Info en images. Les travaux d'interconnexion des barrages Oued El-Makhazine et Dar Khrofa touchent à leur fin    Les taxis tangérois se mettent au pointage numérique    Accident aérien : SM le Roi adresse un message de condoléances au Président américain    Le Musée du football marocain ouvert les week-ends au public    La République du Yémen réitère sa position constante en soutien à la marocanité du Sahara    Trump persiste à vouloir expulser les habitants de Gaza malgré le rejet de l'Egypte et de la Jordanie    L'entraîneur marocain Issam Charai rejoint le staff technique des Rangers écossais    Sixième session de la commission mixte Maroc-Yémen: Signature de plusieurs accords et mémorandums d'entente    Le ministre des Affaires étrangères Yéménite réitère la position constante de son pays en faveur de l'intégrité territoriale du Royaume    Une nouvelle ère de coopération entre le Maroc et Sao Tomé-et-Principe    Le ministre du Transport et de la Logistique tient une réunion avec les opérateurs logistiques    Liaison sous-marine entre le Royaume-Uni et le Maroc : une décision finale d'investissement prévue cette année, le soutien de Londres attendu    Indicateurs monétaires : principaux points du bulletin mensuel de Bank Al-Maghrib    Investissements : pourquoi les emplois ont-ils du mal à suivre ?    Cours des devises du vendredi 31 janvier 2025    Le Groupe IGENSIA Education s'implante au Maroc    Marine Le Pen plaide pour des sanctions fermes contre l'Algérie face à la crise migratoire    Sahara : Un drone des FAR tue 3 éléments armés du Polisario    La cellule de Had Soualem liée à Daech illustre le danger de l'enrôlement en ligne    Le Président de la Transition en Syrie : Nous travaillons pour l'unité du pays et la paix civile    Donald Trump: « Pas de survivants » dans le crash près de Washington, une « tragédie aux proportions terribles »    Le 1er Chaâbane de l'an 1446 H correspond au vendredi 31 janvier 2025    Maroc : Une ONG exige le rapatriement du corps de l'auteur de l'attaque au couteau de Tel-Aviv    Un élu républicain appelle à la suppression de l'aide américaine à la Tunisie qui connaît une «dérive autoritaire»    Coopération : renforcement des relations entre le Maroc et le Yémen    Football : Achraf Bencherki s'engage avec Al-Ahly d'Egypte    Hachim Mastour's major comeback in Kings League    Boxe : Le PDG du Glory confirme la possibilité de tenir un événement au Maroc    Coupe d'Excellence / J5: Le derby de Fès en ouverture, ce soir    Europa League : El Kaâbi en tête des buteurs    Fondation Mohammed VI : 2024, une année riche en réalisations au service de la famille de l'enseignement    Températures prévues pour le samedi 1er février 2025    Sahara : A FAR drone kills 3 armed Polisario members    OM : Medhi Benatia suspended for three months    Al Ahly signs Moroccan star Achraf Bencharki    Intempéries : La NARSA appelle à la vigilance sur les routes    « Digital Moroccan Patriots » : une mobilisation citoyenne pour la défense des intérêts du Maroc    FLAM 2025 : La littérature féminine, un vecteur de transformation sociale    L'OMALCED et la CNDP appellent à une lutte concertée contre la diffamation et l'extorsion    Botola : La Renaissance Berkane s'impose face à l'AS FAR et prend le large en tête    Le temps qu'il fera ce vendredi 31 janvier 2025    Société Générale Maroc, partenaire de la 3ème édition du Festival du Livre Africain de Marrakech    Février 2025 : Meydene célèbre la diversité artistique avec une programmation éclectique et inoubliable !    FLAM 2025 : La diversité littéraire africaine à l'honneur    LdC : la phase des barrages promet des affiches choc    Doha Film Institute: Subvention de 47 projets cinématographiques de 23 pays, dont le Maroc    La Fondation Nationale des Musées et le Groupe CDG scellent un partenariat stratégique pour dynamiser la scène culturelle de Casablanca    Rabat : avant-première du court-métrage "The Kids" pour soutenir les enfants en conflit avec la loi    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Jeunes agri-entrepreneurs africains : Le dilemme d'un continent immensément riche
Publié dans L'opinion le 13 - 03 - 2023

C'est un vrai paradoxe, quand l'on sait que l'agriculture en Afrique concentre plus de 60% de la population active. Le continent recèle 65% des terres arables non cultivées dans le monde, ainsi que des sources d'eau douce en abondante quantité. Au même moment, les jeunes agri-entrepreneurs africains manquent de soutien des gouvernants. Explications.
Les jeunes de l'Afrique subsaharienne sont-ils condamnés à la perpétuelle immigration clandestine alors que le continent est immensément riche ? La question mérite d'être posée tant il est vrai qu'il ne se passe pas de jour, de semaine et de mois sans qu'un bateau rempli de candidats à l'immigration irrégulière ne soit intercepté avec souvent son lot de drames. Le dernier en date sur les côtes tunisiennes en est la parfaite illustration.

