La diaspora africaine joue un rôle fédérateur mais souvent sous-estimé dans le développement économique et social de notre continent. En 2022, les transferts de devises vers l'Afrique ont atteint la somme record de 95,6 milliards de dollars, selon un rapport récent de la Banque Mondiale. Ce chiffre est d'une importance capitale car il dépasse de loin l'aide publique au développement reçue par l'Afrique, qui s'élevait à 35 milliards de dollars en 2021. C'est un beau monde, composé de diplomates, de hautes personnalités et des invités de marque, qui a pris part à la conférence organisée par la Fondation Trophée de l'Africanité, dans un grand palace de Rabat. Une rencontre qui a traité de la lancinante question qu'est la population en surnombre en Afrique. Un sujet d'actualité qui ne cesse de susciter des débats, parfois houleux, dont certains, notamment sur le vieux continent, continuent de soutenir mordicus que l'Afrique n'arrive pas à se développer à cause de son milliard d'âmes qu'elle abrite. Mais aussi, il a été question des relations entre le Maroc et les reste des Etats du continent, sans oublier l'apport de la diaspora dans le développement de l'Afrique. En choisissant de débattre de ces deux thématiques, la Fondation Trophée de l'Africanité a voulu crever l'abcès en démontant les idées préconçues ou clichés tous faits en matière de surpopulation. Car, en réalité, la surpopulation en Afrique, avec sa diaspora, doit être considérée comme une opportunité et un non handicap pour son développement. Il ne pouvait en être autrement. D'ailleurs, le Président de la Fondation Trophée de l'Africanité, Nasrallah Belkhayate, le dit bien. Selon lui, la diaspora africaine joue un rôle fédérateur mais souvent sous-estimé dans le développement économique et social de notre continent. "En 2022, les transferts de devises vers l'Afrique ont atteint la somme record de 95,6 milliards de dollars, selon un rapport récent de la Banque Mondiale. Ce chiffre est d'une importance capitale car il dépasse de loin l'aide publique au développement reçue par l'Afrique, qui s'élevait à 35 milliards de dollars en 2021", relève-t-il.
Apports de la diaspora De plus, toujours d'après le conférencier, ces transferts surpassent également les investissements directs étrangers en Afrique subsaharienne, qui étaient de 88 milliards de dollars en 2021.De plus, ces transferts surpassent également les investissements directs étrangers en Afrique subsaharienne, qui étaient de 88 milliards de dollars en 2021. On ne peut qu'être d'accord quand Nasrallah Belkhayate affirme que ces capitaux, envoyés par les frères et sœurs vivant à l'étranger, apportent une bouffée d'air frais à des économies souvent asphyxiées par divers défis. Cette manne financière, loin d'être une simple somme d'argent, représente un lien vital entre la diaspora et leurs pays d'origine, un lien de soutien, de solidarité et de responsabilité partagée. Avec une diaspora de plus de 30 millions de personnes, il est raisonnable de s'attendre à ce que le montant de 95,6 milliards de dollars de fonds transférés en 2022 soit rapidement dépassé. Cependant, il reconnait que la situation démographique des pays du Sahel, notamment la Mauritanie, le Niger, le Mali, le Burkina Faso et le Tchad, nécessite une action urgente. Ainsi dit-il, en 2019, ces pays comptaient 83,7millions d'habitants, dont environ 50% avaient moins de 15 ans, et ce chiffre devrait atteindre 196 millions d'ici 2050. Pour lui, cette croissance démographique rapide pose des risques énormes, tels que des départs massifs, des guerres, des famines et des épidémies, en raison d'une insuffisance des ressources pour tous. Il est donc urgent que les gouvernements de ces pays assument leurs responsabilités et intègrent la démographie dans leurs stratégies de développement. Sans une intervention rapide et efficace, la surpopulation dans ces régions pourrait conduire à des crises humanitaires majeures, mettant en péril la stabilité et la sécurité de toute la région. D'où l'importance de l'Initiative Royale à Rabat portant sur l'accès des pays du Sahel à l'Atlantique. D'ailleurs, cette vision royale a été à l'ordre du jour d'un débat d'experts portant sur la création d'un corridor ferroviaire de 5000 km reliant Niamey, Ouagadougou, et Bamako, avec une extension de 800 km connectant Nouakchott au port de Dakhla. Ce projet ambitieux vise à faciliter le commerce, à améliorer les infrastructures et à stimuler le développement économique dans les régions concernées.
Partenariat stratégique Pour sa part, Mme Loubna Benhayoune, Présidente d'Honneur Trophée de l'Africanité, nouvellement promue à ce poste, son témoignage fut poignant "...Tout au long de ces expériences, je peux témoigner du fort attachement du Royaume du Maroc à ce continent dont il tire ses racines, et ceci en totale conformité à la vision éclairée de Sa Majesté, au travers d'actions parfois discrètes mais fortement impactantes dans des domaines tant économiques que culturels permettant de répondre de façon clairvoyante aux priorités et aux stratégies des pays africains frères, et de leurs populations. Pour cela, en tant que membre des Nations Unies, le Royaume du Maroc, sous le leadership de son Souverain, grand africaniste, se positionne comme partenaire stratégique de plus en plus audible, actif, et incontournable". Cette conférence, tenue à l'occasion de la célébration mondiale de la population, a montré, une fois de plus, que le Maroc s'engage à mettre son expertise à disposition pour accompagner les ambitions de ces pays, sans imposer de solutions préconçues. Cette démarche, portée au plus haut niveau par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, s'appuie sur des liens historiques, humains et spirituels profonds entre le Maroc et les nations sahéliennes. Le Royaume se positionne ainsi comme un partenaire fiable, respectueux de la souveraineté et du potentiel de ses voisins, œuvrant pour une construction conjointe d'initiatives bénéfiques à l'ensemble de la région. Bon à savoir La Fondation Trophée de l'Africanité, dirigée par son fondateur et président Nasrallah Belkhayate et son équipe, vise plusieurs objectifs clés dont la promotion de l'identité et de la culture africaines. A cet effet,dans le domaine de la valorisation de l'héritage culturel, la Fondation s'efforce de mettre en lumière et de célébrer le riche patrimoine culturel et historique de l'Afrique. Elle vise à reconnaître et à préserver les traditions, les langues, les arts, et les savoirs ancestraux africains. Pour ce qui est de la promotion de l'Unité Africaine, elle travaille à promouvoir l'unité parmi les divers peuples africains en soulignant ce qui les rassemble au-delà des frontières nationales et ethniques. Quant à la l'éducation et la sensibilisation, la fondation organise des conférences, des ateliers, et des programmes éducatifs pour sensibiliser à l'histoire africaine, ses défis contemporains et ses réussites. A cet égard, elle vise à éduquer tant les Africains que le public mondial sur la diversité et la richesse de l'Afrique. Concernant le dialogue interreligieux et de paix, la Fondation s'engage dans des initiatives de dialogue interreligieux, comme le projet de Festival International des Lumières à Nador, pour promouvoir la paix et la compréhension mutuelle entre les différentes communautés religieuses.