Lors de la session des questions orales tenue mardi 21 novembre à la Chambre des Conseillers, le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation, Abdellatif Miraoui, était d'un optimisme raisonné au sujet de la mise en œuvre du plan national d'accélération de la transformation du système d'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation (Pacte ESRI 2030). Dans une démarche audacieuse pour propulser le Maroc au rang des nations pionnières à forte capacité d'innovation, d'excellence académique, de recherche scientifique, les cités universitaires figurent parmi les chantiers prioritaires du Pacte ESRI 2030. Lors de son intervention, mardi 21 novembre à la Chambre des Conseillers, Abdellatif Miraoui a affirmé que « la formation universitaire va au-delà des cours magistraux dispensés dans les amphis, étant donné qu'elle repose également sur l'expérience humaine des étudiants dans les cités universitaires, où l'on en ressort toujours plus grand ». Le ministre a relevé, dans ce sens, l'intégration d'activités para-universitaires, ayant trait à la culture, à l'art, au sport et au volontariat, comme partie intégrante du cursus de formation.
Cités universitaires, fer de lance du Pacte ESRI 2030 Par la même occasion, le responsable gouvernemental a dressé un état des lieux du logement étudiant : « Les résidences universitaires étaient d'une capacité de 52.000 lits l'année dernière, celle-ci a été portée à 7000 sièges supplémentaires cette année », « ce qui est largement en dessous des attentes, soit 10.000 chaque année », a regretté le ministre. « Notre objectif est d'atteindre une capacité de 300.000 lits à l'horizon 2030, à travers notre collaboration avec le secteur privé », a-t-il espéré. « La saison universitaire en cours (2023-2024) verra l'ouverture de nouvelles cités universitaires à Taza (1300 lits), Kénitra (1800 lits) et Agadir (1800 lits). De plus, il y aura une extension de la cité universitaire à Nador (820 lits) et celle de Souissi (1200 lits) », a-t-il précisé. Le ministre a salué, par ailleurs, les efforts ayant réussi à la construction d'une cité universitaire dans la commune d'Oulmès, laquelle est dédiée exclusivement à ses étudiants, considérant cette initiative comme un bon exemple à suivre. Dans le souci de répondre à la demande croissante en logements universitaires, le ministre a appelé toutes les parties prenantes, y compris les collectivités territoriales et les institutions publiques, de même pour le secteur privé, à investir dans ce registre. « Sur le volet consacré à l'amélioration de la gouvernance, la tutelle mise sur le capital humain, à travers le renforcement des capacités des acteurs », a affirmé le ministre, notant qu'« une plateforme nationale de recrutement est toujours à l'ordre du programme, de même pour d'autres plateformes numériques, qui s'attaquent surtout aux dimensions pédagogique et scientifique».
Nouveau statut des enseignants-chercheurs : «Une partie des primes déjà versée » Le ministre a saisi l'occasion pour féliciter les composantes de l'université marocaine pour cette rentrée universitaire qu'il s'en réjouit. « L'intelligence collective, nourrie par le travail constructif de l'ensemble des acteurs universitaires, a abouti à la prise de grandes décisions, qui tendent vers les standards internationaux, le cas notamment pour la création du nouveau modèle pédagogique ». Rappelons dans ce sens que ledit nouveau modèle vise à améliorer le système LMD (Licence, master, doctorat) pour consacrer la place de l'université en tant qu'espace essentiel de production de la connaissance et de développement des compétences des jeunes. Ce modèle prévoit l'optimisation des parcours de formation, l'introduction de modules de power-skills pour impulser la capacité transversale et digitale des étudiants, la certification en langues étrangères, le renforcement des programmes de mobilité nationale et internationale et l'introduction du système des crédits. Interrogé sur le bilan du dialogue sectoriel, le ministre n'a pas trouvé mieux que de citer la satisfaction du corps des enseignants-chercheurs au sein des enceintes universitaires. « Le nouveau statut des enseignants-chercheurs est opérationnel, plusieurs projets de décrets y afférents ont été approuvés, mais rien n'empêche une mise à jour », a dit le ministre, rappelant que les pourparlers avec le Syndicat national de l'Enseignement supérieur ont abouti à la conclusion d'un accord le 20 octobre 2022. Ce statut novateur comprend plusieurs ajustements visant à consolider la situation financière et statutaire des chercheurs au sein des universités nationales. S'agissant des primes et des salaires, le ministre a assuré que « des enseignants-chercheurs ont déjà reçu leurs primes promises ».Notons dans ce sillage qu'il s'agit de l'une des nouveautés les plus significatives du nouveau statut des enseignants-chercheurs, lequel a abouti à une augmentation à hauteur de 3000 dhs de leurs salaires. Une somme graduellement versée. Ce nouveau statut devrait être développé dans le contexte d'une vision de réforme plus large, axée sur l'amélioration de la situation administrative, financière et statutaire du personnel de l'enseignement supérieur, avec pour objectif ultime de rendre la carrière de l'enseignant-chercheur plus attrayante pour les compétences les plus méritantes, y compris celles établies à l'étranger, a assuré le ministre. Pour rappel, les universités marocaines ont connu une augmentation de 6,8% de l'effectif global des étudiants, totalisant 1,3 million d'étudiants, dont 94% proviennent du système public.