Les travaux de la 5ème édition du Sommet panafricain sur les collectivités locales (Africités 2009) se poursuivent à Marrakech. Une quarantaine de sessions thématiques sont au menu de cette importante manifestation. Parmi ces sessions, il y a celle relative aux organisations paysannes et syndicales et l'autre consacrée au logement social en Afrique. Pour la 1ère session, le but est d'écouter l'appréciation les organisations syndicales sur la crise économique mondiale et d'avoir leurs avis et propositions sur les voies de sortie de crise et notamment sur ce qu'ils estiment être de la responsabilité des collectivités nationales et locales. De l'avis des experts africains, la hausse des prix des denrées alimentaires, qui a été une des manifestations les plus brutales de la crise globale notamment dans les pays africains, a remis en cause la confiance qu'avaient de nombreux décideurs en les mécanismes du marché mondiale pour assurer la fourniture des denrées alimentaires aux populations à moindre coût. Ils estiment aussi que l'augmentation prévisible du coût de l'énergie et des transports sous la longue durée amène à reconsidérer les processus de production et d'échanges actuels où les lieux de productions sont aux antipodes des lieux de consommation. Le recours aux biocarburants ajoute aux risques de crises alimentaires notamment dans des zones sous stress hydrique, tels que le Sahel ou le Maghreb. Face à ces tendances, le thème de la souveraineté alimentaire émerge de plus en plus dans les préoccupations des décideurs nationaux et locaux. Dans ce sillage, les experts africains, présents au Sommet, estiment que les organisations paysannes sont depuis longtemps porteuses de cette revendication, qu'elles plaident de longue date en faveur de l'autosuffisance alimentaire et qu'elles recommandent de privilégier l'agriculture familiale et l'agriculture vivrière. Elles sont sur ce plan, un interlocuteur incontournable des collectivités locales pour l'élaboration de stratégies susceptibles d'apporter des solutions locales à la crise alimentaire globale. De leur côté, la plupart des syndicats de salariés expriment de plus en plus de doutes sur des modèles de développement qui aboutissent à la précarisation des emplois et à la baisse des revenus réels aux politiques de privatisation des sociétés d'Etat, même si elles reconnaissent que leur gestion n'a pas toujours été efficace. Elles remettent en particulier en question le mouvement de privatisation des opérateurs publics des services de base, notamment d'électricité et d'eau qui leur apparaît comme une fragilisation de la capacité d'autonomie des collectivités nationales et locales. Il s'agit donc de deux catégories d'acteurs (organisations paysannes et syndicats de salariés) essentiels pour la mise en œuvre des stratégies de développement des pays africains. S'agissant de la seconde session, à savoir celle relative au logement social en Afrique, les experts africains estiment que dans un certain nombre de pays africains et d'Amérique Latine, des programmes de logements sociaux ne font pas défaut, mais seules les classes sociales moyennes ou aisées ont accès aux subventions et aux crédits pour la construction de logement. Pire encore, les sociétés immobilières imposent des modèles de logement peu accessibles au grand nombre. Bien plus, ,l'accent est mis sur la fourniture de nouvelles maisons avec très peu d'attention et de ressources accordées à la rénovation des quartiers défavorisées au sein desquels les habitants vivent dans des conditions inhumaines et peu acceptables. Un autre constat soulevé par des experts africains est que dans les pays en développement, en général, et les pays subsahariens d'Afrique, en particulier, la majorité des habitants construisent eux- même leurs logements. A titre d'exemple, 70% de maisons au Pérou relèvent de l'auto construction. En Afrique, la plupart des politiques de logement mises en œuvre n'ont pas intégré des solutions pour des familles à revenus modestes. Face à cette situation, les experts africains préconisent plusieurs mesures pour généralement inclure les habitants des quartiers en difficultés dans les programmes nationaux et locaux. Il s'agit, entre autres, d'octroyer des subventions aux bénéficiaires les plus défavorisés.