Quelque 71 % des Français se disent prêts à signer un référendum d'initiative partagée (RIP) afin de maintenir l'âge légal de départ à la retraite à 62 ans, selon un sondage Cluster 17 pour Le Point, publié mardi. L'initiative de la Nupes (252 députés et sénateurs de gauche ont saisi le Conseil constitutionnel la semaine dernière pour organiser un RIP) visant à « affirmer que l'âge légal de départ à la retraite ne peut être fixé au-delà de 62 ans » est soutenue par l'écrasante majorité (97 %) des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, chef de file de la France insoumise (LFI), d'après ce sondage.
À la question « seriez-vous prêts à donner votre signature afin qu'un référendum soit organisé pour limiter l'âge légal de départ à la retraite à 62 ans ? », 88 % des électeurs de Marine Le Pen (Rassemblement national -extrême droite) répondent « oui », dont 74 % « oui, tout à fait ».
La décision reçoit également un large soutien parmi les électeurs d'Anne Hidalgo (parti socialiste) au premier tour de l'élection présidentielle (94 % de « oui »), de Fabien Roussel (parti communiste) (92 %), d'Eric Zemmour (Reconquête -extrême droite) (69 %) ou encore de l'écologiste Yannick Jadot (76 %).
Alors que la réforme a été adoptée grâce au recours au 49.3 et que le président Emmanuel Macron a rappelé son souhait qu'elle entre en vigueur d'ici à la fin de l'année, « la popularité de la procédure de RIP est d'autant plus forte qu'elle apparaît comme "la dernière chance" institutionnelle pour les opposants de décaler l'âge de départ à 64 ans », souligne Stéphane Fournier, directeur d'études à Cluster 17, cité par Le Point.
Pour donner suite à la RIP, ses promoteurs doivent réunir, dans un délai de neuf mois, 4,85 millions de signataires, soit au moins un dixième du corps électoral. En suite, les Sages du Conseil constitutionnel devront vérifier les signatures avant que le texte soit examiné sous six mois par les deux chambres du Parlement... qui ne sont pas tenues de donner favorablement suite à cette demande de RIP.
Mais en dépit de la volonté affichée par une majorité de Français, la moitié des sondés pense que cette procédure n'aboutira pas.
Ainsi, à la question « pensez-vous que cette procédure de référendum d'initiative partagée a une chance d'aboutir ? », seuls 17 % d'entre eux répondent « oui, tout à fait ». Ce qui rappelle la position générale d'une majorité de Français sur la réforme des retraites, lesquels soutiennent les manifestations sans croire au retrait du texte.