Malgré les grands chantiers répartis sur tout le Royaume, 58,6% du Produit Intérieur Brut (PIB) sont générés par trois régions, ce qui reflète les lacunes du développement territorial au Maroc. Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra et Tanger-Tétouan-Al Hoceima ont créé 58,6% du Produit Intérieur Brut (PIB) national (aux prix courants) au titre de l'année 2021, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP). En pole position, Casablanca-Settat a créé presque un tiers (32,2%) du PIB national, tandis que les deux autres régions ont créé un peu plus d'un quart (26,4%) de la richesse nationale, avec 15,9% et 10,5% respectivement. Des chiffres qui remontent à deux ans, certes, qui demeurent d'actualité si on prend en considération la courbe de développement du pays, durant ces années marquées par la crise économique.
Dans ces conditions, le HCP a indiqué que les disparités quant à la création de la richesse entre les régions se sont accentuées, notant que l'écart absolu moyen (la moyenne des écarts absolus entre le PIB des différentes régions et le PIB régional moyen) est passé de 66,4 milliards de DH en 2020 à 71,8 milliards en 2021.
Ces trois régions, en plus de Fès-Meknès et Marrakech-Safi, ont créé plus que quatre cinquièmes de la valeur ajoutée du secteur primaire en 2021, selon la même source. «Les activités du secteur primaire restent l'apanage d'un nombre limité de régions, sept régions ont créé plus que quatre cinquièmes de la valeur ajoutée du secteur », commente le HCP, soulignant que ces dernières ont contribué pour 83,8% à la création de la valeur ajoutée nationale du secteur primaire en 2021 au lieu de 80,9% en 2020. Par ailleurs, les activités du secteur secondaire sont concentrées dans les régions de Casablanca-Settat et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima qui ont participé pour 60,4% à la valeur ajoutée nationale du secteur en 2021 au lieu de 61,7% en 2020. D'un autre côté, 57% de la richesse créée par les activités tertiaires sont à imputer aux trois régions de Casablanca-Settat, de Rabat-Salé-Kénitra et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima.
Ceci dit, cinq régions ont généré un autre tiers (33,5%) du PIB : la région de Fès-Meknès avec 8,2%, la région de Marrakech-Safi avec 7,9%, la région de Souss-Massa avec 6,2%, la région de Béni Mellal-Khénifra avec 5,9% et l'Oriental avec 5,3%. Pour leur part, les trois régions du Sud et la région de Drâa-Tafilalet n'ont contribué qu'à hauteur de 7,7% à la création du PIB en valeur, avec 4,8% et 2,8% respectivement.
L'économie nationale a enregistré, en 2021, un Produit Intérieur Brut (PIB) en volume de 1244,9 milliards de dirhams (MMDH) avec une croissance de 8 % après une profonde récession de 7,2% en 2020 due en particulier à la crise sanitaire, rappelle la même source. Aux prix courants, le PIB a marqué une valeur de 1274,7 MMDH avec une hausse de 10,6%.
PIB par habitant en augmentation
S'agissant du Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant, cinq régions affichent des résultats supérieurs à la moyenne nationale qui s'est située à 35.104 dirhams. Il s'agit des régions de Dakhla-Oued-Ed-Dahab (84.069 dirhams), de Laâyoune-Saguia al Hamra (66.241 dirhams), de Casablanca-Settat (54.948 dirhams), de Guelmim-Oued Noun (43.010 dirhams) et finalement de Rabat-Salé-Kénitra (41.196 dirhams).
Dans les autres régions, le PIB par habitant s'est situé entre 20.971 dirhams, enregistré dans la région de Marrakech-Safi, et 34.751 dirhams dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, précise la même source. Le HCP estime que la dispersion du PIB par habitant est en augmentation, l'écart absolu moyen est passé de 14.113 dirhams en 2020 à 14.724 dirhams en 2021.
Sur un autre registre, les dépenses de consommation finale des ménages (DCFM), au niveau national, ont atteint 751,5 milliards de dirhams (MMDH). "Les régions de Casablanca-Settat, de Rabat-Salé-Kénitra et de Fès-Meknès ont accaparé un peu plus de la moitié (51,5%) de ces dépenses, avec 25,3%, 14,7% et 11,6%, respectivement", fait savoir la note. Les régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima et de Marrakech-Safi ont détenu une part de 22,6% des DCFM, répartie respectivement à 11,4% et 11,2%, ajoute la même source. Les sept régions restantes ont contribué pour près d'un quart (25,8%) aux DCFM, avec des apports compris entre 0,7% pour la région de Dakhla-Oued-Ed-Dahab et 7,2% pour la région de Souss-Massa.
Dans ces conditions, les disparités des dépenses de consommation se sont accentuées, l'écart absolu moyen entre la DCFM des différentes régions et la DCFM régionale moyenne a atteint 40,7 MMDH en 2021, au lieu de 36,4 MMDH en 2020. Par ailleurs, les dépenses de consommation finale des ménages, rapportées à la population, ont affiché des niveaux supérieurs à la moyenne nationale (20.694 dirhams en 2021) dans six régions.
Il s'agit des régions de Dakhla-Oued-Ed-Dahab (29.554 dirhams), de Casablanca-Settat (25.300 dirhams), de Rabat-Salé-Kénitra (22.431 dirhams), de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (22.273 dirhams), de Laâyoune-Saguia al Hamra (21.978 dirhams) et de l'Oriental (21.043 dirhams).
Dans les autres régions, les dépenses de consommation par habitant sont passées d'un minimum de 14.377 dirhams (Drâa-Tafilalet) à 19.580 dirhams (Fès-Meknès).
A cet effet, la dispersion des dépenses de consommation finale des ménages par tête a augmenté, l'écart absolu moyen est passé de 2.885 dirhams en 2020 à 3.155 dirhams en 2021.