C'est une exposition inédite qu'abrite ARTEM Gallery, du 10 juin au 9 juillet 2023 à Casablanca. Il s'agit des œuvres de l'artiste-peintre Lamia El Guermaï. Une artiste pétrie de talents, de créativité à la recherche permanente de l'émerveillement des sens à partir des couleurs dont seule elle a le secret. Chaque touche de pinceau fait voyager le visiteur, lequel reste admiratif devant ces tableaux qui remontent dans le temps tout en se projetant dans le futur en mettant en symbiose notre présent et notre environnement immédiat. Oui, cette artiste autodidacte, comme dirait l'autre, se laisse la liberté de mélanger les thèses et les antithèses, voyager d'une époque à une autre en jouant sur l'ombre et la lumière, créant ainsi un équilibre et une harmonie à travers une série de peintures où la palette de couleurs est excentrique et ne connaît pas de limites. Et c'est à juste titre que les critiques d'art disent que les couleurs n'ont plus de secret pour l'artiste-peintre Lamia El Guermaï.
Il ne pouvait en être autrement quand on sait que cette artiste a été bercée dès son enfance par l'amour de l'art. A son bas âge, elle s'intéressait déjà à la poésie. Plus tard, la peinture va s'ajouter à cette passion et commencer à prendre le dessus jusqu'à la supplanter. Cette native de la capitale économique du Royaume, où elle réside, d'ailleurs, ne s'est pas jamais départie de l'art. Bien au contraire.
Résultat : Lamia El Guermaï a aujourd'hui à son actif plusieurs expositions individuelles dont celle-ci (10 juin au 9 juillet 2023) et collectives. Elle est également co-fondatrice d'un groupe de 4 artistes peintres appelé « Les passionnées d'art ». Ce n'est pas tout, l'artiste-peintre a également participé à la réalisation de 2 toiles à 8 mains et d'une exposition au Théâtre National Mohammed V.
Dans sa démarche, Lamia cherche à établir un équilibre manichéen dans toutes ses œuvres entre le nouveau et l'ancien, le beau et le laid, l'homme et la femme, le bien et le mal, le jeune et le vieux... Autrement, dans un chaos ordonné, elle mélange des thèses et des antithèses, voyage d'une époque à l'autre en jouant sur le clair/obscur, l'ombre et la lumière, créant ainsi une myriade de contradictions cohérentes.
Ses messages sont « écrits » en contrepoints telle une cantabile mélodieuse. Au-delà de son talent d'artiste-peintre, Lamia s'intéresse au vivre ensemble. Un thème qui lui est cher. On ne peut qu'être d'accord avec elle quand elle dit : « Dans un monde où la violence tend à se généraliser, l'art de cultiver l'équilibre en nous et dans notre relation avec les autres devient une nécessité pour défendre des valeurs de respect, de tolérance et de reconnaissance et d'y aligner nos comportements, sans compromis, ni déviation ».
Ainsi, pour Lamia El Guermaï, la solidarité, la proximité, le partage, l'amour et la convivialité sont incontestablement les plus belles manifestations d'équilibre et d'harmonie qui soient pour pouvoir vivre et s'épanouir.Cette quête d'un monde en harmonie est la quintessence de ses œuvres. Même dans sa vie de famille, elle essaie de trouver cet équilibre.
Elle cherche à fusionner la réalité avec les expériences émotionnelles pour atteindre la paix. A la question de savoir si celle-ci s'est incarnée dans ses peintures, notre interlocutrice est on ne peut claire : « Outre mon travail accaparant et challengeant, je suis également épouse et maman de 2 magnifiques enfants et ce rôle est assez prenant. Heureusement, la peinture me délivre de toutes ces pressions professionnelles et sociales et me permet de tout déverser sur ma toile vierge et de l'embellir de mes couleurs éclatantes ».
Et dire que Lamia El Guermaï a commencé la peinture à ses 13 printemps, on ne peut que s'incliner devant une telle montagne. D'autant plus qu'elle est Docteur en économie et gestion, acteur bénévole dans la démocratisation de la formation, femme entrepreneure dans la formation électronique.
Wolondouka SIDIBE
Un parcours haut en couleurs L'artiste-peintre Lamia El Guermaï a exposé dans plusieurs endroits et a été présente dans beaucoup de manifestations. Il en est ainsi de la Faculté́ des sciences techniques-Mohammedia, 2009 ; des expositions collectives au Parc de Mohammedia, 2010. En outre, d'Elbao Mohammedia, 2013, à la cité des artistes Casablanca, 2011, en passant par l'exposition et animation d'une table ronde sur la femme créatrice à l'occasion de la fête de la femme au Lycée Lyautey, Casablanca, 2014, sans oublier l'Ecole Hassania des travaux publiques Casablanca, 2014, Lamia El Guermaï a montré ses œuvres. On ne peut passer sous silence l'Hôtel Sofitel-Casablanca, 2014 ; le Théâtre Mohammed V-Rabat, 2014 ; la Galerie d'Art Dozzart-Marrakech, 2019 ; la vente Privée Matière Noir-Studio Luxembourg, Juillet 2022, ainsi que l'Association Heure Joyeuse - Plateforme des jeunes de Nouaceur-Casablanca, 2022, et la Musécole Massignon, 7 février 2023.
3 questions à l'artiste-peintre Lamia El Guermaï / « Mon style est celui du surréalisme symbolique » L'équilibre est votre champ de prédilection. Qu'est-ce qu'il représente pour vous ?
C'est une myriade de contradictions picturales pour établir un équilibre manichéen entre plusieurs concepts : nouveau/ancien, beau/laid, homme/femme, bien/mal, jeune/vieux, clair/obscur, ombre/lumière. Je développe des scénarios de la vie. A travers mes créations, je me pose des questions existentielles pour répondre par leurs opposés par la suite. Mes tableaux sont un labyrinthe pictural dont le spectateur est acteur d'un puzzle selon son propre décryptage.
Vous n'êtes pas formaliste dans vos œuvres, contrairement à certains artistes dans le traitement de leurs sujets. Est-ce un choix ou par souci de créativité permanente ? Mes travaux sont un mélange entre l'impressionnisme, l'art contemporain et l'explosion des couleurs, avec une perspective surréaliste dans une quête permanente d'équilibre. Je pense que ce qui caractérise mes travaux est d'abord la façon dont je traite mes sujets car j'essaie de simplifier le message malgré sa subtilité et tous les non-dits qu'il transporte, et ce, pour toucher un maximum de spectateurs. Ensuite, je travaille sur de très grandes dimensions car je suis une personne qui aime évoluer dans un grand espace avec liberté et une fusion totale de ma personnalité bohémienne très active avec les personnages de ma toile. Et enfin, ma relation avec les couleurs est spéciale, j'aime les couleurs éclatantes et fluorescentes et je pense que ça attire aussi le spectateur, le critique et le collectionneur d'œuvres d'art. Les écoles d'art plastique sont nombreuses et variées au Maroc. A laquelle d'entre-elles l'artiste « Lamia El Guermaï » appartient-elle ? Certainement, mon style est celui du surréalisme symbolique dans lequel je matérialise les rêves et les ressentis à ma manière, ce qui me permet de faire un voyage dans mes souvenirs, et ce, en utilisant des symboles et des couleurs à même de susciter des lectures différentes ou des interprétations multiples. Recueillis par W. S.