L'année 2009 fut fructueuse pour le cyclisme marocain, qui s'est illustré sur la scène africaine, en attendant les JO-2012, une grand-messe du sport mondial sur laquelle l'équipe conduite par le président Maître Belmahi mise pour réécrire l'histoire du vélo national. Que ce soit au niveau des compétitions sur route, de l'organisation (Tour du Maroc) ou de l'acquisition de postes au sein des instances continentale et internationale, le cyclisme marocain a beaucoup fait parler de lui cette année et s'est forgé, petit à petit, une place de choix sur le continent africain. Les routes africaines voient rouge et vert Sur le plan africain, le cyclisme marocain a volé la vedette, en s'illustrant dans les différents Tours auxquels il a pris part, que ce soit en individuel ou dans les compétitions par équipes. Ainsi, le Maroc a terminé, fin janvier dernier, meilleure équipe africaine au 4-ème Tour cycliste international «Tropicale Amissa Bongo» du Gabon, alors que dans le classement général, le Marocain Adil Jelloul, qui avait remporté en 2007 le Tour du Sénégal, a enfilé le maillot du meilleur coureur africain de ce Tour, remporté par le Français Mathieu Ladagnous. Le mois suivant, la sélection marocaine a terminé à la troisième place au classement par équipes du Tour cycliste d'Egypte (10 au 15 février au Sinaï), derrière le pays hôte (premier) et la Turquie (deuxième), avec à la clé deux victoires d'étape : Celles de Mouhcine Rhaili, à la deuxième et de Tarik Chaoufi, à la quatrième. Mais la vraie éclosion ne commence qu'en octobre, lorsque Abdelati Saadoune remporte le Tour de Tunisie, alors que la sélection nationale s'est adjugée le titre par équipes. Début novembre, Saadoune confirme sa bonne forme et décroche le sacre de la 23ème édition du Tour cycliste du Burkina Faso (du 23 octobre au 1er novembre), marquée par une razzia marocaine. Les coureurs marocains ont, en effet, remporté le titre par équipes et dominé les principaux maillots en jeu, à savoir le maillot du premier africain, enfilé par le même Saadoune (déjà vainqueur du tour en 2002) et ceux du meilleur sprinter et du plus jeune coureur, qui sont revenus respectivement à Jelloul et Mouhcine Lahcini. Cette victoire, la troisième pour le Maroc dans cette compétition (Saadoune en 2002 et 2009 et Jelloul en 2007), et d'autant plus importante que les coureurs marocains, qualifiés par les observateurs de «fin tacticiens», ont pris, grâce à leur travail collectif, le dessus sur des écoles prestigieuses des deux roues, comme la France et la Belgique. Jelloul, auteur de l'unique victoire d'étape marocaine à domicile (Tour du Maroc), allait finir l'année en beauté en remportant le tour du Rwanda, devant Saadoune et le Rwandais Adrien Nyonshuti. La sélection marocaine, elle, a décroché le titre par équipes. Le Maroc, parmi l'élite africaine, vise les JO Le couronnement du bon parcours de l'équipe marocaine dans les Tours africains a été les commandes de la hiérarchie du cyclisme africain (Africa Tour) et la troisième place lors des cinquièmes Championnats d'Afrique, organisés du 3 au 8 novembre à Windhoek (Namibie). Une place de choix parmi l'élite continentale, qui permet au Maroc de viser plus haut, à savoir les JO-2012. Cette quête commence déjà bien, puisqu'en remportant des compétitions africaines, l'équipe nationale glane des points dans le classement Africa Tour, qui la rapprochent de plus en plus de Londres. Le résultat signé à Windhoek reste honorable puisque la sélection nationale, encadrée par le directeur technique national Mostapha Najjari et composée de ses principaux cadres: Saadoune, Jelloul, Lahcini, Mohammed Said Ammori, Chaoufi et Adnan Arbia, a été devancée par deux géants du vélo africain, à savoir l'Afrique du Sud et la Namibie. Au classement individuel, Saadoune a occupé la 4-ème place, après avoir couvert les 147,7 km au programme (course sur route) dans un temps de 3h 56min. Le Sud-africain Ian Mcleod s'est imposé en 3h 52mn 08sec, suivi de son compatriote Jay Thomson (3h 52.08) et du Namibien Erik Hoffmann (3h 53.47). Dans le classement Africa Tour, la sélection marocaine de cyclisme a pris la tête de la hiérarchie des équipes africaines avec 398 points, devant l'Afrique du sud (284,64 pts), la Namibie (85,64), le Cameroun (70 pts) et le Rwanda (50 pts). Au classement individuel, le Marocain Saadoune est en tête avec 144 points, devant les sud-africains Mcleod (106,66) et Thomson (96,66). Jelloul (86 pts) et Lahcini (80 pts) ont pris, respectivement, les