Avec le démarrage, dimanche 1er novembre, de la nouvelle société de transport urbain « STAREO», on s'attendait à une résolution pure et simple du problème du transport par bus dans la grande wilaya de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër. Que non ! Les Pick-up, estafettes et autres triporteurs font toujours concurrence aux taxis. C'est dire que la crise des transports urbains frappe toujours, avec cette fois l'espoir en moins de la voir jugulée de sitôt. Une crise aiguë d'emblée, structurelle, aux aspects multiples mais concourant tous à alimenter le calvaire des usagers. Ces derniers en sont encore à louer les services des transporteurs clandestins dont le nombre augmente à vue d'œil. Il est vrai que les souffrances des usagers des transports en commun existaient déjà avant le 1er novembre et avant la semaine de grève qui a précédé. Elles étaient cependant plus ou moins gérables. L'avènement de la STAREO, attendu avec impatience pour combler le déficit en véhicules, surtout en véhicules neufs, et pour réguler les itinéraires dont les interruptions constituent de belles trottes, est pour le moment source d'une grande déception et cause moult frustrations. Pour s'en convaincre, il suffit de se rendre aux multiples stations de la wilaya et constater les immenses attroupements des citoyens qui gesticulent d'impatience, certains les yeux rivés sur les véhicules des particuliers dans l'espoir d'être invités à monter à bord par un voisin ou une connaissance, et qui, dès l'arrivée d'un bus, se transforment, bien malgré eux, en moutons de Panurge, et ce n'est pas rare que l'on assiste à des rixes... Et pour cause, la STAREO c'est le parc existant moins les véhicules de Latrabus qui auraient fait l'objet d'une saisie judiciaire, et moins ceux d'autres sociétés qui ont préféré opérer à Fès ou à Kénitra. Le parc actuel de la STAREO, transporteur urbain exclusif de la wilaya en matière de bus, est largement insuffisant. Et à moins d'une acquisition dans l'immédiat d'au moins deux centaines de bus, et à moins de rendre le débit régulier, au lieu de ne permettre le départ des bus qu'une fois archi-combles, la crise risque de sévir... et il y a de fortes chances qu'elle dégénère... Car on constate la colère monter chaque jour d'un cran...