En effet, plus de 1000 migrants, dont une grande majorité de Subsahariens au nombre d'environ 954, ont été interceptés dans la nuit de jeudi 9 à vendredi 10 mars alors qu'ils tentaient de partir de façon clandestine à partir des côtes de Sfax et de Sousse à l'Est du pays. Pourtant, il ne s'agit pas d'une situation de fatalité au regard des richesses dont regorgent le sol et le sous-sol des pays africains avec terres arables à l'infinie.

C'est dans ce cadre que le rapport de l'Organisation panafricaine des agriculteurs (PAFO), édité en octobre dernier et rendu public vendredi, signe son importance en mettant en exergue le manque criard, pour ne pas dire le manque de volonté des gouvernants, d'accompagner les jeunes agri-entrepreneurs. C'est-à-dire cette frange de la jeunesse qui refuse de prendre le large au risque et péril de leur vie. Ainsi, près de 64% des jeunes agri-entrepreneurs africains disent n'avoir reçu aucun soutien de la part de leur gouvernement.

Pour les rédacteurs dudit document, ce soutien concerne notamment le renforcement des capacités, l'accès aux financements et l'aide à l'accès aux marchés. Selon le rapport, qui se base sur une enquête réalisée auprès d'un échantillon de 108 jeunes agri-entrepreneurs membres des réseaux régionaux et nationaux de la PAFO, le principal soutien fourni par les gouvernements aux entrepreneurs du secteur agricole est le renforcement des capacités (47%).
Recommandations

Les autres types de soutien gouvernemental cités par les personnes sondées sont l'accès aux financements (44%), l'aide à l'accès aux marchés (16,7%) et la fourniture d'intrants agricoles (14,7%).
Le soutien le moins important fourni par les gouvernements aux jeunes agri-entrepreneurs est l'accès aux installations d'irrigation (5,9%) et l'accès à la technologie et aux innovations (8,8%).

Alors que le débat sur la sécurité alimentaire en Afrique est au centre de toutes les rencontres, les initiatives ne manquent pas mais malheureusement l'applicabilité des recommandations et autres résolutions laisse à désirer. Résultat : l'Afrique connaît des crises alimentaires et une insécurité alimentaire récurrentes, ce qui entraîne de graves difficultés sociales et économiques pour de nombreux pays et communautés. Même si les données actuelles indiquent toutefois que la sécurité alimentaire du continent s'est améliorée depuis 1990, peut-on lire dans document de la Banque africaine de développement.

Néanmoins, l'Afrique est toujours en moins bonne situation que le reste du monde, enregistrant un score élevé sur l'indice de la faim dans le monde ainsi qu'un faible niveau de production. Ce qui faire dire à la BAD qu'il incombe aux pays d'Afrique de s'attaquer entièrement aux causes profondes et aux répercussions de l'insécurité alimentaire.

Il s'agit d'agriculture anémiée, de politiques défavorables et piètres infrastructures, de conditions climatiques défavorables marquées par des catastrophes naturelles, de conflits civils, poussées démographiques, d'effets associés à l'urbanisation, d'insuffisances infrastructurelles, de prix alimentaires élevés, de pauvreté chronique et problèmes liés à l'occupation de la terre. Certains pays africains ont recouru à des interventions et à des méthodes qui les ont aidés à atteindre la sécurité alimentaire.

Dernièrement, les partenaires au développement se sont engagés, lors du Sommet de Dakar 2, collectivement à hauteur de 30 milliards de dollars US en faveur de la mise en œuvre des pactes d'exécution agricoles et alimentaires pour les cinq prochaines années. C'est que la question agricole a toujours été une préoccupation des Etats africains. Mais comment comprendre, dans ces conditions, que les jeunes qui s'investissent dans ce secteur soient laissés pour compte ? Peut-on s'interroger.

Opportunités offertes

D'autant plus que ces jeunes, cités par le rapport, ont pour principale motivation la passion de l'agriculture. A ce sujet, le document du PAFO souligne que l'écrasante majorité (91%) des jeunes agri-entrepreneurs interrogés ont un diplôme ou une qualification d'éducation post-secondaire. La volonté de protéger l'environnement et la biodiversité (40,2%) constitue également un autre facteur expliquant l'engagement de ces jeunes dans l'entrepreneuriat agricole.

En outre, environ 33% des jeunes agri-entrepreneurs ont aussi indiqué que l'entrepreneuriat agricole est un secteur lucratif, ce qui les a motivés à se lancer dans l'entrepreneuriat. Car il y a de l'opportunité mais aussi de la valeur ajoutée. Il ne pouvait en être autrement quand on sait que le secteur agricole demeure le principal contributeur au produit intérieur brut (PIB) et constitue un grand pourvoyeur d'emplois en Afrique. Les plus fortes contributions de l'agriculture au PIB sur le continent ont été observées en Sierra Leone (60%), au Tchad (54%) et en Ethiopie (38%).

Toujours est-il que les gouvernants africains doivent encadrer et soutenir les jeunes qui s'investissent dans l'agriculture pour que le slogan « l'Afrique doit nourrir l'Afrique » devienne une réalité. Cela passe nécessairement par le soutien financier des projets agricoles des jeunes. En la matière, les chiffres de la BAD parlent d'eux-mêmes : en 2016, la facture s'est élevée à quelque 35 milliards de dollars américains et, si on ne la contrôle pas, elle pourrait bondir et atteindre 110 milliards de dollars d'ici à 2025.

Wolondouka SIDIBE


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.