Le Premier ministre, M. Abbas El Fassi, a présidé, hier à Marrakech, l'ouverture de la Conférence ministérielle MENA-OCDE tenue sous le thème : « Au delà de la crise : l'apport des entreprises aux nouvelles opportunités de croissance dans la région ». Cette Conférence est organisée sous le Haut Patronage de S.M. le Roi. « Cette Conférence se tient aujourd'hui dans un contexte économique mondial marqué par la crise économique mondiale. Face à cette situation, les différents pays fournissent d'énormes efforts pour enrayer les effets de la crise sur les économies nationales, et faire de l'élément humain un axe du système économique mondial nouveau. Un système qui doit se baser sur des critères respectant non seulement l'équilibre entre les défis de développement mais aussi les besoins de développement humain durable au profit des populations du monde », a souligné M. Abbas El Fassi. Le Premier ministre a, par ailleurs, affirmé que le Maroc, conscient de l'importance de développement économique et de celui des échanges commerciaux, n'a pas cessé de s'adhérer aux différentes initiatives et groupements régionaux et internationaux. Dans ce cadre, fait rappeler M. El Fassi, une convention finale du processus de l'Uruguay a été conclue en 1994 à Marrakech. Une convention qui a donné naissance à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et donné une bouffée d'oxygène aux relations économiques et commerciales mondiales. Dans cette dynamique, poursuit le Premier ministre, le Royaume a fourni des efforts non négligeables pour mettre en place une économie ouverte, un développement humain, et ce, tout en donnant de l'importance à l'amélioration du pouvoir d'achat des citoyens. « Les pays du Moyen Orient et de l'Afrique du Nord recèlent d'énormes ressources naturelles et humaines. Ce qui renforce leur attractivité aux investissements et capitaux étrangers. La population de cette région représente environ 6% des la population mondiale ; son PIB dépasse 1000 milliards de dollars et possède d'importantes réserves de pétrole et de phosphate dans le monde », a noté le Premier ministre. Et d'ajouter que les pays de la région MENA ont pu mieux se positionner économiquement à l'échelle internationale. La preuve, c'est qu'ils ont pu résister aux effets de la crise économique et financière mondiale. Ce qui leur a permis, toujours selon M. El Fassi, de réaliser un taux de croissance dépassant 6%. Le Premier ministre a indiqué par la suite que le Maroc, sous les Hautes orientations de SM le Roi, a mis sur pied plusieurs réformes structurelles et des stratégies sectorielles, en concertation avec le secteur privé. Objectif : moderniser les secteurs productifs traditionnels tels le tourisme, l'artisanat, l'agriculture, la pêche maritime et l'industrie alimentaire. Ces stratégies et réformes ont aussi pour but de diversifier les activités économiques. Dans le même ordre d'idées, M. El Fassi a affirmé : « Nous sommes déterminés à investir de façon efficace dans les énergies renouvelables, à travers le projet de l'énergie solaire. Ce projet ambitieux, dont le lancement a été donné récemment par SM le Roi, et qui coûte neuf milliards de dollars environ, vise à augmenter la capacité productive de l'énergie électrique de 2.000 mégawats. » Parallèlement, ajoute M. El Fassi, le Maroc a accordé un intérêt particulier à l'élément humain et à la protection sociale, à travers des programmes et projets de l'initiative du développement humain… M. El Fassi a rappelé aussi que le Maroc a pris l'initiative de conclure l'accord d'Agadir avec la Jordanie, l'Egypte et la Tunisie, pour la création d'une zone de libre-échange. Dans cette logique, le Maroc est déterminé à poursuivre l'élargissement des relations de coopération avec les pays arabes dans la perspective de réaliser l'intégration économique. Pour M. El Fassi, cette Conférence de Marrakech est une occasion pour l'élaboration des idées pratiques permettant de renforcer la coopération entre les pays, tout en donnant la priorité à l'entreprise et au citoyen pour mettre en place des politiques publiques et stratégies économiques. Pour cela, il est nécessaire d'encourager l'investissement et la responsabilité sociale de l'entreprise dans la perspective de construire un projet social, équilibré et solidaire. La crise économique mondiale a été également soulevée par le Premier ministre. « Cette crise a montré que l'action de coopération est nécessaire pour faire face aux défis auxquels le monde est confronté, à savoir essentiellement création de nouvelles opportunités d'investissements ». Pour sortir de cette crise, poursuit-il, il faut prendre en considération les équilibres écologiques, le développement d'une technologie propre, le savoir... Et ce, dans le but d'éviter les dérapages du passé. Pour sa part, le Secrétaire Général de l'OCDE, M. Angel Gurria, a indiqué que cette crise a eu un impact négatif sur certains pays de la région MENA. « Ce n'était pas le cas pour le Maroc. Le Royaume s'est bien débrouillé par rapport aux autres pays de la région », a affirmé M. Gurria, ajoutant que « le taux de chômage, suite à cette crise, dans le Moyen Orient est de 25% alors que dans l'Afrique du Nord, il est de 13% ». Dans ce sillage, le Secrétaire Général de l'OCDE a évoqué cinq grands défis auxquels les pays de l'OCDE et du MENA sont confrontés : Création d'emplois pour les jeunes, Diversification économique. Les économies de la région MENA doivent se diversifier pour ne pas être dépendantes de l'étranger, Développement des PME pour assurer les emplois nouveaux, Economie inclusive : Faire intégrer les éléments qui touchent tous les citoyens ; Lors de cette Conférence de Marrakech, la Présidence de l'Initiative MENA- OCDE a été transmise de l'Egypte au Maroc. En marge de cette Conférence, une déclaration finale a été proclamée. Elle souligne le fort engagement des pays des régions MENA et OCDE dans la poursuite des réformes prioritaires en matière de gouvernance publique et de climat des affaires.