Le Délégué Général à l'Administration Pénitentiaire et à la Réinsertion, Mohamed Saleh Tamek, a dressé un bilan sombre de la situation des prisons au Maroc, que ce soit en termes de surpopulation qui a atteint un niveau record, ou en termes de situation du personnel de ces institutions, lequel travaille dans des conditions difficiles. Le responsable a souligné, mardi, à l'occasion de la présentation du Projet de Budget sectoriel de l'Administration pénitentiaire à la Chambre des Représentants, que la population carcérale dépasse les 100.000 détenus, soit une augmentation de 6%. En effet, le nombre de détenus est passé de 97.204 à 103.302 entre la période allant de fin 2022 à octobre 2023, a-t-il expliqué. Cela dit, le taux de détention au Maroc est en constante augmentation, puisqu'il approche actuellement 272 détenus pour 100.000 habitants, contre 265 détenus pour 100.000 habitants l'année dernière. Le même porte-parole a indiqué que ce taux reste en hausse, ce qui place le Maroc en tête des pays du monde arabe et de son environnement régional en termes de détention alors que la Tunisie enregistre 196 détenus pour 100.000 contre 57 pour la Mauritanie, 113 pour l'Espagne, 109 pour la France et 99 pour l'Italie. « Il est important, voire urgent, d'examiner les moyens de surmonter cette situation anormale qui provoque tant de problèmes liés notamment à la gestion de la surpopulation dans les établissements pénitentiaires », a martelé Tamek. Il a de même appelé à l'adoption d'une nouvelle loi propre au personnel des institutions pénitentiaires, avec un système d'indemnisation qui tient compte de la nature des tâches et des risques et attaques qui affectent cette catégorie en raison de leurs contacts quotidiens avec différents catégories de prisonniers.