Hammouchi Bouchaïb sera parti sans avoir eu le temps de saluer personne ou de revoir sa chère petite famille pour laquelle il se dévouait sans compter. Il aura laissé un souvenir douloureux à ses copains du club des boules où il avait ses habitudes, dernières personnes à l'avoir vu vivant ce dimanche 3 janvier où il les a quittés après avoir suivi KACM-Wydad à la télé. A Marrakech le WAC avait gagné, et Bouchaïb plutôt content a pris sa moto pour rentrer chez lui. C'est aux services de réanimation d'une clinique casablancaise qu'il finira cette nuit-là, et même qu'il finira sa vie, hier matin, après une lutte désespérée contre le terrible traumatisme crânien subi après le choc accidentel qui le faucha sur le boulevard. Ce poète des mots, ce bon vivant jamais en retard d'une blague, ce journaliste revenu de tout et qui savait rester modeste laissant aux autres le soin de se chamailler pour les broutilles de la vie, a-t-il su, dans ce coma profond qui le plongea dans le monde des ténèbres, combien tous ses confrères l'aimaient ? A-t-il senti l'émotion de tous ceux qui, impuissants,sont venus à son chevet ? A-t-il appris que les plus hautes personnalités sportives s'étaient enquis de son sort et se déclaraient prêtes à tout faire pour que.... Mais contre l'irrémédiable, personne sur Terre n'a les moyens de lutter. Et il reste aux survivants la douleur, la peine, mais aussi la solidarité et l'espoir qu'un jour, on comprendra que la vie est trop courte pour la passer dans les querelles byzantines et qu'il faut veiller à ne pas rater l'essentiel. Bouchaïb au cœur grand comme ça, qui avait à chaque fois, la phrase juste pour arranger conflit et désaccords, laissera ce message de modestie auprès de ceux qui l'ont côtoyé... Et c'est peut-être le plus beau cadeau qu'il ait fait à tous ceux qui voudront bien se rappeler de lui, une fois oubliées toutes les émotions de circonstance. (Voir aussi en page 13 au verso). Et bien, c'est comme si jamais l'Algérie n'avait rien gagné et comme si le onze de Rabah Saâdane était devenu subitement pestiféré. Ouh là là, qu'est-ce que la presse algérienne leur envoie dans la vitrine. De gros titres « Dehors ! », « dégagez », « Faites vos valises ! » s'étalent sur les gazettes algéroises et oranaises et les articles sont à l'avenant. Une vraie descente en flammes pour les héros célébrés naguère à coup de millions d'euros (400.000 par joueur soit près de 4 millions de nos dirhams) avec Bouteflika en personne. Les héros d'hier sont les parias d'aujourd'hui. Refrain connu. Il a suffi que le Malawi vienne stopper net l'ambition très prématurée des coéquipiers de Rafik Saïdi qui se voyaient déjà champions d'Afrique 2010 et empochant cette fois-ci le milliard (par personne) promis par le chef de l'Etat. Même la presse française si gentille avec les pros algériens y va de ses reproches. « L'Equipe » parle dans son édition de mardi de « claque ». Le joueur Mansouri est plus radical : « On a reçu une gifle tout simplement il faut remettre les pieds sur terre... il faut de l'humilité... et respecter ses adversaires. On va tâcher d'être meilleur face au Mali». Ce sera tout le mal que l'on souhaitera à l'équipe algérienne. Le Malawi jouera sans pression face à l'Angola. Matches à suivre, pour ceux qui n'ont pas pris l'offre d'Al Jazira, sur un tas d'autres chaînes que le téléspectateur marocain, débrouillard comme toujours, a découvert sur Eutelsat, Canal Sat, Nile Sat ou Hotbird. L'argent ne peut pas tout acheter. Et surtout pas les victoires en match de football. Grandes leçons pour « Al Jazira » et le foot algérien en cette CAN 2010. C'est super agaçant de voir que certains responsables du foot (qui donc ?, on voudrait des noms !!) continuent de chercher « le» coach étranger pour les Lions de l'Atlas. Ceux qui lâchent les noms de Fernandez (encore lui) ou on ne sait pas trop qui se rendent-ils compte des dégâts qu'ils opèrent sur les sentiments du public marocain qui en a plus qu'assez de voir que l'on est en train de refaire encore les mêmes erreurs. Et là il faut y ajouter l'humiliation, car les coaches contactés posent des conditions draconiennes. Comme disait quelqu'un de très informé : «A moins de 100.000 euros tu n'as rien ». Une seule réponse : « Non merci messieurs, on a ce qu'il faut au Maroc et si on ne trouve pas ce qu'il faut et bien on fera avec ce qu'on a ». Y en a marre de penser qu'un coach européen ou sud américain nous épargnera des déroutes. Cela, même le Malawi l'a bien compris... Son coach est « local » cela ne l'a pas empêché de mettre une branlée à l'Algérie et à ses stars, au contraire de la Côte d'Ivoire d'Halihodzic, autre candidat déclaré pour les Lions de l'Atlas, qui fut ridicule face au Burkina Faso. Quand donc nos chargés du foot national arrêteront-ils d'aller chercher ailleurs ce qui se trouve ici ?