Le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation a détaillé, devant les députés, son plan pour remettre de l'ordre dans les procédures d'équivalence et généraliser les bourses universitaires. Détails. Le département de Miraoui dit accorder une importance majeure à la simplification de la procédure d'équivalence des diplômes, nécessaire à l'exercice de quelques métiers au Maroc, comme en témoigne la procédure d'expertise adoptée par le ministère pour accélérer le traitement des dossiers.
Le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation, Abdellatif Miraoui, a indiqué que son département reçoit annuellement environ 4.000 demandes d'équivalence, traitées par des commissions sectorielles.
Chiffres à l'appui, Miraoui a révélé qu'un total de 1.889 dossiers a été traité de janvier à juin 2023, à savoir 554 dossiers se rapportant aux disciplines du droit, des lettres et des sciences, dont 11 % ont été refusés, 1.024 dossiers en sciences de santé, et 311 dossiers en ingénierie et en architecture, dont 1% et 4 %, respectivement, rejetés.
Dans sa réponse à une question sur « la simplification de la procédure d'équivalence des diplômes universitaires », Miraoui a affirmé que les demandes d'équivalence présentées par les diplômés dans les sciences de la santé (médecine générale, médecine spécialisée, sciences paramédicales, pharmacie, dentisterie) s'accaparent plus de 50 % du nombre total de demandes reçues.
Grâce aux efforts menés par le ministère, les délais de traitement des dossiers ont été réduits. Preuve à l'appui, les délais de traitement sont passés de 4 mois à moins d'un mois et demi pour les spécialités scientifiques, juridiques, économiques, sociales, littéraires, de même pour les spécialités médicales, paramédicales, architecturales, vétérinaires et topographiques, dont les délais sont passés de 6 à 2 mois et demi.
Dans la même perspective, un comité a été mis en place au sein du ministère, chargé d'annoncer prochainement la liste des universités étrangères dont les certificats et les diplômes délivrés obtiendront automatiquement l'équivalence.
Bilan de décaissement des bourses... Bientôt un Fonds spécial
Interrogé sur « la généralisation des bourses universitaires », Miraoui a rappelé que le nombre de bourses octroyées est défini annuellement par une décision conjointe du ministère de l'Economie et des Finances et du ministère de tutelle dans le respect du budget qui y est consacré dans la loi de finances.
Miraoui a souligné les grands efforts déployés par son département qui ont permis d'élargir le système des bourses universitaires de sorte qu'en 2021, le nombre de bourses universitaires a atteint 385.000, pour passer de 400.000 à 421.000 cette année, soit 21.000 bourses supplémentaires par rapport à l'année dernière.
Critiqué par les députés pour l'exclusion des étudiants de quelques régions des bourses, le ministre a affirmé que le taux de couverture à l'échelle nationale a atteint 76, %, tandis qu'il ne dépassait pas 73% il y a quatre ans.
La gestion du système d'octroi des bourses, a indiqué le ministre, devra aussi s'améliorer avec la mise en place du Registre Social Unifié, qui permettra de mieux cibler les étudiants issus des familles vulnérables. En attendant, « l'Exécutif continue de verser les bourses par méritocratie permettant aux jeunes de jouir de leur droit de formation dans les universités marocaines ».
Dans le même sillage, Miraoui a affirmé que « la bourse et le logement sont essentiels pour garantir de bonnes conditions de formation », « c'est pourquoi nous œuvrons pour la création d'un Fonds national pour les bourses universitaires », a-t-il annoncé.
Une enveloppe supplémentaire de 250 millions de dirhams a été consacrée aux bourses, portant le budget global à 2,3 milliards de dirhams, sur un total de 15 milliards de dirhams alloués à l'Office National des Oeuvres Universitaires, Sociales et Culturelles. Bonne nouvelle pour les doctorants !
Une nouvelle génération des doctorants, dont le nombre est estimé à 1.000 personnes, bénéficiera d'une bourse estimée à 7.000 dirhams dès la prochaine rentrée universitaire, a annoncé le ministre.
Première du genre, cette initiative s'inscrit dans le cadre du Pacte ESRI, l'objectif étant d'impulser la recherche scientifique et de développer le savoir scientifique au Maroc.
Les doctorants bénéficiaires devraient faire preuve de plusieurs compétences, et seront formés dans la pédagogie et dans le co-encadrement de thèses avec des universités internationales dans le cadre de programmes de mobilité internationale, dès septembre prochain.
Quid des titulaires de l'ancien Bac ?
Le ministre a clos le débat depuis 2022 sur la validité du baccalauréat ancien qui demeure, selon lui, acceptable pour l'inscription dans les établissements universitaires. Miraoui a affirmé à maintes reprises que l'université marocaine est ouverte à tout le monde. Or, comme il vient de le préciser, lundi 26 juin, « le champ de l'inscription à l'université marocaine se fait par étapes », soulignant que « la priorité est accordée d'abord aux nouveaux étudiants, avant les détenteurs du Bac ancien ».
Cités universitaires... Interrogé par le groupe istiqlalien « Pour l'Unité et l'Egalitarisme » au sujet des « cités universitaires », Miraoui a indiqué que leur capacité actuelle est de 100.000 lits, dans la perspective d'atteindre 300.000 lits d'ici 2030. Répondant à une question sur la « construction de nouvelles cités universitaires », le ministre a fait savoir que « son département entreprend actuellement, à travers l'Office National des Œuvres Universitaires, Sociales et Culturelles, la réalisation de projets de construction de cités à Taza, Kénitra, Meknès, Nador, Mohammedia, Fès et Béni Mellal, avec une capacité d'environ 20.000 lits ». Le ministère compte ainsi s'appuyer sur le partenariat public-privé afin de combler le besoin en termes d'hébergement universitaire. C'est ainsi qu'il compte inciter le secteur privé à se lancer dans ce domaine, à travers la conclusion de 17 accords avec de nombreux promoteurs immobiliers en vue de la construction de nouvelles résidences estudiantines. À ce jour, 6 résidences ont été ouvertes avec une capacité de 4.723 lits dans les villes de Tétouan, Rabat-Kénitra et Agadir, tandis qu'un total de 11 résidences sont en cours de construction, avec une capacité globale de 6.950 lits, détaille Miraoui.
Nouvelles Facultés de médecine Dans la perspective de doubler le nombre des diplômés en médecine d'ici 2026, Miraoui a annoncé l'ouverture de trois nouvelles Facultés de médecine à partir de septembre, à Guelmim, Errachidia et Béni Mellal.