L'année 2022 a connu l'octroi de 401.000 bourses aux étudiants, un chiffre en augmentation par rapport à celui enregistré une année auparavant, a affirmé, lundi, M. Abdellatif Miraoui, ministre de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l'Innovation, lors de la séance des questions orales à la Chambre des Représentants. Répondant à une question sur « la généralisation des bourses universitaires », posée par le groupe du Rassemblement National des Indépendants, le ministre a toutefois admis qu'il reste beaucoup à faire pour traiter deux questions : les bourses et les cités universitaires.
S'agissant des bourses, Miraoui a affirmé qu'un effort particulier a été fourni de la part du gouvernement et du ministère de l'Economie et des Finances pour atteindre, jusqu'à ce jour, le nombre de 421.000 bourses. Ce chiffre est appelé à être porté à au moins 600.000 à l'horizon 2030, dans l'hypothèse où le nombre des étudiants restera stable, a-t-il détaillé.
Le ministre a précisé, par ailleurs, que le budget alloué aux bourses s'est chiffré à 2.5 milliards de dirhams, alors que celui consacré au secteur de l'Enseignement supérieur était de 14 milliards de dirhams, contre 15 milliards de dirhams cette année.
Sur la généralisation des bourses d'enseignement supérieur...
La « généralisation » des bourses d'enseignement supérieur doit faire l'objet d'une mûre réflexion, a-t-il dit, sachant que si la généralisation est comprise dans son sens le plus large, à savoir l'octroi de bourses à tous les étudiants de l'enseignement supérieur, tel n'est pas son avis.
Miraoui a été catégorique à ce propos : « Les bourses ne peuvent pas être systématiquement octroyées à toutes les catégories d'étudiants actuellement au nombre de 1 million et 240.000 étudiants dans les différentes institutions et filières ».
Cependant, a-t-il expliqué, « je suis d'accord sur le fait que ces bourses doivent être octroyées à un nombre plus large d'étudiants, à la condition que leur situation sociale le justifie ». Il a de même relevé que « le nombre total des bourses universitaires ne dépassait pas les 380.000 avant l'arrivée du ce gouvernement », et que « cette année, nous avons accordé 20.000 bourses supplémentaires, avec une dotation en augmentation de 200 millions de dirhams ».
Un partenariat public-privé
Pour Miraoui, l'augmentation de la capacité d'accueil des cités universitaires est un défi de taille à relever. À cet égard, a-t-il souligné, un partenariat avec le secteur privé entrera en ligne de compte pour remédier à cette question.
Interrogé sur « la réhabilitation et l'entretien des cités universitaires », Miraoui a souligné que des études ont été réalisées au niveau des différentes cités pour s'assurer de leur conformité aux normes de sécurité. À cet effet, la construction de nouvelles cités universitaires est programmée dans les différentes villes du Maroc. Pour ce faire, un partenariat public-privé est préconisé an de pallier au besoin actuel en matière d'hébergement universitaire.
Le ministère a mis au point les modalités pour intégrer le secteur privé dans ce chantier, à travers la conclusion de 17 accords avec de nombreux promoteurs immobiliers en charge de la construction des nouvelles résidences universitaires.
Jusqu'à ce jour, a-t-il précisé, il a été procédé à l'ouverture de 6 résidences dotées d'une capacité de 4723 lits, en l'occurrence dans les villes de Tétouan, Rabat, Kénitra et Agadir, outre 11 résidences en cours de construction, avec une capacité globale de 6950 lits.
En outre, l'année universitaire en cours verra l'augmentation de l'offre de cités universitaires, soit 2.023 lits supplémentaires, pour atteindre un total de 53.653 lits, dont 63 % pour les filles.
Nouvelles normes pour l'équivalence des diplômes
De nouvelles normes seront adoptées quant à la procédure d'équivalence des diplômes, a annoncé, d'autre part, le ministre soulignant que celles-ci prendront en compte exclusivement la valeur du diplôme objet d'examen et non pas le cursus de formation.
Miraoui a annoncé, dans ce sens, la mise en œuvre d'une procédure d'expertise pour évaluer et s'assurer de la qualité de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, de sorte à accélérer davantage le traitement des demandes d'équivalence, particulièrement pour les professions réglementées.