Le Maroc a importé de l'Espagne, en juin 2023, la deuxième quantité la plus importante de gaz, via le Gazoduc Maghreb Europe (GME),depuis la fermeture de cette infrastructure en octobre 2021 par l'Algérie. D'autre part, le Maroc a reçu, durant le mois de juin, 840 GWh de gaz par le gazoduc maghrébin à partir de Tarifa. Il s'agit du deuxième chiffre le plus élevé depuis qu'il a commencé à recevoir du gaz par cette infrastructure, que son voisin algérien a fermée en octobre 2021 dans la partie qui passait par son territoire, apprend-on des médias espagnols. En juin, la Russie est devenue le premier fournisseur de gaz de l'Espagne, selon les données du gestionnaire du système gazier espagnol Enagás. Plus précisément, 7.673 GWh de gaz naturel liquéfié (GNL) sont arrivés aux usines de regazéification du pays ibérique en provenance de Russie, soit 26,8 % du total. C'est la première fois que la Russie arrive en tête du classement, habituellement dominé par l'Algérie ou les Etats-Unis. Les travaux de maintenance du gazoduc Medgaz, qui relie les champs de Hassi R'Mel en Algérie à Almeria, ont joué un rôle décisif dans les chiffres de juin, réduisant les exportations de gaz via cette infrastructure de 36 % par rapport au mois de mai. L'Algérie arrive en deuxième position, avec 21 % du total, suivie des Etats-Unis (18,5 %) et du Nigeria (10 %). Il convient de souligner les importations en provenance du Pérou, qui représentent 9,7 % du total. Il convient de souligner que les importations espagnoles de gaz russe en juin (7 673 GWh) ont été inférieures à celles enregistrées en mai (9 663 GWh), mois qui avait atteint un record historique. Au cours des six premiers mois de l'année, 24,4 % des importations totales de gaz provenaient d'Algérie, 20,2 % des Etats-Unis et 20,1 % de Russie. La majeure partie du gaz qui arrive de Russie par méthanier, à -160o sous forme liquide, correspond à l'entreprise espagnole Naturgy, qui a signé un important contrat avec la Russie il y a quelques années. Une éventuelle rupture de ce contrat par l'entreprise espagnole signifierait de lourdes sanctions, ainsi que l'obligation d'assumer l'intégralité du coût du contrat. Elle ne peut donc pas tenir compte des recommandations de l'Union Européenne et de la ministre de la transition écologique, Teresa Ribera, de cesser d'acheminer du gaz depuis la Russie, en guise de sanction pour son invasion de l'Ukraine. Rappelons que les importations de pétrole et de ses dérivés en provenance de Russie sont interdites par l'UE, et les importations de gaz ne le sont pas encore.