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Conjoncture et réalités du marché : La tendance haussière qui ne faiblit pas
Publié dans L'opinion le 31 - 08 - 2023

Dans une large mesure, tout le monde s'accorde à dire que l'inflation, les conditions météorologiques défavorables ainsi que la hausse des prix du gazole à la pompe ont affecté significativement les prix de plusieurs produits. Qu'il s'agisse des prix à la production ou à la consommation, la tendance haussière s'observe à tous les niveaux. Grille de lecture.
S'installe-t-on durablement dans un cycle de hausse dans les différents secteurs d'activité ou s'agit-il d'un phénomène passager, au regard des mesures prises par le gouvernement pour soulager le panier de la ménagère dans une conjoncture internationale difficile ? Toujours est-il que les derniers chiffres, publiés par le Haut-Commissaire au Plan (HCP) montrent qu'il n'y a pas de répit pour l'instant. D'ailleurs, la FAO avait déjà attiré l'attention sur cette question.
L'institution onusienne rappelait, à cet effet, que les prix des produits alimentaires au Maroc ont maintenu une tendance haussière, atteignant 15,3% en juillet dernier, tandis que la moyenne dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA) était de 18,2%. Pour l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), cela est en lien direct avec les prix mondiaux des produits alimentaires, lesquels avaient enregistré une hausse, durant le même mois, sous l'effet de l'extinction de l'accord sur l'Initiative céréalière de la mer Noire et de nouvelles restrictions commerciales sur le riz.
Qu'il s'agisse du prix à la production ou de celui à la consommation, l'augmentation se vit à tous les étages. Comme le démontre aisément la note du HCP sur l'indice des prix à la production du secteur des « Industries manufacturières hors raffinage de pétrole » et qui a augmenté de 0,8% en juillet 2023 par rapport au mois précédent.
Dans le détail, cette hausse est due à celle des prix de 2,9% de l'Industrie chimique, des Industries alimentaires (0,9%), de la Fabrication de boissons (1,1%). Il en est de même de la Métallurgie (0,2%), de la Fabrication des produits en caoutchouc et en plastique (0,3%). Pour sa part, la « Fabrication des machines et équipements » a connu une hausse de 0,1%.

Secteurs d'activité
Cette hausse est aussi la résultante de la baisse de 0,7% de l'Industrie du textile, de 0,1% de la Fabrication d'équipements électriques et de 0,3% du Travail du bois. Par ailleurs, soutient cette note d'information relative à l'indice des prix à la production industrielle, énergétique et minière (IPPIEM), les indices des prix à la production des secteurs des « Industries extractives », de la « Production et distribution d'électricité » et de la « Production et distribution d'eau » ont connu une stagnation au cours du mois de juillet 2023.
Dans le même sillage, l'indice des prix à la consommation n'a pas échappé à la cascade d'élévation puisque celui-ci a enregistré un bond de 0,3% de résultant de la hausse de 0,7% de l'indice des produits alimentaires et de 0,2% de l'indice des produits non alimentaires. Résultat : l'indicateur d'inflation sous-jacente est en hausse de 0,3% sur un mois et de 5,4% sur une année. Ce qui a eu incidence sur le pouvoir d'achat et le panier de la ménagère.
Heureusement que des mesures ont été adoptées par le gouvernement, spécialement sur le volet compensation. Ce qui a fait dire, dernièrement, au directeur de la Concurrence, des prix et de la compensation au ministère de l'Economie et des Finances, El Hassan Bousselmane, que l'ampleur de cette déferlante inflationniste aurait été beaucoup plus importante sans l'effort de compensation.
Faut-il rappeler, à ce sujet, que cette compensation s'est élevée à 50 milliards de dirhams sinon le tableau aurait été beaucoup plus sombre. Car l'Etat est intervenu pour subventionner le gaz butane dont les cours à l'international ont atteint des seuils sans précédent et il en est de même pour le blé tendre qui constitue 80% de la consommation de céréales des Marocains et auquel 10 milliards de dirhams de subvention ont été consacrés.
En outre, le Maroc est l'un des rares pays où le prix de l'électricité est resté inchangé grâce aux subventions accordées à l'ONEE. Sur un autre plan, le gouvernement a agi au moyen d'une enveloppe de 4,4 milliards de dirhams pour soutenir les professionnels du transport et maintenir intacts les prix du transport de passagers, inter et intra-villes, et les tarifs du transport de marchandises.

Soutien au pouvoir d'achat
D'ailleurs, le ministère de tutelle vient de procéder au lancement du soutien exceptionnel aux professionnels du transport routier. Ainsi, suite à la décision du Gouvernement de soutenir les professionnels du transport routier, le ministère du Transport et de la Logistique annonce le lancement de l'opération d'inscription pour l'obtention du soutien exceptionnel destiné auxdits professionnels, et ce, à partir du vendredi 08 septembre 2023 via la plateforme mouakaba.transport.gov.ma, lit-on sur le site du ministère.
Pour revenir à la hausse des prix à la consommation, Il est de bon ton de souligner que ces hausses des produits alimentaires observées, entre juin et juillet 2023, ont concerné principalement les «Fruits» avec 9,2%, les «Poissons et fruits de mer» avec 4,4%, les «Viandes» avec 0,7%, les «Huiles et graisses» avec 0,3%.
D'autres produits ont connu la même tendance. Il s'agit, entre autres, du «Café, thé et cacao» (0,2%) tandis que les «Sucre, confiture, miel, chocolat et confiserie» ont grimpé de 0,1%. En revanche, les prix ont diminué de 3,3% pour les «Légumes», de 0,6% pour le «Lait, fromage et œufs» et de 0,2% pour le «Pain et céréales». Pour les produits non alimentaires, la hausse a concerné principalement les prix des «Carburants» avec 0,5%.
Autrement dit, l'indicateur d'inflation sous-jacente, qui exclut les produits à prix volatils et les produits à tarifs publics, aurait connu au cours du mois de juillet 2023 une hausse de 0,3% par rapport au mois de juin 2023 et de 5,4% par rapport au mois de juillet de l'année écoulée, fait remarquer le HCP. Et tout porte à croire que la rentrée scolaire risque d'aggraver la situation au grand dam des consommateurs.
Wolondouka SIDIBE


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