Depuis le 26 septembre dernier, le cinéaste d'origine polonaise et naturalisé français, Roman Polanski, se trouve dans une prison en Suisse. Il a été arrêté alors qu'il était l'hôte du festival qui tenait à lui rendre hommage pour l'ensemble de sa carrière. Hommage méritoire à l'adresse de ce cinéaste qui nous a donné tant de belles œuvres cinématographiques, tant en Pologne (Le couteau dans l'eau), qu'en France (Le locateur). Au fil des années, et depuis la décennie 60, Roman Polanski se voyait son nom grandir en même temps que sa personnalité, malgré sa petite taille, fruit d'un travail artistique soutenu et reconnu par tous. Rejoignant les Etats-Unis pour voir s'épanouir sa carrière à Hollywood, il se maria à Sharone Tate actrice de renommée internationale, mais qui hélas, on la trouva un jour morte dans sa voiture. On déduit une mort subite par excès de drogue alors que d'autres versions surgissent, faisant le lien de la comédienne avec les « Power Panthers », un groupe racial noir visant à abolir, le racisme par la force envers les blancs. La presse ne manque pas de citer le nom de Polanski désormais un veuf perdu dans la jungle américaine. Pour préserver son séjour aux Etats-Unis, Polanski se refusa toute déclaration au sujet de la mort mystérieuse de sa femme, connaissant si bien les excès de zèles des services de l'émigration américaine. Seulement, devenu une célébrité du cinéma, son nom jaillit encore une fois en 1977. Cette fois, loin du cinéma. C'est autour d'une affaire de mœurs présentant Roman Polanski comme un obsédé sexuel qui a drogué une fille de 13 ans pour la sodomiser à sa guise. Compte tenu de son âge (43 ans), il ne pouvait agir autrement pour assouvir son désir. Alertés, les parents portent plainte et obtiennent gain de cause dans un pays très sensible aux dérapages sexuels dont sont victimes les enfants. Polanski est arrêté et passera 42 jours de prison avant d'être libéré sous caution en attendant d'être jugé à nouveau. Il reconnaît les faits dont la drogue et l'abus sexuel. Cependant, son avocat défend la thèse que la fille était consentante. Aujourd'hui, cette affaire fait la une des journaux et occupe les écrans télé, un peu partout dans le monde. Les autorités de Californie, restés inactifs pendant 30 ans et même indifférents devant l'évasion de Polanski vers l'Europe pour faire un jugement sévère, relancent le mandat d'arrêt. Bien sûr, la justice américaine a failli à son devoir en restant muette pendant trois décennies devant une affaire qui ne pouvait pas traîner plus d'un mois. Avec la fuite mystérieuse de Polanski, cela pouvait se prolonger d'un an au plus tard. Attendre 30 ans pour réagir suscite des soupçons. De l'autre côté, Roman Polanski n'a pas payé sa dette. Il a reconnu lui-même ses délits qu'on lui reproche et le fait qu'il s'enfuit de l'Amérique après un court emprisonnement est un autre délit qui vient s'ajouter au premier. En abusant d'une fillette de 13 ans en droguant prouve son incapacité de séduire. Il a agit en porc et non qu'être humain pour assouvir ses instincts animaux. Aussi comment peut-on parler de consentement devant un enfant de 13 qui n'a pas encore toutes les capacités morales pour distinguer le bien du mal ? Dans ce désarroi général, où baigne intellectuels et cinéphiles, on ne comprend pas, l'attitude hâtive du ministre récent de la culture et de la communication, le très décevant Frederic Mitterrand, qui a voulu placé un repris de justice doit être la même pour tout le monde même pour moralisateurs par l'image tel que Roman Polanski.