Afin d'assurer un accès à une énergie à prix raisonnable et garantir la décarbonation de l'économie nationale, Il s'avère nécessaire de mobiliser des investissements additionnels estimés à 2,6 milliards de dollars par an jusqu'en 2030, et 17,4 milliards de dollars par an à l'horizon 2050. Telle est la clé du succès de la transition énergétique. Publié cette semaine, le dernier rapport de la Banque Mondiale (BM), intitulé « Scaling Up to Phase Down », met l'accent sur les difficultés auxquelles font face les pays en développement. L'institution financière affirme que les pays à faible et moyen revenu (PFR et PRI) manquent globalement d'accès au financement nécessaire pour intensifier les efforts en matière de transition vers une économie verte.
D'importants investissements dans la capacité de production, le stockage et l'expansion du réseau seront nécessaires pour garantir un accès fiable et répondre à la demande croissante d'électricité. Dans le cas du Maroc, cette démarche exigerait un doublement des investissements annuels dans le secteur d'ici 2033 et 2044, respectivement.
Selon les analyses sur la décarbonation menées par la Banque Mondiale dans plusieurs rapports sur le climat et le développement des pays, l'ajout de la décarbonation à l'expansion du système électrique augmente la valeur actuelle des coûts économiques totaux de 1 % (en Irak) à 10 % (au Maroc et au Ghana). Si ces coûts étaient transférés aux consommateurs d'électricité, la production moyenne d'électricité en 2040 augmenterait de 10 % (au Maroc et en Turquie) à 30 % (au Bangladesh et au Ghana).
La BM note qu'une montée en puissance sans précédent des énergies propres sera nécessaire pour atteindre les objectifs du développement des pays et se mettre en conformité avec les objectifs de température de l'Accord de Paris.
Même si le Maroc a réalisé des progrès honorables en la matière, notamment à travers l'installation de parcs éoliens et solaires, il devra redoubler d'efforts pour accélérer le déploiement de l'énergie renouvelable. Selon les estimations de la Banque Mondiale, la capacité de production d'énergie éolienne onshore et offshore au Royaume devra augmenter de 30 à 500%.
Pour rappel, selon le dernier rapport de « Global Electricity Review 2023 », le Maroc est désormais classé deuxième en Afrique en matière de production d'électricité à partir de l'énergie éolienne et solaire. Avec 17% de l'électricité produite à partir du solaire et de l'éolien, le Maroc devance le Kenya (16%) et se place derrière la Namibie, le n°1 d'Afrique.