salariale de la Fonction publique. Ce qui permet un suivi en temps quasi réel de l'éligibilité aux salaires et aux pensions, de la budgétisation, des approbations de paiement et des versements des salaires et des pensions. Ceci n'est pas rien en soi, car il mettra fin au laxisme, à la corruption et parfois les détournements.
Et ce n'est pas tout car la plateforme améliore aussi, et considérablement, l'intégrité des données tout en facilitant la production de rapports fiscaux précis et opportuns à l'usage des décideurs politiques et du public.
Tous les Etats subsahariens devraient opter pour cette solution. En effet, elle offre plus de possibilités avec le FMI, notamment la réalisation des rapports de vérification et des opérations de rapprochement, sans oublier l'alimentation des modèles d'Intelligence artificielle (IA) avec des données fiables, actualisées et de haute qualité. D'où les gouvernements se doivent de disposer de cadres crédibles de gestion des finances publiques pour renforcer la confiance des bailleurs de fonds internationaux et des investisseurs locaux et étrangers, comme le suggère l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Car une crise de confiance en un gouvernement met en danger les ressources financières dont il a besoin pour le développement économique et social de son pays.