La ministre déléguée auprès du chef du gouvernement chargée de la Transition numérique et de la Réforme administrative, Ghita Mezzour, a établi, ce lundi à la Chambre des Représentants, la situation de la qualité des services administratifs, leur digitalisation ainsi que l'emploi dans le secteur numérique. Round-up. La responsable a souligné, dans sa réponse aux questions des députés, que 55,5% des familles marocaines sont satisfaites de la qualité des services administratifs d'après un rapport récent du Haut-Commissariat au Plan (HCP). Elle a en outre indiqué que seulement 18,6% ont exprimé leur mécontentement à l'égard des services de l'administration marocaine, ajoutant que son département continuera d'accompagner les départements dans l'activation du droit d'accès à l'information via le portail « Chafafiya». Et d'ajouter qu'à travers une étude de terrain réalisée par son département, on a recensé plus de 600 plateformes numériques visant à faciliter les services administratifs. Ces plateformes se divisent en plusieurs catégories : les plateformes institutionnelles fournissant des informations sur les missions et les prérogatives des établissements et des administrations publiques, les plateformes informatiques proposant des informations sur les services, les procédures et les décisions administratives, ainsi que les plateformes de e-services offrant des services électroniques à distance de manière simple et transparente. Les plateformes sont classées par thèmes sur le portail en ligne « maroc.ma » et sont disponibles en plusieurs langues, dont l'arabe, l'amazighe, l'anglais, le français et l'espagnol. Chacune d'entre elles est accompagnée d'une description détaillée, témoignant de la diversité et de la richesse des plateformes numériques marocaines. La ministre a de surcroît souligné que le gouvernement ambitionne à accélérer la transformation numérique au Maroc en renforçant l'intégration et la qualité de ce projet ambitieux. L'objectif du Royaume est de passer d'un pays « consommateur de numérique » à un pays qui produit ses propres solutions numériques. Cela inclut la délocalisation des services et la promotion des startups capables de contribuer efficacement à la production locale de contenu numérique. Pour ce faire, la ministre a annoncé qu'une école de programmation va s'ouvrir à Nador en septembre 2023, une autre étape dans la perspective de former les jeunes talents marocains dans le secteur informatique. La responsable a aussi souligné que le Maroc tend vers un futur numérisé, en créant des plateformes pour aider les jeunes investisseurs marocains. A titre d'exemple, la plateforme Startup Maroc qui est un accélérateur de startups labellisé par la Caisse Centrale de Garantie dans le cadre du Fond Innov Invest qui a pour mission de contribuer activement à l'émergence d'entrepreneurs et startups à fort potentiel qui sont en mesure de façonner le Maroc, l'Afrique et le Monde. Plus de 100 activités organisées, des milliers de jeunes initiés à l'entrepreneuriat, de nombreux écosystèmes impactés à travers le Maroc et de nombreuses startups identifiées, financées et accompagnées qui ont réussi à développer leurs marchés et à lever des fonds.
Le marché d'emploi dans le secteur numérique
Ghita Mezzour a mis en exergue les compétences et le savoir-faire des talents marocains dans le secteur numérique, en indiquant que le Maroc doit devenir plus productif dans le secteur numérique, car le Maroc aujourd'hui, d'après elle, est devenu un eldorado d' « offshoring ». Effectivement, le Maroc est l'une des trois destinations majeures en Afrique dans le domaine informatique. « Des entreprises internationales ont créé plus de 18.500 opportunités d'emplois directs dans le domaine de l'Intelligence Artificielle et de la numérisation, avec un investissement de 1,10 milliard de dirhams », a-t-elle fait savoir. A cet égard, la ministre a déclaré avoir reçu les responsables d'un géant mondial de systèmes informatiques (IT), qui devait inaugurer, hier mardi, un centre d'outsourcing au Maroc. Elle a précisé que le groupe indien a choisi d'investir au Maroc en raison de l'accompagnement fourni par le gouvernement, des infrastructures en place et des jeunes marocains hautement qualifiés. Le but ultime est de développer les dernières technologies dans les domaines du digital, de l'Intelligence artificielle et du logiciel, a-t-elle dit. Cet investissement vient s'ajouter à d'autres projets en cours, d'une enveloppe totale de plus d'un milliard de DH dans plusieurs régions du Maroc, notamment Souss-Massa, Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra, Tanger-Tétouan-Al Hoceima et Fès-Meknès. Il s'agit bien de l'indien HCL tech, qui a retenu le Maroc pour l'implantation de son nouveau Delivery Center spécialisé en support technique et ingénierie logicielle. Ce lundi, la présidente de HCL Tech, Roshni NADAR, a rencontré le Chef du gouvernement Aziz Akhannouch, Ghita Mezzour et Mohcine Jazouli, ministre délégué chargé de l'Investissement, de la Convergence et de l'évaluation des Politiques publiques, en prélude de l'inauguration dans les jours à venir du Delivery Center de HCL Tech au Technopolis Rabat. Cet investissement, qui devra permettre la création de plus de 1.000 emplois très qualifiés, entérine le processus de négociation entamé en 2021 et formalisé par la signature d'un Mémorandum d'entente en 2022. Il renforce également le secteur de l'outsourcing marocain, notamment dans le domaine du codage, des logiciels et des services IT.
Formation continue des fonctionnaires
Ghita Mezzour a fait savoir, qu'en une année seulement, les fonctionnaires ont eu droit à quelque 240.000 jours de formation continue. En pourcentages, ce chiffre est, a-t-elle poursuivi, réparti comme suit : 92% pour des formations à caractère professionnel en relation directe avec le département concerné, 6% pour des formations en gestion des ressources humaines et financières et 2% pour le leadership pour un total de 18 départements. Les services déconcentrés ont bénéficié de près des deux tiers du temps consacré à la formation continue avec 69,7%, tandis que les services centraux ont usé des 30,3% restants. Mezzour a également souligné l'importance de la formation continue dans « le renforcement des ressources humaines qui jouent un rôle central dans la réussite des grands chantiers stratégiques » du pays.
Le Maroc comme pôle numérique régional Le Maroc ambitionne de devenir un pôle numérique régional, a affirmé Ghita Mezzour, lors de l'évènement GITEX tenu en mai 2023 à Marrakech. « Pour la réalisation de cette ambition, la vision royale a érigé en priorité le renforcement des formations dans les nouveaux métiers et les nouvelles technologies », a-t-elle fait savoir, ajoutant que le Maroc a procédé à la création de nouvelles Cités des Métiers et des Compétences (CMC) afin d'accompagner les mutations que connaissent les métiers et renforcer le capital humain qualifié dans plusieurs domaines technologiques, notant que le Nouveau Modèle de Développement (NMD) traduit cette ambition en recommandant de miser sur une transition numérique du Royaume.