Dans le contexte du débat national sur le développement de l'énergie nucléaire au Maroc, le département ministériel compétent a réuni les acteurs du domaine pour discuter des horizons de l'élaboration d'un écosystème industriel et scientifique nucléaire au Royaume. Le Ministère de la Transition énergétique et le Développement durable a organisé, ce 14 juin, un atelier portant sur « L'échange du savoir-faire et les horizons nucléaires : le processus marocain en discussion ». Les travaux de l'inauguration de cet atelier ont été présidés par le directeur de l'électricité au Ministère, en présence du directeur de la société Assystem, Mustapha Boubcher, et ont eu pour but l'échange du savoir-faire et des points de vue à propos des possibilités du développement du secteur nucléaire au Royaume, la création d'un écosystème industriel et scientifique, ainsi que la formation de ressources humaines capables de relever les défis dans ce domaine. 25 responsables ont pris part aux travaux de cette conférence, issus de différents secteurs concernés, en présence du Directeur général du Centre National de l'Energie, des Sciences et des Techniques Nucléaires, du Directeur de la division du Développement à l'Office National de l'Electricité et de l'Eau Potable (ONEE), à côté d'autre responsables du Ministère, de l'Agence Marocaine de Sûreté et de Sécurité Nucléaires et Radiologiques (AMSSNuR), de l'Office Chérifien des Phosphates (OCP) et du Ministère des Affaires Etrangères, de la Coopération Africaine et des MRE. Le choix nucléaire resurgit dans le débat public marocain, particulièrement comme alternative aux autres énergies fossiles, couteuses sur le plan financier et environnemental. Le nucléaire s'affiche également utile en matière de dessalement de l'eau, à un moment où le Maroc souffre d'un stress hydrique sans précédent. Pour sortir définitivement des énergies polluantes comme le charbon, le Royaume s'est doté d'un arsenal juridique et institutionnel pour l'implémentation du nucléaire civil, notamment par la promulgation de la loi n°142.12 relative à la sûreté et à la sécurité nucléaires et radiologiques. Rabat compte aussi s'appuyer sur les partenariats internationaux pour le développement du secteur nucléaire. Un accord signé entre le Maroc et la Russie avait été approuvé en Conseil des ministres russes l'automne dernier, prévoyant 14 domaines de coopération dont la construction de réacteurs nucléaires et d'usines de désalinisation de l'eau de la mer. La ministre Leila Benali avait auparavant affirmé devant le Parlement que « nous avons besoin d'une décision nationale pour commencer à produire de l'électricité à partir de l'énergie nucléaire », faisant ainsi allusion à la charge politique et technique lourde d'un engagement complet dans une politique nucléaire.