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Les habitants protestent contre la suspension du projet de relogement dans le cadre de l'aménagement de l'Avenue Royale Retour sur le drame de Arsat Ben Slama qui a fait un mort et plusieurs blessés
Seulement 3. 000 ménages relogés sur un total de 12.000 que compte le projet Le drame a eu lieu aux environs de l'appel de la prière du Fajr. La veille, il avait plu toute la journée et les averses avaient transformé les murs des maisons vétustes de Arsat Ben Slama en éponge, accélérant leur effritement Le poids des étages supérieurs faisant le reste, la maison s'est écroulée comme un château de sable, entraînant avec elle une habitation mitoyenne qui s'est écroulée sur plusieurs personnes laisant plusieurs blessés sous les décombres. Le bilan aurait été plus macabre. Mais les sept familles qui habitaient la première demaure effondrée l'avait quitté depuis une année déjà. « On nous avait dit, il y a un an, de quitter la maison qui menaçait ruine. Et depuis lors on attend le relogement » déclare l'un des habitants d'une des deux maisons écroulées. Ces derniers vivent dans des baraques, en attendant « Nous vivons tous sous la menace d'effondrement » répètent les habitants des maisons de Arsat Ben Slama. En effet toutes les maisons sont délabrées et des dizaines de familles sont menacées. Non seulement il s'agit de vieilles maisons, mais de plus elles sont construites avec des matériaux élémentaires (pierres et pisé). Et ce qui n'arrange rien, elles sont par ailleurs alourdies par des surélévations et surpeuplées avec parfois une dizaine de familles locataires habitant la même masure. Un sit-in a d'ailleurs été tenu par les familles pour protester contre la suspension depuis des années du programme de relogement. Que ce soit en médina ou à Derb Soltane, les maisons vétustes menacent à chaque instant de tomber en ruine et leur habitant craignent toujours le pire à chaque saison de pluie. Mais à Arsat Ben Slama la situation aurait dû être autre et le sort des habitants différents. Le quartier, étant intégré dans le projet de l'aménagement de l'Avenue Royale devant relier l'esplanade de la Grande Mosquée Hassan II au cœur de la ville, aurait dû être rasé depuis longtemps et ses habitants relogés ailleurs. Ce grand projet de l'aménagement de l'Avenue Royale est l'un des grands projets de la ville et traîne en longueur comme tant d'autres censé être prioritaires pour le développement économique et touristique de la capitale économique. C'est la Société nationale d'aménagement communal (Sonadac) qui était chargée de ce gros chantier. Créée en 1991, sous l'égide du ministère de l'Intérieur, La SONADAC devait réaliser le projet dans un délai de 5 ans. Au totale il s'agissait du relogement de quelques 12.000 ménages et la démolition de 3.376 constructions de Derb Sofi et Arsat Ben Slama notamment. Moins de 3000 ménages ont déjà été relogés jusqu'à présent dans les nouveaux quartiers de Nassim en particulier (préfecture de Hay Hassani-Ain Chok) mais aussi Tacharouk. La cadence des relogements est lente : 530 familles en 1995, 740 en 1999, 90 en 2003 et moins encore les années suivantes. Restent 9000 ménages appelés à déménager et vivant dans des conditions insalubres, parfois s'exposant à un danger certain comme cela a été démontré par l'effondrement de mardi. Les maisons menaçant ruines sont des dizaines de milliers à Casablanca. Pas seulement en ancienne médina et Derb Soltane. Il faut se rappeler l'immeuble de plusieurs étages de la rue Mostafa Maani qui s'est effondré en totalité faisant seulement un blessé, le propriétaire, parce que l'effondrement s'était produit pendant la nuit en l'absence des occupants de l'immeuble à usage de bureaux, une agence bancaire au rez-de-chaussée et plusieurs cabinet d'avocats. Reste à signaler qu'en 2001 une enquête avait été réalisée au niveau national où il a été noté l'existence de 80 mille logements menaçant ruines qui risquent de s'effondrer d'un moment à l'autre surtout à l'occasion de fortes pluies. Or ce chiffre annoncé il y a huit ans aurait connu depuis ce temps-là à aujourd'hui, d'après des estimations des responsables, une augmentation de 30 %. Dans le lot Casablanca tient une bonne place.