Chaque édition du SIAM amène son lot de conférences, de remises de prix, de manifestations, de nouveautés au grand bonheur des participants et des visiteurs. C'est aussi l'occasion d'encourager et de soutenir ces chevilles ouvrières de l'agriculture marocaine. L'édition 2024 s'est inscrite dans cette dynamique. Pour cette année, ce sont les producteurs des produits du terroir gagnants qui ont été récompensés pour la sixième année consécutive, à travers le Concours Marocain des Produits du Terroir. Et c'est sous l'égide du ministère de l'Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts et de l'Agence pour le Développement Agricole (ADA) que la cérémonie de remise des Prix a eu lieu, hier jeudi. Un événement important car il vient couronner les remarquables efforts déployés par les producteurs des produits du terroir, notamment les coopératives agricoles en les valorisant à travers des récompenses. Dans un communiqué distribué, à cet effet, il y avait 1214 produits mis en compétition, représentant toutes les régions du Royaume. A final, 7 Prix d'excellence ont été décernés, à savoir le miel de thym de la Coopérative Agricole Tazdouit de la Région Souss-Massa, l'huile d'Argane de la GIE Vitargan de la Région Marrakech-Safi, l'huile d'olive de la société Oléa Capital de la Région Fès-Meknès, le Tichtar du dromadaire de la Coopérative Tidguit Nagua de la Région Dakhla-Oued Eddahab, les dattes Boufeggous de la GIE Mezguita Agdz de la Région Drâa-Tafilalet et le Couscous aux herbes de la Coopérative Attakadoum de la Région Fès-Meknès. Parallèlement, 416 médailles ont été décernées, dont 88 médailles d'or, 90 médailles d'argent et 238 médailles de bronze. Egalement, cette édition a connu l'octroi d'un Prix d'innovation pour la Tapenade de capres et olives vertes de la Coopérative Agricole El Khadra de la Région Marrakech-Safi. Selon le ministère, les produits du terroir sont un réel levier de croissance dans le monde rural et source de création de richesse et de revenus pour les petits producteurs, notamment les femmes et les jeunes. Dans cette optique, les produits du terroir ont bénéficié d'une attention toute particulière depuis l'avènement du Plan Maroc Vert et dans le cadre de la Génération Green, et ce, par la mise en place d'une stratégie nationale de développement adaptée traduite par des actions entreprises pour faire évoluer le secteur de l'amont à l'aval, lit-on dans le document du ministère. Pour rappel, le Concours Marocain des Produits du Terroir a été initié en 2014 par le ministère de l'Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts. Piloté par l'ADA, il vise principalement à dynamiser et valoriser l'avancée enregistrée dans le secteur, il permet aussi de renforcer la compétitivité, préserver l'authenticité et le savoir-faire, assurer un revenu stable et garantir une offre répondant aux exigences d'un marché de plus en plus évolutif.
Trois questions à Mohsine Abdelhakim : "Le semi direct pour soutenir l'agriculture durable" * Quelle analyse faites-vous de la thématique du SIAM 2024 ? L'impact du changement climatique ou l'utilisation irrationnelle du matériel agricole par des les agriculteurs ainsi que la production agricole par rapport à l'adaptation des sols sont devenus des sujets préoccupants. Nous sommes tous et toutes conscients de l'ensemble de ces questions. Nous sommes aussi conscients qu'il faut assurer la durabilité du système de production. Aujourd'hui, le ministère de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, avec les différents partenaires, sur la base des acquis du Plan Maroc Vert mais aussi les orientations stratégiques Génération Green, a mis en place tout un package d'alternatives pour faire face aux défis liés au changement climatique. Dans cette approche, il y a l'axe d'irrigation, l'axe production. C'est-à-dire une agriculture résiliente. Cependant, il n'y a pas que le semis direct qui fait l'objet de notre conférence. Car il y a aussi l'utilisation des outils de production, lesquels assurent la préservation des ressources naturelles sur le sol en assurant la production agricole à long terme.
* Justement, votre débat est axé sur ce volet. De quoi s'agit-il ? Il s'agit des pratiques innovantes pour assurer la durabilité du système de production. Effet, le semi direct est un pacquage qui est basé sur l'utilisation d'un semoir pour semer le sol sans labour. Mais aussi le combiner avec un semi précoce et en même temps laisser un minimum de résidu sur le sol en appliquant une rotation culturale. Cela permet d'alimenter le sol de nutriments organiques et qui seront bénéfiques pour la croissance des plantes.
* Comment l'Association Marocaine de l'Agriculture de Conservation accompagne-t-elle dynamique ? C'est une organisation qui a été créée en 2016 à l'initiative des différents acteurs. Nous essayons d'être un fédérateur entre les différents intervenants, qu'il s'agisse des institutionnels ou du secteur privé, pour accompagner les agriculteurs dans les différents maillons de la chaîne, à savoir la gestion du matériel, l'installation des moyens techniques ainsi que la commercialisation.