Suite aux pluies torrentielles qui se sont abattues sur Meknès ces derniers jours, les tissus anciens de la Médina et plusieurs quartiers périphériques de la ville ont subi des dégâts matériels considérables. Au Mellah, une mère de famille, Fatma B. a échappé par miracle à une mort certaine lorsque le toit de sa maison, sise à Hay El Fath, s'est écroulé sous ses yeux alors qu'elle préparait le pain. Transportée d'urgence à l'hôpital Mohammed V, sa vie n'est pas en danger selon le médecin urgentiste. Le problème est que toutes les maisons de ce quartier s'adossent les unes sur les autres, visiblement, les habitants, encore sous le choc, craignent des effondrements en série qui pourraient avoir des conséquences très graves surtout que la plupart des bâtis sont recensés comme menaçant ruine. Un choc amplifié par la hantise de revivre le même drame que ces dernières années. Le choc était encore lisible sur leurs visages et leur colère envers des élus qui leur ont promis de s'attaquer radicalement à ce problème, sans tenir leurs promesses, est perceptible. «Où sont les conseillers communaux ? Ils auraient pu venir au moins nous consoler à défaut de tenir leurs promesses électorales» a crié un jeune sous nos yeux. En effet, le danger guette sérieusement les quartiers du vieux bâti de la Médina dont l'effondrement des maisons ne cesse de faire des victimes à la moindre chute de pluie sans que les responsables n'arrivent à trouver une solution radicale à cette problématique. Les quartiers périphériques, Al Mansour, Marjane, à l'instar des ruelles de la Médina, ont subi de plein fouet les pluies torrentielles qui se sont abattues dernièrement. La route d'Ajourai est connue pour être, de par son emplacement géographique, un réceptacle pour les eaux pluviales. Toutes les rues se sont transformées en marécages boueux rendant la circulation des plus difficiles. Bien que la pluie ait cessé, l'eau n'a paradoxalement pas été évacuée de la chaussée. Personne ne comprend l'impuissance des responsables. L'année dernière, cette partie de la ville a connu les mêmes déboires, ce qui devait donc inciter les responsables à anticiper ces problèmes en trouvant une solution adéquate. Cette situation de vulnérabilité à la moindre pluie aussi courte soit-elle, qui refait surface à chaque approche de la saison hivernale devrait, par voie de conséquence, interpeller les pouvoirs publics et les élus sur la nécessité de prendre en charge ce problème de manière à appréhender les inondations. Concernant le tissu ancien, compte tenu de l'imbrication de la question du patrimoine et celle de l'insalubrité dans la Médina, et vu que le problème ne peut être limité ni dans l'espace ni dans le temps à cause du vieillissement progressif de ces tissus, il ne peut être envisageable de traiter la question d'une manière ponctuelle sur la base des cas recensés (environ 200 bâtis en Médina). La problématique est à appréhender dans le cadre d'une vision globale avec une stratégie d'actions intégrées dans le cadre de programmes de réhabilitation et de dédensification de ces tissus.