21 avions militaires chinois et 15 navires de la marine ou des garde-côtes ont été détectés par Taïwan autour de l'île au cours des dernières 24 heures, quelques jours après des manœuvres militaires chinoises de grande envergure dans la zone. Dix des avions chinois ont franchi la zone d'identification de la défense aérienne (ADIZ) au cours des dernières 24 heures, a précisé le ministère taïwanais de la Défense dans un communiqué lundi, précisant qu'il avait réagi de manière appropriée. La Chine considère l'île de Taïwan comme faisant partie de son territoire et affirme qu'elle ne renoncera jamais à l'usage de la force pour la placer sous son contrôle. Jeudi dernier, des navires de guerre et des avions de chasse chinois ont encerclé Taïwan lors d'exercices de grande ampleur qui, selon Pékin, constituaient un test de sa capacité à s'emparer de l'île. Au cours de ces exercices de deux jours, la Chine a juré que les "forces séparatistes en faveur de l'indépendance de Taïwan finiront dans le sang, la tête brisée". Ces dernières années, Pékin a renforcé la pression militaire sur Taïwan, en maintenant une présence quasi-quotidienne d'avions de guerre, de drones et de navires autour de l'île. Ces actions qualifiées par les experts de "zone grise", sont des tactiques qui ne vont pas jusqu'à une déclaration de guerre. Le nouveau président taïwanais Lai Ching-te a déclaré dimanche qu'il était toujours prêt à travailler avec la Chine, malgré les exercices militaires. Pékin a estimé que le discours d'investiture du responsable poussait ses "compatriotes de Taïwan dans une situation périlleuse de guerre et de danger".
« Soutien sans faille » du congrès US à Taïwan
Par ailleurs, un influent parlementaire américain a affirmé lundi le soutien de Washington à Taïwan contre ce qu'il appelle l'"agression" chinoise, lors de la première visite d'une délégation du Congrès américain sur l'île depuis l'investiture de son nouveau président. Michael McCaul, représentant républicain et président de la Commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, a indiqué, lors d'une rencontre avec le président Lai Ching-te, que ses collègues et lui apportaient un "soutien sans faille à cette belle île". McCaul a condamné ces "exercices militaires menaçants", estimant que cela montrait que la Chine "n'était pas intéressée par la prise de Taïwan par des moyens pacifiques". Arrivé dimanche, il est accompagné d'une délégation composée à la fois de démocrates et de républicains, le soutien à Taïwan du Congrès étant formé selon lui sur "une base bipartite". "Toutes les démocraties doivent s'unir contre l'agression et la tyrannie. Que ce soit Poutine en Russie, l'ayatollah en Iran ou le président Xi, notre voisin en Chine, une alliance impie érode la paix dans le monde", a-t-il déclaré à Lai Ching-te. Lai a remercié la délégation pour son soutien, espérant que le Congrès "continuera d'assister Taïwan dans le renforcement de ses capacités d'auto-défense". "Je vais engager des réformes et soutenir la défense nationale, pour montrer au monde la détermination du peuple taïwanais à défendre sa patrie", a indiqué le président taïwanais. Les Etats-Unis, qui ont accordé leur reconnaissance diplomatique à la République populaire de Chine en 1979 au détriment de Taïwan, restent cependant l'allié le plus puissant de l'île et son principal fournisseur d'armes. Le président américain Joe Biden a lui-même indiqué qu'il n'était pas favorable à l'indépendance de Taïwan, mais qu'il était prêt à défendre militairement l'île si nécessaire.