L'entreprise de sidérurgie a vu son résultat net social se replier à 29 millions de dirhams pour 2022. Malgré un contexte international compliqué, Sonasid a pu tirer son épingle du jeu. L'entreprise de sidérurgie a réalisé au titre de l'année 2022, un chiffre d'affaires de 4.851 millions de dirhams, en hausse de 10% par rapport à l'année précédente. Une évolution qui reflète "la répercussion de la hausse des prix des intrants, qui a compensé l'effet de la contraction du marché de la construction sur les volumes de vente", explique le management de l'entreprise.
L'EBIDTA est resté quasiment stable, passant de 301 millions de dirhams en 2021 à 303 millions de dirhams en 2022. Malgré le ralentissement du marché, Sonasid a pu maintenir ce niveau grâce notamment "à la bonne exécution du programme stratégique, axé sur le renforcement de la compétitivité, l'optimisation des coûts fixes et le développement de nouveaux relais de croissance", détaille la même source.
Cependant, la filiale du groupe Arcelor Mittal n'a pas pu éviter un repli de son résultat net social. Au titre de 2022, il a été de 121 millions de dirhams, soit 29 millions de dirhams de baisse par rapport à 2021 (150 millions de dirhams). Ce niveau reste cependant supérieur à ceux enregistrés durant la période 2017-2020.
Atonie du BTP
Comme plusieurs autres entreprises du secteur, Sonasid souffre de l'impact du ralentissement du BTP. Principal indicateur du marché de la construction, la consommation du ciment s'est repliée de 11% entre 2021 et 2022. "Durant cette année, on a vu l'arrêt des chantiers des logements sociaux qui consommaient 15.000 tonnes par mois de ronds à béton, ce qui est conséquent", a regretté Ismail Akalay, directeur général de Sonasid. Le secteur du BTP pourrait retrouver son dynamisme suite aux 45 milliards d'investissement public ainsi qu'aux aides aux logements promises par le gouvernement.
Le contexte de volatilité des marchés a exposé Sonasid à d'importantes variations des taux de change. "On est très exposés aux risques des taux de change, qui nous a coûté 31 millions de dirhams. Nous sommes plus exposés à l'euro qu'au dollar, puisque nous importons de la ferraille de cette zone. Nous avons une politique de couverture hybride, qui couvre 60% à 70% de nos achats, et 30% de nos ventes. Nous avons fait ce choix pour ne pas être déconnecté de l'évolution du marché", a détaillé Youssef Hbabi, directeur financier de l'entreprise.
100% vert
L'entreprise a fait des choix audacieux, qui ont fini par payer. Il en est ainsi du développement de la fibre d'acier lancé en décembre 2022. Ce produit s'exporte très bien, notamment en France où il est utilisé dans le projet d'extension du métro de Paris, ainsi qu'en Afrique du Sud. Au Maroc, Sonasid a livré des lots de fibre d'acier pour la construction d'usines à Oujda, Tanger et Casablanca.
Le second pari de Sonasid est l'acier vert. Les 85% d'énergie fournie par l'éolien sera complétée par un parc photovoltaïque de 4 Mwh à Nador, pour arriver à 100% d'énergies renouvelables. Cela permettra à l'entreprise de conquérir le marché européen, surtout après l'entrée en vigueur de la taxe carbone aux frontières décidée par l'Union européenne.