Aux alentours de la gare Oulad Ziane samedi 21 novembre, une activité ordinaire avec des courtiers en train de chercher des clients voyageurs en hélant les passants. Des cars aussi à l'extérieur de la gare tout le long de la route Oulad Ziane racolant des passagers s'apprêtant à entrer à la gare. Rien de bien particulier ne signale la prochaine venue de l'Aid lakbir. Pourtant depuis une semaine beaucoup doivent se préparer pour le grand départ. La ville de Casablanca va comme d'habitude se dépeupler en quelques jours pour l'Aid du mouton. Parmi ceux qui partent il en est qui ne revoient leur famille qu'une fois par an et la meilleure occasion c'est celle de l'Aid Lkbir, la fête du mouton qu'on va passer au bled, village petite ville, en famille. Des dizaines de milliers de journaliers des chantiers de constructions, maçons, plombiers et autres menuisiers, matelassiers, marchands ambulants et autres aide commerçants, garçons de gargotes, de laiteries et de cafés, artisans, porteurs, hommes de peine travaillant au port ou au marché de gros de légumes, transporteurs tout ce monde va prendre d'assaut tous les moyens de transport disponibles autocars, taxis, trains. Tout un peuple qui fait la vie bruyante, touffue de la ville prend un congé prolongé, au vrai congé annuel, au moins deux à trois semaines sinon plus (ce que d'autres font durant les mois d'été) le temps de savourer les brochettes, tajines et gueddid du mouton. Vu l'importance du flux de voyageurs, surtout vers le Sud du pays on se rend compte de la permanence du phénomène. Ce dernier est attesté encore plus par le grand nombre de rideaux de commerces qui restent baissés après l'Aid sans compter les chantiers de construction suspendus faute de main-d'œuvre. Quant aux moyens du transport ils sont pris d'assaut avec une telle pression que les prix officiels se multiplient par deux voire par trois. Une aubaine pour les transporteurs qui font preuve de tous les excès face à une masse laborieuse forcées de payer n'importe quel prix pourvu qu'on arrive à destination pour un rendez-vous de fête sacrée qui ne saurait être manqué. Une des multiples saignées de l'Aid intervenu cette année juste après la rentrée et le Ramadan. Qu'en est-il de ce grand mouvement des départs. Pour la gare Oulad Ziane qui connaît trois quatre jours de l'Aid la plus grande affluence de l'année avec plus d'un millier de départs d'autocars par jour, il faut attendre mardi soir pour voir les choses vraiment bouger selon un courtier en poste dans la gare. Selon lui les tarifs augmenteront à cette occasion de plus de 50%, « c'est réglementaire, car les autocars reviennent vers Casa vides » dit-il. Un autre courtier déclare: « L'année dernière je n'ai pas eu le temps de penser au hawli tellement j'avais du travail jusqu'à la veille de l'Aid. Cette année il y a moins d'activité, je ne comprends pas, ça doit être la crise, que Dieu nous apporte la pluie c'est ce qu'il faut pour faire bouger les choses » Un autre courtier dit que c'est pendant les quatre jours précédant l'Aid que l'activité à la gare atteint son maximum. Un cafetier de la gare assure que les gens connaissent beaucoup de difficultés et qu'il y a risque qu'on se déplace moins: « Cette année il y a risque qu'on manque d'argent avec la rentée scolaire, le ramadan et maintenant le mouton, tout ça c'est venu en même temps presque» Par ailleurs on apprend que les passagers ont pris l'habitude de réserver au garage du transporteur sans venir à la gare routière par crainte de la bousculade. On vient de moins en moins à la gare routière pour réserver dit un chauffeur.