Le match Marseille-Paris SG, prévu dimanche soir pour la 10e journée du Championnat de France, a été reporté après la découverte d'un 3e cas de grippe H1N1 dans le groupe du PSG, une décision tardive de la Ligue de football qui a provoqué des violences ayant fait une dizaine de blessés et suscité des critiques. «Après avoir pris connaissance de l'évolution de la situation sanitaire de l'effectif du PSG le dimanche matin 25 octobre, la commission d'experts médicaux présidée par le Pr. Rochcongar a recommandé formellement (dimanche) à 12h30 de reporter le match OM-PSG et de placer les joueurs et l'encadrement du PSG en isolement pendant les 72 heures à venir», a expliqué la LFP. «Cette position est justifiée par le souci d'écarter tout risque de contagion, y compris des joueurs de l'équipe adverse.» Le milieu de terrain parisien Jérémy Clément a été diagnostiqué positif au virus dimanche matin, après Ludovic Giuly et Mamadou Sakho la veille, a annoncé le PSG, ajoutant que deux autres joueurs présentaient les mêmes symptômes. L'un des deux serait l'attaquant Loris Arnaud. Violences La décision de la Ligue concernant le report du «clasico» a été suivie de violences à Marseille, dans le quartier du Vieux Port et autour la Gare Saint Charles, et d'affrontements entre plusieurs centaines de supporteurs du PSG et Marseillais. Environ 2000 Parisiens étaient attendus à Marseille, dont 800 venus par leurs propres moyens. Ceux qui avaient décidé de descendre en bus - dix neuf cars au total - ont été stoppés sur l'autoroute et obligés de rebrousser chemin. Des échauffourées ont eu lieu pendant l'après-midi faisant une dizaine de blessés légers, selon le préfet délégué à la sécurité. Le calme n'est revenu qu'à 19H00 environ. Des bouteilles et des fusées traçantes ont été lancées à destination de supporteurs parisiens, également pris pour cible par les habitants des immeubles en dessous desquels ils étaient confinés par les forces de l'ordre. Un supporteur du PSG a été fauché par une voiture. Les CRS ont fait usage de gaz lacrymogènes et de flash-ball. Des vitrines ont été brisées et des magasins ont été saccagés. Excuses et critiques Par ailleurs, selon une source policière, des dégradations et des vols ont également eu lieu sur l'aire d'autoroute de Peypin (près d'Aix-en-Provence), où avaient été bloqués des cars du PSG. Une dizaine de personnes ont été interpellées. «Je tiens à présenter les excuses de la LFP au public, aux clubs, à leurs supporters et à notre diffuseur, avait déclaré de son côté le président de la LFP, Frédéric Thiriez. Il est évident que la protection de la santé des joueurs doit l'emporter sur toute autre considération.» Le président de l'OM Jean-Claude Dassier, tout comme la mairie de Marseille, a jugé cette décision trop tardive, et celui du PSG a estimé que la Ligue avait été trop «catégorique» en disant samedi que le match aurait lieu. «Les décisions ont été prises en l'état des informations disponibles. Il faut s'habituer à ce qu'on puisse reporter un match le jour-même, a poursuivi M. Thiriez. Nous sommes dans une situation d'urgence sanitaire évolutive, c'est une pandémie grave.» La secrétaire d'Etat aux Sports, Rama Yade, a pour sa part estimé que l'heure était «à la prévention et à la prudence, pas aux polémiques». «Il s'agit d'une décision de santé publique», a-t-elle insisté.