Comment arriver à s'acquitter de sa tâche en tant que journaliste ou critique en assurant le suivi des différentes activités lors d'un Festival comme celui de Marrakech ? Sous quel étiquette faudrait-il se présenter, surtout lorsqu'on vous réclame la carte de presse pour pouvoir avoir accès aux espaces réservés aux journalistes ? Quel recours faudrait-il engager pour pouvoir se faire entendre des responsables ? Autant de questions qui m'ont turlupiné lorsque je me suis adressé au Monsieur chargé de la presse, un certain Sim, plus rigide qu'une carte de guichet automatique. Je pense que seule la lettre ouverte permet d'informer tout un chacun afin que la cause soit entendue et qu'elle soit portée à la connaissance de tout le monde. J'ai été au festival en 2003, en 2005 et en 2007 lorsque je faisais partie de l'équipe du journal du festival initié par la revue 16/9, supervisée par Karim Ramzi: une publication de qualité, supplantée par Aufaitdumaroc depuis 2008 et qui ressemble à un fourre-tout dirigé par des amateurs. La qualité de l'information ne suit pas, malheureusement, et le professionnalisme se trouve relayé à différents niveaux de cette manifestation par des écrits qui souvent relèvent d'un piètre amateurisme. Il suffit de lire la plupart des articles qui sont publiés tout au long de cette manifestation et qui montrent que la presse est loin d'être à la hauteur des espoirs nourris. La radio et la télévision ne font guère mieux, puisqu'elles versent dans le folklorisme aux approches débiles qui font que ce festival n'a pas la presse qu'il mérite. Comme je ne possède pas de carte de presse, et comme je ne suis pas reconnu ni en tant que journaliste, ni en tant que critique, ni en ma qualité d'enseignant-chercheur, je me suis vu marginalisé et donc relégué au simple statut d'invité. Ce qui est à la portée de tout postulant qui remplit en ligne sa demande d'accréditation. Pourtant j'avais signifié que j'étais responsable et éditeur d'un site qui ambitionne présenter les aspects propres au cinématographique et l'audiovisuel en particulier et de créer un véritable lien entre les espaces culturels et l'auditoire et de s'acquitter, par là d'une tâche qui fait défaut sur le web à l'exception de deux expériences qui peinent à perdurer. Les conditions ne sont pas réunies pour pouvoir assumer sa responsabilité qui consiste à voir les productions cinématographiques, les accompagner en termes d'analyse et de mettre à la disposition des lecteurs internautes un produit de haute facture. C'est pour cette raison que je me vois réduit au simple statut d'invité, j'en suis fort aise mais en même temps je tiens à exprimer mon mécontentement du fait que me trouve dans une posture qui est malaisée pour la simple raison que ma marge de manœuvre s'en trouve limitée. Alors, en tant qu'invité, je réponds par une présence de trois jours (vendredi, samedi et dimanche) qui est le temps prescrit par la tradition (teltiyam diafet ennbi- mais sans aucune prise en charge). par la suite, il s'agit de rentrer au bercail, avec un léger goût d'amertume, puisque frustré du fait que je ne suis pas reconnu (administrativement et bureaucratiquement parlant) comme e journaliste, ni e critique. Je n'aurai pas le privilège d'assister ni à l'ouverture ni à la clôture. Il me suffit de voir quelques films avant de reconnaître que pour moi la fête ne sera pas celle que je j'aurai imaginé en quittant Rabat. La déception est on ne peut grande, du plaisir gâché par la fin de non recevoir. Mais au-delà des indispositions du moment, nous pensons que l'information et l'accompagnement préliminaires sont présents et attestent de la bonne volonté d'un cinéphile qui ne verse ni dans la vulgate ni dans les propos acerbes. Dignité oblige.