« Le Dernier Mot » reçoit M. Pascal Drouhaud, expert français en relations internationales Animé par le consultant en stratégie, M. Ali Bouallou, #LDM a reçu l'expert français en relations internationales, M. Pascal Drouhaud, pour discuter de la place du Maroc dans le monde d'aujourd'hui. Avant d'entamer l'échange, M. Ali Bouallou a présenté ses condoléances aux familles endeuillées après le terrible tremblement de terre survenu dans le centre du Maroc. Il a ensuite souhaité un prompt rétablissement aux blessés. Il a également encouragé et félicité toutes les parties prenantes parmi les services de secours et d'aides d'urgence ainsi que tous ceux qui participent de près ou de loin à la prise en charge et à l'accompagnement des familles et des enfants. Et de rappeler qu'il est indispensable de faire des dons sur le compte 126 créé par l'Etat pour la reconstruction de la région sinistrée. Pour sa part, M. Pascal Drouhaud s'est joint à M. Ali Bouallou pour exprimer ses condoléances aux familles et son admiration pour le sentiment de fierté nationale que révèle cette douloureuse épreuve. Il a également mis en avant l'unité nationale, l'élan de solidarité ainsi que la qualité de l'encadrement des services de secours. Concernant la débâcle médiatique de certains médias français à l'égard du Maroc, M. Drouhaud a rappelé les liens forts liant les deux nations. Il a évoqué que le plus important, à présent, est le plan d'urgence dirigé par SM le Roi Mohammed VI qui prend en compte les spécificités de la région et les besoins urgents et futurs des populations sinistrées. M. Drouhaud devait ensuite se prononcer sur le désamour de la France en Afrique et de ses éléments déclencheurs. Il associe cela aux changements importants survenus dans le monde de manière générale dont la guerre d'Ukraine. Aussi, la montée des nationalismes et des fiertés identitaires ont participé à la réaction passionnée de certaines populations d'Afrique désirant un système alternatif à l'ordre mondial établi après 1945 et la chute du mûr de Berlin. M. Drouhaud a été interpellé sur le désir qu'expriment certains pays de s'émanciper en dehors du schéma classique dit occidental. Pour lui, le cœur de cette problématique est la réalité démographique et les défis qu'elle engendre. Il a pris l'exemple de l'Afrique dont la population atteindra 2 milliards d'habitants, d'ici une trentaine d'années, dont la majorité aura moins de 25 ans. D'où l'émergence de groupements tels que les BRICS. Concernant le groupement des BRICS, émanation du G20, M. Drouhaud rappelle qu'il existe malgré la divergence d'intérêts des pays le composant. Si l'Inde recherche le multilatéralisme à tout-va, la Chine recherche plutôt le leadership mondial. Alors que le Brésil souhaite porter l'Amérique Latine. Et de se poser la question sur les éléments de convergence liant tous ces pays ! Autre remarque et non des moindres, les BRICS viennent d'admettre l'Iran malgré les problèmes connus des droits de l'homme et une économie en stagnation à cause des sanctions américaines. M. Drouhaud se pose la question de savoir si les BRICS sont animés par l'idéologie ou bien par le désir réel de créer de la croissance, renforcer la justice sociale et maintenir un développement durable. M. Drouhaud a eu à préciser si l'émergence sinon le renforcement des conglomérats économiques existant de par le monde, G20, BRICS, G77, APEC, ASEAN, à laquelle le Maroc s'est vu accorder le statut de « Partenaire de Dialogue Sectoriel »...et bien d'autres, sera une tendance mondiale pour faire faces aux défis de l'humanité. Il estime qu'avant toute chose, chaque pays se doit de maitriser ses urgences et sa propre identité à l'intérieur de ses frontières avant toute initiative d'intégration régionale. S'agissant des Objectifs de Développement Durable (ODD) définis par les Nations-unis pour éradiquer la pauvreté et améliorer les conditions de vie des populations mondiales d'ici 2030, M. Drouhaud indique que les trois-quarts de la population mondiale vivent encore dans la pauvreté sinon la précarité et que les priorités en termes de développement et d'urgence différent d'un pays en développement à un autre. Ce constat a été également confirmé par le Secrétaire Général des Nations-unis, M. Antonio Guterres, lors de l'ouverture du sommet des ODD tenu à New York en marge de la 78éme Assemblée Générale de l'ONU. Le SG de l'ONU a indiqué que seulement 15% des ODD ont été atteints jusqu'à présent et qu'il faut davantage d'efforts des parties prenantes pour atteindre les objectifs définis pour l'année 2030. M. Drouhaud a eu à donner son avis d'expert sur le mix-énergétique du Maroc et des choix énergétiques effectués par le pays dès les années 2000. A la lumière des gisements d'uranium dont dispose le Maroc, la production d'une énergie nucléaire civile répond parfaitement à la politique de production d'énergie verte adoptée par le royaume pour garantir sa souveraineté énergétique. En ce qui concerne l'Intelligence Artificielle, M. Drouhaud estime qu'il s'agit là d'une nouvelle fracture mondiale qui va sans nul doute aggraver les disparités entre les pays développés et les pays en développement. Un organisme de régulation selon le modèle de l'ICANN pourrait participer à atténuer cette fracture technologique. M. Drouhaud s'est exprimé sur les foyers de tension dans le monde qui causent migration, précarité et instabilité. Il estime que la guerre d'Ukraine n'entrainera pas une troisième guerre mondiale dans le sens classique d'une guerre mondiale tout en rappelant les guerres numériques et économiques au quotidien qui opposent les pays développés. Pour finir, M. Drouhaud a rappelé le dernier article de Financial Times qui met en avant le Maroc comme partenaire stratégique de l'occident dont la sécurité garantit la sécurité de l'occident. Le Maroc est un pays ouvert non seulement sur son continent, l'Afrique, mais également sur les autres continents. Il est le meilleur partenaire au service de la paix et du développement.