Allah, Al Watan, Al Malik. C'est sur ces trois mots magiques que prit fin cette belle journée que nous a fait vivre le judo national. En effet, vers 20 h locale, l'hymne national retentissait dans la salle Michel El Murr, en l'honneur de la médaille d'or glanée par le judoka marocain Mohammed Assri qui a battu en finale des -90 kg le Camerounais Dolassem Dieu Donné, un colosse de 2 mètres tout en muscles, sous les flashs des photographes et les lumières des caméras de télévision et sous les regards de quelques centaines de spectateurs, dont un îlot de supporters marocains formé en grande partie par les judokas et quelques responsables du Royaume, brandissant le drapeau national. Mais bien avant lui, l'hymne cher aux Marocains avait retenti saluant la victoire du champion Safouane Attaf devant le Libanais Nassif Elias dans la catégorie des -81 kg, donnant ainsi sa première médaille d'or au Maroc dans cette 6ème édition des Jeux de la Francophonie toutes disciplines confondues, avant que les dames Ayda Alioulla (20 ans) et Zohra Chakir Fatima ne complètent la moisson du jour avec deux médailles d'argent, en s'inclinant avec les honneurs devant Zouak Ghizlaine (une Marocaine d'origine de Sidi Kacem) combattant sous les couleurs françaises et une autre Tricolore Loko Sarah dans les catégories des -63 kg et -57 kg. Quant au jeune Farih Anass, il a perdu une médaille de bronze par pêché de jeunesse et manque d'expérience. Menant par Waza Ari (10 points), Anas voulait trop bien faire en ouvrant trop sa défense, donnant ainsi au Québecois Gagnon Jean Philippe l'occasion de réussir un Ippon. L'or de Attaf et Assri, l'argent de Alioulla Ayda et Chakir Fatima Zohra viendra consoler Farih de la déception. Ainsi donc le judo marocain aura ouvert la voie aux autres disciplines qui feraient bien de prendre exemple sur les athlètes au tatamis qui nous ont fait vivre une belle journée de bonheur. Une belle journée qui a commencé le matin, par une belle surprise, celle de M. le ministre rendant visite aux judokas. Ce n'est pas tellement la visite qui les a surpris, mais la manière dont elle s'est déroulée. En effet, M. Moncef Belkhayat s'est assis avec eux sans protocole, sans fioriture et avec sa spontanéité et le naturel qu'on lui connaît, discutant avec eux et surtout les écoutant tout en plaisantant avec eux. Une manière toute nouvelle dont ils ne sont pas habitués. Ils ne s'attendaient nullement à aussi humble geste d'un ministre, et El Idrissi Aâla (médaille d'argent) de lancer : «C'est un ministre «chaâbi» et sympathique, en plus, il est jeune, et il parle comme nous. Je suis vraiment content de l'avoir rencontré. En tout cas, je suis fier de raconter à «Oulad Derb» (les copains) et à mes parents, que j'ai parlé à un ministre et que j'ai été à ses côtés pendant plusieurs minutes. Le fait qu'il soit venu nous voir et rester avec nous me donne la pêche, me donne l'envie de travailler encore plus, «yak à drari ?»». Tous étaient d'accord avec ce gamin de 22 ans plein de bonne volonté et de désir de réussir. En parlant de réussite, le judo national en aura réalisé une très belle en cette journée du 30 septembre 2009.