Les pays africains ont réalisé 1,69 milliard d'euros de recettes supplémentaires grâce à des divulgations volontaires, à la mise en œuvre de mécanismes d'échange d'informations et à des enquêtes rigoureuses sur les activités extraterritoriales liées à l'évasion fiscale et aux flux financiers illicites. Publié lors de la 13ème réunion de l'Initiative Afrique, au Cap, en Afrique du Sud par Transparence fiscale en Afrique 202, ce rapport indique de 2009 à 2022, que les mesures prises pour lutter contre l'évasion fiscale ont effectivement stimulé les recettes fiscales, les intérêts et les pénalités, soulignant des progrès substantiels en matière de transparence fiscale à travers le continent.
Le document, coproduit par le Forum mondial sur la transparence et l'échange de renseignements à des fins fiscales, la Commission de l'Union Africaine et le Forum de l'administration fiscale africaine, avec le soutien de la Banque africaine de développement, présente les progrès réalisés par 38 pays africains dans la lutte contre l'évasion fiscale et d'autres flux financiers illicites. Cinq pays tiers ont participé à l'étude.
La publication de ce rapport intervient alors que les gouvernements africains continuent d'intensifier leurs efforts pour renforcer la mobilisation des ressources intérieures face aux vents contraires de l'économie, notamment l'inflation mondiale et l'augmentation des niveaux d'endettement. L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) estime que l'Afrique perd jusqu'à 60 milliards de dollars chaque année en flux financiers illicites.
Dans son allocution d'ouverture, le ministre sud-africain des Finances, Enoch Godongwana, a salué l'Initiative Afrique. «Au cours des huit dernières années, l'Initiative Afrique a changé le paysage de la transparence fiscale en Afrique et a contribué à la mobilisation de plus de 300 millions d'euros de ressources intérieures », a-t-il déclaré.
Les IDE en chute libre
Sur un autre plan, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), dans un Rapport sur l'investissement dans le monde 2023, souligne que les flux d'investissements directs étrangers (IDE) vers l'Afrique ont chuté à 45 milliards de dollars en 2022 par rapport au record de 80 milliards de dollars atteint en 2021. Ces flux vers l'Afrique ont représenté 3,5% des IDE dans le monde, précise l'agence onusienne dans le Rapport sur l'investissement dans le monde 2023. Le nombre d'annonces de projets nouveaux a augmenté de 39% pour atteindre 766. Six des 15 principaux mégaprojets d'investissement «greenfield» (d'une valeur supérieure à 10 milliards de dollars) annoncés en 2022 se trouvaient en Afrique. Le nombre de nouveaux projets annoncés a plus que doublé, passant à 161. La valeur des opérations de financement de projets internationaux a augmenté de deux tiers, pour atteindre 24 milliards de dollars.
Les flux vers le Maroc ont légèrement diminué, de 6%, pour atteindre 2,1 milliards de dollars. En 2022, les annonces de nouveaux projets inter-régionaux représentaient 15% de tous les projets en Afrique (2% en termes de valeur), contre 13% (2% en valeur) en 2017.