Depuis que le séisme d'Al-Haouz a secoué la province et ses environs, la communauté judéo-casablancaise ne cesse de manifester son soutien concret et indéfectible. Les détails... Il y a quelques jours, une cérémonie pour le repos des âmes des victimes du tremblement de terre d'Al-Haouz s'est tenue à la synagogue Beth-El dans la Cité blanche du Royaume, en présence de hautes personnalités de la communauté judéo-marocaine. Lors de cette rencontre hautement symbolique, le juriste Serge Berdugo, Secrétaire général du Conseil de la communauté israélite du Maroc, Président de la Fondation du patrimoine culturel judéo-marocain et Président du Rassemblement mondial du judaïsme marocain, a tenu un discours émouvant, empreint de compassion, d'empathie et de sagacité. « Le Maroc vient de subir une des pires catastrophes naturelles de son Histoire qui a causé des milliers de morts et des centaines de sans-abri qui ont tout perdu », a-t-il déclaré avant d'invoquer la miséricorde du Tout-Puissant : « Par la grâce de Dieu, comme la très grande majorité des citoyens, notre Communauté a été préservée et les mausolées de nos Tsadikim (ndlr, nos saints) n'ont pas subi de dommages ». «Devant cet abîme de détresse des habitants isolés dans la région, nous sommes partie prenante de cet admirable élan de solidarité qui anime les Marocains où qu'ils vivent dans le monde. Dans le malheur et l'adversité, cela fait chaud au cœur », a-t-il prié, chaleureusement. Une volonté royale « Sa Majesté le Roi a donné Ses Hautes Instructions, le gouvernement est à la manœuvre, les équipes marocaines multidisciplinaires spécialisées, fortes de l'expérience du séisme d'Al-Hoceima de 2004, sont à pied d'œuvre et nous savons que tout sera fait pour sauver les vies et soulager les blessures et les traumatismes », a-t-il ajouté, en précisant que «dans ce contexte, l'ambition était d'évaluer la nature et la portée de notre contribution. Le samedi, soit le lendemain du séisme, avec l'Association Habad, nous avons paré au plus urgent en distribuant des repas aux voisins des synagogues du Mellah de Marrakech ». En effet, dès les premiers jours, la communauté juive marocaine a manifesté sa force et son action ponctuelle et concrète dans un cadre défini afin de procéder à la distribution de produits de première nécessité et de denrées alimentaires. En collaboration avec le Joint Distribution Committee, un appel de fonds a été lancé aux Etats-Unis pour contribuer au financement des organisations caritatives sérieuses qui continuent, jusqu'à l'écriture de ces lignes, à distribuer les dons aux nécessiteux et aux plus démunis. « Si les besoins sont énormes, sachez qu'ils sont à la hauteur de votre générosité. Donnons, alors, pour aider notre prochain dans le besoin. D'ailleurs, dans ce sens, un compte a été ouvert au nom de la Fondation du patrimoine culturel judéo-marocain reconnue d'utilité publique », a conclu monsieur Serge Berdugo, non sans vague à l'âme. Houda BELABD Beth-El: un temple riche en mémoire Le Temple Beth-El est en quelque sorte un trésor de la société marocaine, dans la mesure où il s'agit de la plus grande synagogue de la ville de Casablanca, où se tiennent toutes les manifestations et célébrations officielles, culturelles et religieuses de la communauté juive marocaine. Située à proximité du boulevard Anfa, plus exactement à la rue Jaber Ibn Hayane, près de la commune de Sidi Belyout, cette synagogue est, pour les habitants de Casablanca, un lieu iconique de la communauté judéo-marocaine. Elie Bibas a été le premier président de cette synagogue et a accueilli les fidèles de la communauté dès le 10 septembre 1949, et ce, en compagnie d'une trentaine de personnalités juives, pour la plupart originaires de Casablanca. D'ailleurs, les fonds des mécènes de cette ville du globe ont largement contribué à la fondation de ce lieu de culte. En 1996, le Temple Beth-El a été rénové pour Rosh Hashana, la célébration juive de la nouvelle année civile, sous la présidence d'Henri Sedbon.