L'Association des Centres d'Appel et Services Informatiques Offshore du Maroc (ACOSIOM) organise, mercredi prochain à Casablanca, une rencontre débat sur la « Protection des données personnelles, sécurité des données en entreprise, environnement juridique marocain et impact sur l'offshoring ». Au programme : la présentation de la loi marocaine sur la protection des données, ses implications pour le secteur de l'offshoring, les règles de sécurité et de protection des données en entreprise et la facilitation des échanges entre professionnels pour une meilleurs protection. Une rencontre doublée d'une affaire qui a éclatée dans une société dont le dirigeant n'est autre que le président de l'ACOSIOM. Le site Internet de l'ACOSIOM a publié en date du 2 novembre 2009 une information à l'adresse des membres de cette association et du grand public, indiquant que la société Maghreb Centres de Contact (MCC), organisatrice du Salon International des Centres de Contacts et d'Appels au Maroc (SICCAM), a fait l'objet d'un double vol de données. Ci-après, le texte intégral de l'accusation publiée, titrée « Fraude dans l'offshoring », et qui a fait parallèlement une large diffusion par un email signé M. El Ouadoudi, directeur général de MCC: « La société MCC, organisatrice du SICCAM, a fait l'objet d'un double vol de données : - En octobre 2008 par Imane Agoubi, ancienne secrétaire de MCC, qui agit sous le nom de IM Communication SARL (sans indications ni sur son identité ni sur son adresse). Cette personne a abandonné son poste, volé l'ordinateur de la société, ainsi que le contenu de la caisse. Une affaire la concernant est en cours en justice. - Il y a deux semaines par le dénommé Driss Barakat, ex webmaster, qui fait l'objet d'une plainte en cours. Cette personne a tenté d'extorquer des fonds à MCC, par écrit, et a reconnu également par écrit avoir détruit toutes les données de la société (qui heureusement dispose d'une sauvegarde) et d'avoir volé deux cent mille emails et des programmes développés dans le cadre de son emploi à MCC. « Ces deux personnes ont mis en ligne un site www.emploishore.ma qui est un plagiat des sites et du savoir faire de MCC. Ils utilisent les bases de données volées par Driss Barakat, et tentent d'abuser les destinataires, en utilisant le nom de MCC dans certaines correspondances. « MCC a engagé les démarches nécessaires. « Au moment où le Maroc est engagé dans une double démarche de protection des données, et des marques, il est important de se mobiliser tous pour éviter que d'anciens salariés n'abandonnent leur poste et se lancent dans des concurrences aussi désespérées... ». Fin de citation. En réaction à la mise en ligne de ces accusations, le webmaster Driss Barakat a diffusé en grand nombre, en date du 16 novembre 2009, un long email dont nous avons reçu copie et où il rapporte plusieurs faits pour sa défense. Selon l'auteur, MCC a été victime d'un vol en mai 2008 ; tous les ordinateurs et cd rom de la société ont disparu et tous ses collègues ont perdu aussi bien leurs données personnelles que professionnelles. Une année après, juste avant le SICCAM 2009, le disque dur de son ordinateur qu'il a formaté un mois avant s'est endommagé et il a dû installer un nouveau disque sur son poste. Le disque endommagé, poursuit-il, a été remis D.G de MCC qui l'aurait emmené avec lui en France pour le réparé (sans nouvelle). Toujours selon le webmaster en cause, chaque fin de journée ou fin de semaine, il envoyait à son ex- patron un compte rendu détaillé contenant toutes les informations de la journée ou de la semaine et la preuve en est que MCC reconnaît disposer d'une sauvegarde. Et à Driss Barakat d'enfoncer le clou : « MCC ne dispose pas à ce jour d'une base de donnée correcte et à jour des centres d'appels au Maroc ». Il affirme qu'à titre d'exemple, plus de 80% des numéros de téléphone et fax figurant dans les répertoires édités de 2006 à 2009 sont erronés. Toujours est-il, poursuit le webmaster, la base de données de la société n'a jamais atteint les 200 000 adresses emails car avant le cambriolage de mai 2008 il n'a pu en dénombrer que 140 000 adresses, dont 40% sont invalides au vu des retours pour erreur sur le destinataire. Pour le site EmploiShore qu'il a lancé avec l'ancienne secrétaire de MCC et qui ambitionne l'organisation d'un salon de l'emploi pour les centres d'appels et services offshore au Maroc (Casablanca les 18 et 19 février 2010), il affirme que pour avoir des contacts et prospecter le marché, il est allé collecter des données sur Internet, niant ainsi avoir eu recours à des données dérobées de chez son ancien employeur. Où en est le vrai du faux dans cette affaire ? C'est la justice qui tranchera.