quatrième et cinquième places. Un Tour du Maroc qui gagne en prestige La 22-ème édition du Tour du Maroc couvrant 1.462 km des régions du Centre et du Sud du Royaume, a marqué une nouvelle avancée de cette compétition qui a retrouvé son prestige, grâce à un effort organisationnel impliquant l'ensemble des acteurs sportifs et les autorités compétentes. Cette édition, placée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, réunissait tous les ingrédients de la réussite, que ce soit au niveau de la sécurité, de la santé, de l'hébergement ou de l'enthousiasme que suscite le Tour dans les régions traversées. Parmi les bonnes notes qui ont marqué ce Tour, figurent la mobilisation des services sanitaires au niveau des régions traversées, en plus de l'énorme travail de l'unité accompagnant en permanence la caravane, composée de deux médecins et deux infirmiers et munie d'importants moyens logistiques. Côté compétition, le Tour a tenu ses promesses avec un âpre duel entre une équipe polonaise qui s'est accaparé l'admiration des observateurs par son esprit collectif et son haut niveau d'organisation, d'un Alexander Dymovskikh (Kazakhstan) opportuniste qui a fini par succéder au palmarès au Russe Alexei Schtschebelin et d'une armada marocaine soucieuse de s'illustrer sur ses terres et dont les efforts ont été récompensés par une victoire d'étape (4è) et une dixième place au classement général individuel décochées par Jelloul. Une reconnaissance au sein des instances internationales Parallèlement à ses performances sur le terrain, le cyclisme national a commencé à se faire une place au sein des instances continentales et internationales, ce qui constitue une reconnaissance des efforts consentis par la Fédération royale marocaine (FRMC) pour redonner au vélo marocain son aura d'antan. Ainsi, en février, le secrétaire général de la FRMC, M. Abdelkhaled Khaldoun, a été élu membre du comité exécutif de la Confédération africaine de cette discipline (CAC) et représentant du continent au sein de l'Union cycliste internationale (UCI), lors du congrès de la CAC, qui se tenait à Charm Cheikh, en Egypte. Il s'agit de la première fois où le Maroc est élu membre de cette instance dirigeante, composée de huit membres. Fin septembre, un autre responsable de la Fédération, M. Lahcen Boutiyeb (vice-président) a été nommé ambassadeur de l'UCI, en marge des travaux du 178è Congrès mondial de cette instance à Lugano (Suisse) et a reçu, à cette occasion, l'ordre «UCI Mérite» pour les services rendus au cyclisme marocain, en particulier et au cyclisme mondial, en général. Une consécration qui vient récompenser «les qualités, le courage et le dévouement de M. Boutiyeb qui, pendant plus de 50 ans, s'est entièrement consacré à la promotion, la gestion, la vulgarisation et le développement du cyclisme en tant que dirigeant, responsable de club et commissaire international», selon le président de l'UCI, M. Pat McQuaid. Fut également récompensé Abdellatif Chraibi, un des journalistes vétérans qui a assuré la couverture de 21è tour cycliste du Maroc. Du bonheur, mais également des moments de deuil L'année 2009 n'est pas passée sans deuil pour le cyclisme national, qui a perdu deux de ses figures emblématiques, à savoir Mohamed Bahloul et Gandoura Lachhab. Début janvier, Lachhab, qui faisait partie de la génération d'or du cyclisme marocain au cours des années 60 et 70, s'est éteint à Casablanca à l'âge de 65 ans. Cet ancien coureur cycliste marocain a notamment participé aux Jeux olympiques de Rome en 1960, aux côtés de Mohamed El Gourch et feu Abderrahmane Farouki, et s'est illustré dans différentes compétitions nationales et internationales. Bahloul, vice-président de la FRMC, est décédé début avril à Casablanca à l'âge de 93 ans. Il était le premier marocain à avoir remporté l'une des étapes du Tour du Maroc à la fin des années trente, l'un des fondateurs de la Fédération royale marocaine de cyclisme à l'époque de l'indépendance et le premier sélectionneur et directeur technique de l'équipe nationale marocaine de cyclisme.Il avait encadré et entraîné plusieurs champions dont la légende El Gourch, triple vainqueur du Tour du Maroc (un record), feu Abderrahmane Farak, Karim Al Arbi, Mustapha Nejjari, Rhaili, Belkadi et d'autres. Pour ses camarades, Feu Mohamed Bahloul était un bon exemple à suivre dans la gestion sportive aussi bien au niveau de sa gestion du club du Wydad de Casablanca de cyclisme que de sa fonction en tant que membre fédéral actif.